Le Maroc et Israel s'activent ces dernières semaines à préparer une visite du Premier ministre de l'Etat hébreu à Rabat, Benyamin Netanyahu prévue pour le mois d'avril prochain. Selon le site marocain " Le Siteinfo ", le Maroc recevra le Premier ministre de l'Etat sioniste après la visite du pape François au Maroc prévue les 30 et 31 mars prochains. Cette visite couronnerait la campagne africaine de Netanyahu. Il vient en effet d'effectuer une visite qualifiée d'historique au Tchad, pays à majorité musulmane, durant laquelle les deux pays ont rétabli leurs relations diplomatiques, rompues depuis les années 1970. Dans le même sillage, Tel-Aviv se prépare à une visite du Premier ministre malien, Soumeylou Boubeye Maiga, dans les prochaines semaines, ont annoncé il y a quelques jours des médias israéliens. Ces informations apparaissent au lendemain de la consolidation par le Premier ministre Benyamin Netanyahu du rétablissement des relations diplomatiques avec le Tchad. Du côté israélien, on espère que cette visite aura lieu avant les élections du 9 avril. Le Mali, pays de l'Afrique de l'Ouest, dont la population est majoritairement musulmane, a rompu ses liens avec l'Etat sioniste en 1973, à la suite de la guerre du Kippour. L'année dernière, Netanyahu avait rencontré le Président malien en marge d'un sommet au Liberia. A la fin de la réunion, le bureau du Premier ministre israélien a publié une déclaration dans laquelle il était indiqué que les deux pays avaient convenu de " réchauffer " leurs relations. En vue de cette visite officielle de Netanyahu au Maroc, l'Algérie et la Tunisie se seraient opposées d'un "commun " accord " à ce que l'avion du Premier ministre israélien survole leurs territoires, selon l'hebdomadaire tunisien " Akher Khabar ". Les gouvernements des deux pays n'ont toutefois pas encore confirmé ces informations. Selon le quotidien marocain le " Desk ", l'objectif de la visite du Premier ministre israélien serait d'arracher auprès des autorités marocaines un soutien à sa politique anti-iranienne en contrepartie d'une médiation israélienne en faveur du Maroc auprès de l'administration américaine dans le dossier du Sahara occidental. Le Desk détaille le contexte autour de cette éventuelle visite et rappelle que le Maroc fait actuellement face à la pression du conseiller américain à la sécurité nationale, John Bolton, fervent défenseur de l'organisation d'un référendum d'autodétermination du Sahara occidental. Que cherche donc le monarque ? Freiner ou bloquer le processus de négociations avec le Front Polisario avec la complicité d'Israël. C'est certain. Il sait que son projet d'autonomie du territoire sahraoui est un échec qui se dessine chaque jour, et redoute la défection du soutien des Etats-Unis à ce projet, qui le laisserait seul en terrain miné. C'est le cas de le dire à travers la pression de John Bolton. Le Premier ministre de l'Etat sioniste semble bien décidé à exploiter la rupture des relations diplomatiques entre Rabat et Téhéran pour s'infiltrer davantage au Maghreb à travers le Maroc qui parait être disponible aux " désirs " d'Israël. L'essentiel pour la monarchie marocaine est l'étouffement du principe d'autodétermination du peuple du Sahara occidental et le maintien du statu quo. Pour rappel, au mois de mai de l'année 2018, le Conseil de sécurité de l'ONU, dans sa résolution 2014 a réaffirmé le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et a appelé les deux partis en conflit, le Maroc et le Front Polisario, à des négociations " sans conditions préalables et de bonne foi, sous les auspices du Secrétaire général de l'ONU. En effet, Rabat a trouvé le prétexte de rupture diplomatique avec Téhéran en avançant le motif du " soutien de l'Iran au Front Polisario " et en mettant " indirectement en cause l'Algérie " afin de faire absorber la question du Sahara occidental. Par conséquent, avancer des accusations sur la base de spéculations équivaut pour le Makhzen d'engager l'Algérie dans une voie sans issue où les autorités algériennes n'ont nullement l'intention de se fourvoyer. Ce que le Makhzen n'arrive pas à saisir, ou plutôt refuse de comprendre, c'est que la position de l'Algérie est ferme et inébranlable. Ce n'est pas l'Algérie qui est en conflit avec le Maroc, et ce n'est pas elle qui mène une guerre féroce contre les Sahraouis. Il s'agit du combat du peuple sahraoui, dirigé par le Front Polisario, contre une force coloniale qui cherche depuis plus de quatre décennies à l'empêcher de jouir de son droit légitime à l'indépendance. Le reproche fondamental adressé au Maroc sévit au Sahara occidental depuis 1974 et de vouloir introduire Israël dans ce conflit afin de contrecarrer les engagements de l'Algérie envers le peuple sahraoui quant à sa souveraineté et sa liberté. Le rapprochement continu entre la monarchie marocaine et l'Etat hébreu manifeste à plusieurs occasions et épreuves traversées par le Monde et l'Afrique, est fort éloigné des intérêts des peuples et surtout de la sensibilité des peuples du Maghreb. Une désinvolture que se plaît Rabat à franchir pour rester " colon " au Sahara occidental. Nulle mission de sauvegarde des intérêts de telle ou telle partie n'oblige à verser dans un automatisme de type monarchie marocaine. Aussi est-il préférable d'expliquer que l'éventuelle visite du Premier ministre israélien au Maroc est un poignard dans le dos du Maghreb, du Monde arabe et de l'Afrique dont les sociétés s'opposent à toutes relations ou rétablissements des rapports avec l'Etat hébreu. Il est inconcevable que le Maroc dans une précipitation suspecte s'apprête à accueillir le Premier ministre israélien. Un soutien direct à la politique agressive et annexionniste d'Israël en Palestine.