Réagissant aux informations rapportées récemment par les médias espagnols indiquant que la compagnie espagnole Gas Natural a porté plainte auprès du tribunal national espagnol, à Madrid, contre la décision de la Commission nationale de l'énergie espagnole, qui porte sur la levée des contraintes imposées à la Sonatrach dans le projet Medgaz, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a indiqué que la partie algérienne "n'a rien reçu d'officiel jusqu'à présent". Intervenant, samedi soir, sur le plateau du forum de l'ENTV, le ministre a précisé que la compagnie espagnole Gas Natural n'est pas partenaire dans Medgaz. Lors du règlement du conflit sur le Medgaz avec la CNE espagnole, la partie algérienne a accepté l'entrée de Gas Natural dans le projet à hauteur de 10% ; cependant, cette entrée dans le capital de la société était tributaire, a ajouté M. Khelil, du règlement du conflit sur les prix du gaz vendu par l'Algérie à l'Espagne à travers Gas Natural. S'agissant de ce conflit, qui dure depuis bientôt trois années, le ministre a indiqué qu'il est toujours en arbitrage. Même si, officiellement, l'Algérie n'est pas saisie de la plainte de Gas Natural, l'invité de la télévision a, toutefois, précisé que "nous sommes prêts à l'affronter", ajoutant qu'une réunion a été tenue la semaine dernière entre les représentants des sociétés participantes à Medgaz et les autorités espagnoles "pour prendre les mesures nécessaires en la matière".A une question sur le marché pétrolier, le ministre, qui est également président en exercice de l'Opep, prévoit que la demande mondiale du pétrole connaîtra une baisse de 1,2 million de barils/jour à partir du deuxième trimestre de l'année en cours, causant une légère baisse des cours du pétrole. Les cours du brut s'établiront, malgré cette légère baisse, à des niveaux élevés, variant entre 80 et 110 dollars/baril, a-t-il ajouté. Par ailleurs, M. Khelil a exclu la tenue d'une réunion de l'Opep avant septembre prochain, en vue de décider d'une éventuelle réduction de la production. Il n'y a aucune raison de toucher aux quotas de l'Opep d'ici septembre, a précisé le ministre. Défendant l'organisation qu'il préside, M. Khelil a indiqué qu'il y a toujours des pressions sur l'Opep lui imputant la responsabilité de la crise, mais la réalité, selon lui, est que la hausse continue des cours de pétrole dans les marchés internationaux n'est pas liée à la faiblesse de la production, mais à la dévaluation du dollar, ce qui a permis aux spéculateurs d'investir dans le marché pétrolier, précisant que les investisseurs se tournent vers les marchés du pétrole et de l'or, lorsqu'ils ne réussissent pas à réaliser de bons résultats dans les autres marchés. Questionné sur l'éventualité de la création d'une instance pour défendre les intérêts des pays exportateurs de gaz à l'instar de l'Opep, M. Khelil a souligné que la réunion du forum des pays exportateurs du gaz prévue en juin prochain à Moscou (Russie) évoquera les propositions du comité des experts relatives à la création de cette instance qui a été décidée lors de la dernière réunion du forum en avril 2007 dans la capitale quatariote Doha. Il a, cependant, ajouté qu'une organisation gazière calquée sur l'Opep est difficile à mettre en place en ce moment eu égard à la différence entre les fondamentaux qui régissent les marchés pétrolier et gazier. Pour ce qui est de la demande faite par Sonelgaz pour l'augmentation du prix de l'électricité, M. Khelil a affirmé que le gouvernement n'a pas répondu favorablement à cette demande. Selon le ministre, Sonelgaz a appelé les autorités à appliquer cette augmentation ou à attribuer un soutien financier direct pour pouvoir financer ses propres investissements. Il a rappelé, à ce titre, que Sonelgaz est une SPA qui n'est pas soutenue par l'Etat. Enfin, le ministre a annoncé qu'une enveloppe de 6 milliards de dollars (400 milliards de dinars) sera consacrée au projet de la ville nouvelle de Hassi Messaoud. Il a, par ailleurs, affirmé que l'Etablissement de la ville nouvelle de Hassi Messaoud (EVNH) s'est vu octroyer par les autorités publiques une enveloppe de 50 milliards de dinars destinée au lancement des travaux, notamment de la partie engineering liée à la réalisation des études et la mise en œuvre du suivi, du contrôle et de la coordination des travaux de ce projet. Précisant que l'Etat n'assumera pas tout seul le financement de ce projet, le ministre a ajouté que les compagnies pétrolières activant dans la région, dont Sonatrach, participeront au financement des travaux de réalisation de leurs nouveaux sièges dans le site de ce projet visant à transformer la ville de Hassi Messaoud et à préserver son tissu urbain des risques industriels.