La L'éventualité de voir les cours du pétrole rebondir à un niveau très élevé n'est plus à écarter. Elle devient même plausible, malgré le climat économique peu favorable au niveau mondial. Le prix du baril de pétrole pourrait atteindre les 100 dollars. Plusieurs facteurs seraient derrière cette nouvelle flambée qui se profile à l'horizon. Selon Nicolas Sarkis, qui dirige la revue " Pétrole et gaz arabes ", " les facteurs climatiques ou géopolitiques pourraient même pousser les prix à nouveau vers les 100 dollars le baril ou plus ", rappelant que " du côté de la demande mondiale, les principales prévisions disponibles la situent, en 2008, quelque part entre un minimum de 87,06 millions de barils /jour , selon l'Opep, et un maximum de 87,8 mbj, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE) ". demande qui sera ainsi très soutenue en 2008 ne viendrait pas des pays développés. Bien au contraire, ce sont les pays émergents qui consommeront davantage de produits énergétiques. “ La persistance d'une forte demande pétrolière est partiellement explicable par le fait que ce sont les pays émergents et les autres pays non-OCDE qui continuent à alimenter l'accroissement des besoins, avec une augmentation attendue, en 2008, de 5,8% au Moyen-Orient, de 5,7% en Chine, de 3,6% en Afrique et de 3,5% dans l'ex-URSS, contre 1,4% en Europe et 0,9% en Amérique du Nord ”, a relevé Nicolas Sarkis. La Chine reste la locomotive avec des pics de consommation jamais égalés. Sarkis a précisé que l'évolution en Chine des besoins dans le transport, actuellement couverts à 96% par les produits pétroliers ”, illustre bien la forte croissance de la demande. Le parc automobile dans ce pays a augmenté, de 2000 à 2006, au rythme hallucinant de 37% par an pour atteindre 17 millions de véhicules en 2006. Mais il n n'y a pas que la Chine, l'Inde qui connaît une croissance fulgurante ces dernières années, en est un autre élément à prendre en compte. L'Inde table en effet, sur une croissance de 9% en 2008. Avec un parc automobile de 68 millions, “ l'Inde passera à 400 millions de véhicules à l'horizon 2030 ”, a-t-il encore expliqué. Nicolas Sarkis a toutefois estimé que ‘'la persistance d'une demande plutôt vigoureuse contraste avec les obstacles rencontrés du côté des approvisionnements'' dont ‘'l'offre non-OPEP qui a reculé d'un million de b/j à 50,1 mbj en 2007 ” et “ la baisse des objectifs de production annoncés par certaines sociétés internationales ”. Par ailleurs, la spéculation est “ généralement tenue pour responsable de 15-20 dollars par baril du niveau actuel des prix ”, selon l'économiste qui en a conclu qu'il n'est pas certain que “ le reflux des prix enregistrés depuis le début de l'année se poursuive ”. Les prix ont d'ailleurs clôturé la semaine au dessus des 95 dollars à cause des menaces du Venezuela d'interrompres es approvisionnements aux Etats-Unis. Une hausse qui conforte les prévisions du Centre arabe d'études pétrolières (CAEP), basé à Paris qui a estimé dans sa revue spécialisée parue hier, que la conjoncture internationale laisse prévoir que “ les prix du pétrole pourraient probablement rester en 2008 au même niveau qu'en 2007 du fait notamment d'une demande soutenue ”.