Le vice-Premier ministre du gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale, Ahmed Meitig, a affirmé vendredi à Washington avoir reçu des garanties quant au soutien des Etats-Unis, même s'il a appelé la diplomatie américaine à redoubler d'efforts pour isoler Khalifa Haftar. Ce dernier, homme fort de l'est libyen, a lancé début avril une offensive en vue de s'emparer de Tripoli, siège du Gouvernement d'union nationale (GNA) dirigé par Fayez al-Sarraj, le seul reconnu par la communauté internationale. "Avant de venir ici, il y avait beaucoup de rumeurs selon lesquelles les Etats-Unis ne soutenaient pas notre gouvernement", a reconnu Ahmed Meitig après des entretiens avec le département d'Etat et des parlementaires américains. "Je rentre à la maison avec un message différent: les Etats-Unis nous soutiennent en tant que gouvernement légitime de Libye", a-t-il affirmé à des journalistes. Le département d'Etat américain s'est toutefois montré prudent, appelant à la "stabilisation" du pays, à un "cessez-le feu à Tripoli et alentour", et à la reprise des négociations entre le Premier ministre al-Sarraj et le maréchal Haftar. Le vice-Premier ministre du GNA a aussi exhorté Washington à utiliser son influence pour isoler Khalifa Haftar. "Nous ne demandons pas de soutien financier ou militaire aux Etats-Unis. Nous avons besoin d'une aide diplomatique déterminée", a-t-il dit. "Les Etats-Unis ont beaucoup d'amis et d'alliés dans la région, et ces amis et alliés des Etats-Unis s'ingèrent lourdement et fortement dans les affaires libyennes", a-t-il déploré. "Nous voulons que les Etats-Unis adressent un message clair à ces pays, pour qu'ils restent à l'écart de la Libye".
Raid aérien contre l'aéroport de Tripoli, pas de victimes Un raid aérien a été effectué jeudi par les troupes du général à la retraite Khalifa Haftar contre le seul aéroport fonctionnel de la capitale libyenne Tripoli, sans faire de victime ni provoquer la suspension du trafic, selon des sources concordantes. Après avoir annoncé dans un premier temps que le raid aérien a visé la piste de l'atterrissage, l'aéroport de Mitiga a précisé plus tard sur sa page Facebook officielle que la frappe était "loin de la piste" et que "tout fonctionne normalement". L'aéroport de Mitiga est une ancienne plateforme militaire utilisée pour le trafic civil en remplacement de l'aéroport international de Tripoli, gravement endommagé en 2014 par des combats. Seules les compagnies aériennes libyennes opèrent dans le pays, assurant des vols intérieurs et des liaisons régulières avec quelques pays, dont la Tunisie et la Turquie. Cet aéroport, situé à l'est de la capitale libyenne, avait été la cible le 8 avril d'un raid aérien des troupes de Haftar, provoquant la suspension du trafic qui a été limité plus tard aux vols nocturnes jusqu'au 22 avril. Khalifa Haftar a lancé depuis le 4 avril une attaque en vue de s'emparer de Tripoli, siège du Gouvernement d'union nationale (GNA) dirigé par Fayez al-Sarraj, reconnu par la communauté internationale.
Le bilan des combats à Tripoli s'élève à 562 morts Au total, 562 personnes ont été tuées et 2855 autres blessées lors des combats qui ont lieu dans la capitale libyenne Tripoli et ses environs, a annoncé mardi l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). "Le nombre de morts imputables au conflit armé à Tripoli est passé à 562, dont 40 civils, et 2 855 personnes ont été blessées, dont 106 civils", a indiqué l'OMS. "Parmi les morts de la semaine dernière figurent deux agent de santé", a ajouté l'OMS. L'armée basée dans l'est, dirigée par le maréchal Khalifa Haftar, mène depuis début avril une campagne militaire pour s'emparer de Tripoli, où siège le gouvernement soutenu par l'ONU. La Libye lutte pour traverser une période de transition marquée par le chaos depuis la chute de l'ancien président Mâammar El Gueddafi en 2011.