Les principales Bourses européennes évoluent en baisse mercredi dans la matinée, l'escalade des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine continuant de peser sur la tendance tout en pénalisant le dollar. À Paris, l'indice CAC 40 recule de 0,62% à 5.119,98 points vers 08h30 GMT. À Francfort, le Dax, à plus forte composante exportatrice, lâche 1,13% et à Londres, le FTSE cède 0,44%. L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro abandonne 0,86%, le FTSEurofirst 300 se replie de 0,79% et le Stoxx 600 recule de 0,75%. Les indices européens ont creusé leurs pertes après l'annonce, moins d'une heure après l'ouverture, de nouveaux droits de douane imposés par la Chine sur des produits américains. Pékin va appliquer de nouveaux droits de douane à 106 catégories de produits américains tels que le soja, les voitures et les substances chimiques, a annoncé mercredi le ministère des Finances. Cette mesure constitue une riposte à la liste dévoilée mardi soir par les Etats-Unis de 1.300 produits technologiques chinois sur lesquels seront instaurés des droits de douane pouvant atteindre 25%. Cette première annonce, intervenue après la clôture de la Bourse de New-York, avait déjà pesé sur la tendance en Asie. L'indice Kospi a perdu 1,41% et la Bourse de Tokyo a fini en petite hausse de 0,13%. Les mesures de représailles annoncées ensuite par la Chine ont aussitôt pesé sur les Bourses européennes et le dollar, tout en renforçant la progression du yen. Le billet vert recule ainsi de 0,25% face à un panier de devises de référence, tandis que le yen monte de 0,49%, profitant de son statut d'actif refuge.
Les "futures" us se creusent Les contrats à terme sur les indices américains ont également accentué leur repli, laissant présager d'un nouveau coup de mou de la Bourse de New-York après son rebond la veille. L'annonce de la Chine a aussi pesé sur les rendements obligataires, le 10 ans américain revenant autour de 2,76% et le 10 ans allemand à moins de 0,5%. "Ces disputes commerciales sont la partie visible d'une lutte plus profonde entre les Etats-Unis et la Chine pour le leadership global. Fatalement, quand les géants se disputent, tout le monde risque d'en subir les effets", soulignent les économistes d'Oddo BHF. De son côté, l'euro progresse de 0,3% face au billet vert, renouant avec le seuil de 1,23 dollar, avant la publication à 09h00 GMT de la première estimation de l'inflation en zone euro pour le mois de mars. Les économistes interrogés par Reuters attendent une hausse de 1,4% des prix à la consommation en rythme annuel le mois dernier, contre 1,1% en février. Au programme de la journée figurent également les chiffres de créations d'emplois dans le secteur privé fournis par le cabinet ADP, qui devancent traditionnellement de deux jours la publication du rapport officiel sur l'emploi américain. Selon les économistes interrogés par Reuters, les créations d'emplois devraient avoisiner les 200.000 en mars aux Etats-Unis. Aux valeurs en Europe, Lagardère (+2,28%) signe la plus forte hausse du SBF 120 et une des meilleures performances du Stoxx 600, porté par des informations de presse selon lesquelles le groupe a lancé la réorganisation de ses médias en vue de céder ses télévisions, ses radios internationales et ses magazines pour ne garder que la production audiovisuelle, Europe 1, le JDD et Paris Match. En tête du CAC 40, Engie monte de 1,06%, porté par le relèvement du conseil de Crédit Suisse à "surperformance" contre "neutre". Tous les secteurs européens évoluent désormais en baisse, les dégagements se portant plus massivement sur le segment technologique (-1,52%), à l'exception notable du pétrole et gaz (+0,13%). Ce dernier profite de son aspect défensif en dépit de la baisse des cours du pétrole. Les investisseurs suivront la publication, à 14h30 GMT, des stocks hebdomadaires de brut par l'Administration américaine d'information sur l'énergie (EIA).
