Il existe actuellement 46 laboratoires d'essai et de contrôle de qualité des produits industriels relevant du ministère du Commerce et 280 autres du secteur privé. D'ailleurs, le dernier laboratoire a être fonctionnel est celui public spécialisé dans l'essai et le contrôle de qualité des produits industriels commercialisés en Algérie y compris importés est entré en service le 23 avril dernier à la nouvelle ville Sidi Abdellah (Alger). Mais cela n'a pas empêché l'expert industriel, Abdelaziz Kezzar de plaider la nécessité de créer et de développer des centres techniques et de laboratoires agréés dans les différents métiers de la filière de fabrication de pièces de rechange pour assurer un contrôle efficace de conformité. Dans une communication intitulée "Production et commercialisation des composants et pièces de rechange pour les véhicules. Quelques solutions pour lutter contre la contrefaçon" présentée lors de la 5ème édition du Colloque international sur la contrefaçon en Algérie organisé par le World Trade Center-Algiers, notre expert indique que "La réussite de l'activité de fabrication de la pièce de rechange pour l'industrie automobile, est tributaire de la création et le développement de Centres techniques et de laboratoires agréés dans les différents métiers de cette activité". Pour lui, "Ces organismes serviront de services d'appui et d'assistance aux sous-traitants, pour l'élaboration des dossiers techniques, et de services de contrôle pour l'homologation des pièces de rechange fabriquées ou importées", a-t-il expliqué.
Du constat actuel L'expert industriel, Abdelaziz Kezzar, a saisi l'occasion pour évoquer l'état des lieux du secteur automobile en Algérie. C'est ainsi qu'il a précisé qu'il y un marché primaire qui vient à peine de démarrer et a besoin de se structurer d'avantage pour assurer son développement et sa pérennité. Et d'autre part, il existe un marché secondaire, celui de la pièce de rechange, très dynamique, mais complètement déstructuré, selon l'expert. Kezzar a souligné, par ailleurs, que "le parc automobile en Algérie est de 6 millions de véhicules'', tandis que "le parc automobile vieillissant est de plus de 50% des véhicules lesquels ont plus de 20 ans". Selon lui, "la consommation relative en pièces de rechange est estimée à 1,5 milliard de dollars pour l'année 2018". De plus, M.Kezzar a tenu à relever "la mauvaise qualité de la pièce de rechange, mise sur le marché, (pièces contrefaites), d'une part et "l'absence de procédures et de moyens rigoureux de contrôle de la conformité des pièces de rechange importées".
Des conditions normatives de production et de commercialisation L'expert a, en outre, expliqué que les conditions normatives de production et de commercialisation de la pièce de rechange requises par la législation en vigueur dans le secteur de l'industrie des composants automobile. Ainsi, pour les pièces de rechange d'origine, le fabricant certifie que les pièces ont été fabriquées conformément aux spécifications et normes de production du véhicule automobile, fournies par le constructeur. L'accès des équipementiers aux normes et spécifications techniques approuvées par le constructeur est conditionné par le lien contractuel entre les deux parties et seules les entreprises choisies par le constructeur pourront bénéficier de l'appellation pièce de rechange d'origine, figurent aussi parmi les conditions citées par l'expert. Pour les pièces de rechange importées, il est exigé la présentation de tous les documents justifiant la relation contractuelle entre le constructeur et l'équipementier et le certificat de conformité de la pièce. Concernant les pièces de rechange de qualité équivalente, le fabricant doit certifier que les caractéristiques dimensionnelles, physiques et mécaniques des pièces produites, sont équivalentes à celles des composants, qui sont ou ont été utilisés pour le montage de véhicules automobiles. Le fabricant doit aussi élaborer un dossier technique complet pour la caractérisation de la pièce équivalente à fabriquer. Il est également exigé que le dossier technique de la pièce soit validé par le Centre National Technique de la Mécanique ou par un laboratoire algérien agréé. Pour les pièces de rechange de qualité équivalente, importées, il est exigé la présentation de plusieurs documents à savoir, le dossier technique de la pièce, les certificats de conformité de la pièce par rapport aux caractéristiques du dossier technique, délivrés par le Centre National Technique de la Mécanique ou par un laboratoire agréé algérien. Concernant les pièces de rechange adaptables, le fabricant doit élaborer un dossier technique complet pour la caractérisation de la pièce de rechange adaptable. Plus important encore, il est également exigé que le dossier technique de la pièce de rechange, soit validé par le Centre National Technique de la Mécanique ou par un laboratoire algérien agréé. Pour les pièces de rechange adaptables, importées, il est exigé la présentation de dossier technique de la pièce, les certificats de conformité de la pièce de rechange par rapport aux caractéristiques du dossier technique.