"L'heure est à l'action, à la résistance. Nos revendications ne doivent pas rester lettre morte ", proclame le mouvement citoyen à l'occasion de chaque marche populaire hebdomadaire depuis le 22 février dernier. Chaque vendredi s'est en effet terminé par de nouvelles exigences, qui définissent les orientations et les décisions de l'ensemble des orientations valorisées pour une sortie de crise sans gros accrocs et dans l'intérêt de la nation et devant constituer la base de départ pour tracer les orientations de la phase à venir devant déboucher sur l'élection du nouveau président de la République. Mais la réalité quotidienne, elle, saura dicter le bon choix. Elle fait encore davantage comprendre qu'il convient peut-être de poser la solution de cette impasse politique en d'autres termes que ceux de la contradiction et de la divergence... Et peut-être que, dans cette voie du désespoir politique, économique, social et de la désillusion, il convient de bien savoir distinguer, dans l'environnement national, lesquels des gens sont réellement les " bons " loups et lesquels sont les méchants vis-à-vis de la solution de la crise et pour sauver la cohésion nationale de plus en plus menacée de part et d'autre. Les faits sont là, criants. Devant toutes ces menaces, ces contradictions qui pèsent sur le sort de l'Algérie et face à cette sainte alliance populaire pour le changement radical du système, tout le monde doit former un front commun, uni et solidaire, sous peine de voir l'Algérie d'être de nouveau encastrée dans une autre aventure aux conséquences graves. Pour que la solution à la crise ne soit pas une arme qui puisse se retourner contre les décideurs actuels, elle doit être, avant sa mise en œuvre, d'abord discutée, améliorée et finalement acceptée par le peuple, la jeunesse en particulier. L'échec de l'apaisement de la crise constaté jusqu'ici doit rendre d'aucuns plus prudents. Maintenant que le mouvement citoyen maîtrise la rue, les revendications et la réalité spécifique, il est opportun de faire des propositions qui seront soumises d'abord au Hirak et ensuite à la classe politique et ainsi la base d'un front commun sera substantiellement élargie, c'est-à-dire qu'il faut à présent éviter une solution à la crise mise en chantier à la va-vite. L'importante participation du mouvement populaire à une solution idoine et crédible de sortie de crise montrera très certainement que la confiance entre les masses et les décideurs actuels du pays s'est rétablie. Le haut indice des revendications populaires consacrera inéluctablement cette attente .Une prise de conscience générale, grâce à laquelle la solution à la crise sera réalisée, sera également due, pour une bonne part, au sérieux de la gestion de la phase actuelle très délicate. C'est à s'interroger si d'aucuns devraient continuer de s'opposer radicalement en refusant toute main tendue pour le dialogue et la concertation. La solution à la crise n'est pas incompatible avec la concertation et le dialogue avec les forces vives de la nation, sur les questions majeures aussi de la vie de la nation. Encore faudra-t-il qu'on s'inscrive dans la tradition du peuple dont le génie a toujours permis de trouver les ressorts pour construire des convergences fortes autour du pacte sociopolitique sur la base de la confiance mutuelle. C'est justement cette confiance mutuelle qu'il convient de restaurer aujourd'hui dans le cadre d'un dialogue national constructif, ouvert et inclusif entre les différents acteurs de la vie nationale. Aujourd'hui, le nouveau gouvernement, même s'il est isolé de la société, se propose de résoudre les problèmes du pays et qui sont graves et pourra faire croire que la volonté de trouver une solution aux problèmes de la population aura prévalu sur toutes autres considérations et les attitudes aventurières. Donc il n'est plus question de jeter de la poudre aux yeux : c'est la démocratie véritable qu'il faudra mettre en évidence et qu'il suffit du miracle des urnes pour donner une légitimité aux futurs dirigeants de l'Algérie ; Autrement dit, il s'agira de réécrire de nouvelles pages de l'histoire de l'Algérie en tenant compte des revendications légitimes du mouvement citoyen. Cela passera nécessairement par l'élaboration de termes de références clairs identifiant les différentes phases sur lesquelles portera l'action d'ici au 4 juillet prochain si l'élection présidentielle n'est pas reportée.