Valeurs à suivre * WPP. Le premier groupe publicitaire mondial a annoncé mardi avoir ouvert une enquête après des accusations de faute grave visant son fondateur et directeur général Martin Sorrell. * DEUTSCHE BANK a annoncé mercredi la nomination de l'Américain John Thain à son conseil de surveillance, alors que les interrogations se multiplient sur la gouvernance de la banque allemande après trois pertes annuelles consécutives. Deux importants actionnaires du groupe bancaire ont critiqué mardi le président du conseil de surveillance, Paul Achleitner, à propos des résultats financiers et du processus de recrutement d'un nouveau président du directoire. * FIAT CHRYSLER AUTOMOBILES - Les ventes de voitures en Italie ont baissé de 5,75% en mars, montrent les chiffres publiés mardi soir par le ministère des Transports. Selon les calculs de Reuters, la part de marché de Fiat Chrysler sur le mois ressort à 27,96%. * LAFARGEHOLCIM - Thomas Schmidheiny, principal actionnaire de LafargeHolcim et l'un des inspirateurs de la fusion entre les groupes suisse et français, va quitter le conseil d'administration du premier cimentier mondial lors de l'assemblée générale annuelle. * SWISS RE a déclaré mercredi que des négociations avec SoftBank en vue d'une prise de participation minoritaire, d'un maximum de 10% de son capital, se poursuivaient et en étaient à leurs débuts. * FLEURY MICHON a publié mardi soir des résultats annuels en forte baisse et promis de poursuivre cette année les efforts visant à améliorer son résultat opérationnel courant. La société a aussi annoncé le rachat de Paso, entreprise vendéenne spécialisée dans les produits d'apéritif. Portzamparc relève sa recommandation à "conserver" contre "alléger" avec un objectif de cours revu à 50 euros contre 47,3 euros. * M6 et Free (filiale d'ILIAD) ont annoncé mardi dans un communiqué la signature d'un nouvel accord global pour la distribution des chaînes du groupe M6 et de leurs services associés auprès des abonnés Free. * CREDIT AGRICOLE et le groupe allemand WIRECARD ont annoncé mercredi le lancement de services de paiement numérique de nouvelle génération en France et dans d'autres pays européens. * ENGIE - Credit Suisse relève sa recommandation à "surperformer" contre "neutre", l'objectif de cours passe de 15 euros à 16,10 euros. * INGENICO - HSBC dégrade sa recommandation à "conserver" contre "acheter" et abaisse son objectif de cours à 70 euros contre 95 euros.
Wall Street finit en nette hausse La Bourse de New York a fini en nette hausse, après son fort recul de la veille, soutenue par les secteurs technologique et de l'énergie, les investisseurs gardant en ligne de mire les supports techniques des trois grands indices. L'indice Dow Jones a gagné 389,17 points, soit 1,65%, à 24.033,36. Le Standard & Poor's 500, plus large, a progressé de 32,57 points, soit 1,26%, à 2.614,45. Le Nasdaq Composite, à forte composante technologique a pris 71,16 points, soit 1,04%, à 6.941,28. La veille, le S&P-500 a fini sous sa moyenne mobile à 200 jours pour la première fois depuis le 27 juin 2016 et le Dow Jones a plongé en séance sous son niveau du 9 février. Les investisseurs ont particulièrement surveillé ce mardi ces seuils techniques. "Ce creux de février doit être ce qui occupe le plus l'esprit des traders", commente Jim Paulsen (The Leuthold Group). "Tant qu'il n'est pas prouvé qu'on a rebondi de manière significative, cela va être la chose la plus importante."
Les Techs sortent de l'ornière Malmenées ces derniers temps, les valeurs technologiques ont terminé sur une hausse de 1,01%. Tesla, dont la valeur boursière a fondu d'un quart en trois semaines, s'est adjugé 5,96% après la publication de ses chiffres de production du premier trimestre. Le constructeur de voitures électriques assure être en mesure de doubler d'ici fin juin la production hebdomadaire de sa Model 3 et a réfuté tout besoin de capitaux frais. Amazon, qui a perdu plus de 5% lundi, a pris 1,46%. Un nouveau message de Donald Trump sur Twitter a fait baisser l'action du géant de la distribution avant qu'elle ne se reprenne, les investisseurs espérant que les critiques du président américain ne se traduiront pas par des changements réglementaires. "Cela ne prouve pas que le secteur technologique a repris pied. Je ne dirais pas que le marché est globalement confiant", prévient toutefois Jim Paulsen. Spotify, qui faisait son entrée en Bourse a ouvert à 165,90 dollars, soit près de 26% au-dessus de son prix de référence de 132 dollars. Le groupe suédois de musique en ligne, qui n'est pas passé par une procédure d'introduction en Bourse classique, a gagné 12,89%. A contre-courant, IBM, seule valeur du Dow à finir dans le rouge, a perdu 0,15%.
L'énergie gagne plus de 2% Les 11 compartiments du S&P ont fini dans le vert. Avec un gain de 2,14%, le secteur de l'énergie s'est octroyé la plus forte hausse. Chevron a pris 2,30% et Exxon 2,45%. La santé a pris la deuxième place, avec une progression de 1,52%, soutenue par l'annonce lundi soir d'une augmentation de 3,4% en moyenne des versement de l'Etat fédéral aux assureurs gérant des contrats de type Medicare Advantage. Deuxième plus forte hausse du Dow, les groupe d'assurance santé UnitedHealtha pris 3,40% et WellCare Health 2,33%. Les constructeurs automobiles ont profité eux de l'annonce d'une hausse de leurs ventes en mars sur fond de conjoncture économique favorable et de rabais massifs. General a ainsi gagné 3,30%, Ford a pris 2,67% et Fiat Chrysler Automobiles (FCA) s'est octroyé 9,22%. Aux valeurs, Viacom a perdu 3,69%. Des sources ont rapporté à Reuters que CBS s'apprêterait à soumettre une offre intégralement en actions sur le groupe qui donnerait à ce dernier une valorisation inférieure à sa capitalisation boursière actuelle.