Tous les enjeux politiques, démocratiques, économiques, sociaux et culturels ont été étalés avec beaucoup de détails mardi en soirée par le Premier ministre, M. Abdelmadjid Tebboune devant le Parlement. Beaucoup de consolidation d'acquis, de nouvelles mesures, d'axes aussi nouveaux et de détermination débordant sur un plan d'action du gouvernement ont été renouvelés, réactualisés et surtout tracés dans le but d'une compréhension de ce qui devrait être concrétisé pour d'abord faire augmenter la croissance, sortir avec moins de dégâts de la crise actuelle induite par la baisse continue des revenus pétroliers du pays, l'éveil, la mobilisation, la vigilance en ce qui concerne la situation sécuritaire et les tentatives de déstabilisation du pays. Quelles que soient les critiques déjà entendues dans l'hémicycle, prononcées par l'opposition, pour la majorité parlementaire, c'est beaucoup plus un plan d'action complet, ouvert plus simple à réaliser et volontairement " blindée " pour faire face aux chocs internes, externes d'une mondialisation qui n'en finit pas d'inquiéter ici et ailleurs. D'emblée, bien exposé par M. Tebboune ce plan d'action, s'approprie les réalités sociales et économiques de l'Algérie, son histoire passée et contemporaine et ose aller jusqu'à l'absolue " nudité " des choses, des obstacles et de la recherche de solutions adéquates à toutes les difficultés du moment. Ce qui est sûr, en tous cas, une autre conception du temps se révèle dans l'action future du gouvernement. Et peu à peu, la vision, le vocabulaire socio-économique, socio-politique, l'instauration profonde de la démocratie, etc. vont s'en trouver changés pour verser dans un nouveau " comportement ", une nouvelle " mentalité ". D'où l'importance politique de la nouvelle feuille de route conçue par le gouvernement. Elle peut être assimilée à un autre projet national. Décor : il fait sentir instinctivement la volonté émotive directe d'un gouvernement totalement fixé sur les réalités du pays et qui devra passer désormais par un autre tissu, celui du redressement économique, le maintien à son plus haut niveau de la sphère sociale, l'amorce aussi de nouvelles réformes. Cela semble vouloir signifier que nous sommes en présence d'une nouvelle métamorphose. Le déclic est là et que le pays entre de plain-pied dans le système ou le modèle de gouvernance stipulés par la Constitution amendée. Irréfutable. Précis, au plan politique, démocratique, social, culturel et économique. Un processus amorcé par la nouvelle équipe gouvernementale et qui se veut un dialogue assez ouvert avec toute la société algérienne afin de sortir définitivement de la logique des préjugés permanents qui dénaturent fortement la cohésion sociale, les relations et le vivre ensemble. Dans cet esprit, on retiendra du discours du Premier ministre, M. Tebboune son insistance à entrer dans une dynamique nouvelle empreinte de concorde et d'apaisement. L'objectif de cette démarche est d'apporter un éclairage sur les facteurs sociaux et économiques, en s'intéressant spécifiquement aux secteurs les plus productifs, rentables sur le plan financier et économique. Les explications fournies par M. Tebboune devant les députés entendent montrer de façon précise comment la gouvernement interfère directement dans la gestion et la gouvernance économique du pays. Elles visent d'abord à susciter un débat sur cette gouvernance au sein du Parlement, du secteur privé et de la société civile ainsi que parmi les partenaires et les acteurs sociaux et économiques, soit d'éclairer tout le monde sur les implications de l'économie pour le programme d'action du gouvernement, c'est-à-dire de viser une contribution efficiente de chacun et de tous à l'élaboration de la prochaine stratégie allant jusqu'en 2019, dans le but ultime de renforcer l'efficacité du développement. Les éclaircissements donnés mardi devant les députés complètent une série d'instructions et d'orientations données par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika à titre de feuille de route à un débat politique constructif, une nouvelle compréhension des limites financières du pays et la crise présente. Il s'agit donc pour le nouvel exécutif de mettre en marche une nouvelle théorie de l'ordre social et économique au cœur de toute démarche future. La compréhension recherchée réside en l'émergence d'une coalition d'élites, étroitement liées pour préserver la stabilité économique, le climat social. En se basant dans ce cadre, le Premier ministre, M. Tebboune a donné devant les élus de l'APN un aperçu des caractéristiques politique, économique et sociale les plus saillantes de l'action à venir de son équipe gouvernementale et appelle de fait à la mobilisation des partenaires et autres acteurs impliqués dans le développement national, des motivations majeures, des implications spécifiques et des pistes pour l'action commune à venir. Tout cela se justifie selon M. Tebboune par les enjeux et défis qui sont en présence, dans ce monde en perpétuelle mutation et dans une Algérie en mouvement pour assurer son avenir. Ces enjeux sont économiques, sociaux, environnementaux mais également sécuritaires, culturels et démocratiques. C'est dire que le contrat " moral " qui unit la société algérienne à ses dirigeants pose cette exigence de responsabilité dont le nouveau gouvernement entend l'assumer pleinement. Dans cette direction, le Premier ministre dans son exposé des grandes lignes, des grands axes du plan d'action du gouvernement a montré de l'idée profonde qu'il se fait de l'Algérie d'aujourd'hui et de la projection que tout le monde doit avoir pour une économie plus rentable, une justice sociale plus juste, une démocratie plus enracinée, une société qui soit également en phase avec son temps et en harmonie avec ses ambitions légitimes de développement. Ainsi, en traçant la règle des engagements et des ambitions qui guideront l'action de son équipe gouvernementale pour une nation plus prospère, M. Tebboune a affirmé avec force, un acte de confiance dans la capacité de l'Exécutif à articuler et mettre en relief le fondement majeur de la justice sociale, l'épanouissement de la société. Un épanouissement si vital à la vie sociale et à la consolidation des acquis pour parvenir à la prospérité partagée.