Sur le chemin de l'apaisement de la démocratie, la voie rectiligne est toujours poussée vers une pente glissante et dangereuse. La campagne à la désinformation est ouverte depuis quelques semaines. Et elle concerne aussi bien le premier magistrat du pays, sa famille, ses proches, le Premier ministre, le programme politique en vigueur, ses acquis, ses échéances, le plan d'action du nouveau gouvernement que les institutions légitimes de l'Etat. On conçoit cependant ce que cette campagne a d'invraisemblable. Malgré les efforts de l'Etat de faire oublier aux citoyens les affres de la décennie noire et ses racines de fitna, la différence saute aux yeux : en ces temps de polémique pléthorique, pour certains, il est presque de règle de privilégier le sensationnel "voleur" au détriment de l'important, de sacrifier le permanent significatif de stabilité du pays au profit de l'épisodique éclatant mais tout à fait politicien. Un phénomène d'une actualité toujours semblable, et sous son apparente volonté de nuire davantage à la cohésion nationale, et à amplifier la tension sociale. La seule moralité que d'aucuns connaissent afin de promouvoir ce sensationnel, voire leur faux prestige politique, c'est celle qui consiste à se réserver le "droit " de commettre n'importe quelle bêtise, de mentir, de tromper et de calomnier, et cela s'applique à la classe politique sans exception aucune. Dans chaque camp politique, dans chaque clan où règne, plus que partout ailleurs, ce que des politologues sérieux appellent " le culte politicien ", celui-ci est ressenti comme un fait important et, au sens le plus politique du terme, " sensationnel-déroutant ". En un mot, comme un acte vraiment antinational. On change à chaque instant de ton et les notes du discours pour s'approprier dans l'informel le devant de la scène et pour faire fausse sensation. Un mélange d'actualité qui revêt un caractère particulier de part et d'autre et dans l'opinion nationale, c'est que ceux qui suivent l'évolution de ce climat s'attendent à sa détérioration entre ses différents acteurs qu'à un dégel qui suscite lyrisme inhabituel. Le tout provoque une profonde satisfaction parmi les ennemis internes et externes à laquelle participent partisans d'une période de " transition démocratique " et détracteurs de l'Algérie. L'arène politique est composée des plus virulents acteurs-pyromanes que l'histoire contemporaine de l'Algérie indépendante ait connus. N'ont-ils pas été convaincus que des indices sérieux prouveraient que la réconciliation nationale avait fait "faillite" et, qu'ils considéraient le projet de société en phase comme un " mal ", que le pouvoir actuel finirait par subir les feux du " printemps arabe ". En effet, le vouloir de ces gens revêt un caractère tellement offensif et menaçant que nombreux étaient les citoyens naïfs qui n'excluaient pas une " catastrophe " pouvant entraîner le pays et la société dans une confrontation apocalyptique, tellement il y a cette campagne d'induire les citoyens en erreur et de les placer dans une totale confusion. Une campagne qui refait surface ces jours-ci pour " demander" à l'ANP d'intervenir, c'est-à-dire pour polluer le climat politique, la stabilité et la cohésion nationale et permettre ainsi à certaines sirènes de réaliser leurs ambitions d'arriver au pouvoir au détriment de la souveraineté du peuple. Dans les attendus de la conjoncture présente, le discours nationaliste affirme qu'en cette période où l'unité et la reconstruction nationales sont les objectifs fondamentaux à réaliser et à consolider, il est regrettable que politiques, politicards de tout bord continuent à chanter les seules louanges de la désunion ? Non sans louer le génie créateur du peuple. Celui-ci au profond de lui-même exhorte ces revanchards à axer leurs " compositions " sur les thèmes qui s'adressent à l'unité de la nation, au travail, à l'engagement patriotique et citoyen pour libérer la société de certains goulots étrangleurs. Ce faisant, il s'agit de donner une nouvelle définition des rapports démocratiques et politiques. Il ne s'agit plus d'un art inféodé à une tendance politique, encore moins à un clan, un parti politique, une région, une tribu, mais de la collectivité nationale tout entière, prise dans son sens le plus large. A cet art s'ajoute un autre radicalement républicain : la décision vient de l'Etat et de son premier responsable, un Etat si jaloux de ses prérogatives, si autoritaire à l'égard de l'unité nationale et de la stabilité du pays Un élément politique positif qui tire son essence de la légitimité populaire de l'ensemble des institutions de la République. Aujourd'hui, pour la nation algérienne qui a acquis sa propre réconciliation, les luttes du présent requièrent une mobilisation moins sommaire, plus avertie, plus consciente. En ce sens, la nouvelle Constitution amendée a été décisive à plus d'un titre. Elle a introduit une nouvelle éthique de gouvernance, de démocratie, de justice sociale et qui serait celle à léguer aux générations futures, qui seront confrontées non plus à des exigences claires des politiques mais à des problèmes plus sensibles du développement socio-économique et de leur avenir.