L'opportunité d'investissement se présentera pour tous les opérateurs économiques algériens une fois le lancement opérationnel de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) sera effectif, a indiqué dimanche à Niamey (Niger) le ministre du Commerce, Said Djellab. "L'opportunité se présente pour tous nos opérateurs économiques pour qu'ils investissent, une fois cette zone lancée dans sa phase opérationnelle", a indiqué M. Djellab dans une déclaration à la presse en marge du 12ème sommet extraordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) qui se tient dans la capitale nigérienne. Rappelant que l'Algérie a été parmi les premiers signataires de cet accord, M. Djellab a indiqué que les objectifs de cette zone se résument en "l'augmentation des échanges intra-africains et le développement des partenariats". Il a ajouté que "tous les instruments étaient préparés pour qu'il y ait des facilitations d'échanges intra-africains et de partenariat", précisant dans ce cadre, que l'Algérie "va présenter la liste tarifaire". L'idée de création de la ZLECAF a été déclinée dans le Traité d'Abuja en 1991, qui dispose que les Etats africains doivent renforcer leurs Communautés économiques régionales (CER) en intégrant et en coordonnant leurs politiques commerciales. La ZLECAF est entrée en vigueur le 30 mai dernier dans l'objectif de constituer un marché unique pour les biens et services au niveau du continent, basé sur la libre-circulation des activités et des investissements. Un moteur d'une croissance économique basée sur le commerce La vice-secrétaire générale des Nations unies Amina Mohammed a souligné dimanche que la Zone de libre-échange continentale (ZLECAF) africaine, qui est officiellement entrée dans sa phase opérationnelle dimanche, deviendrait le moteur d'une croissance économique basée sur le commerce en Afrique. "Je ne peux insister suffisamment sur l'importance de cet accord et de ce qui a été réalisé", a-t-elle affirmé au cours d'un sommet extraordinaire de l'Union africaine (UA) à Niamey, la capitale du Niger. "L'intégration économique de l'Afrique était déjà un objectif cher à l'Organisation de l'unité africaine (OUA), le précurseur de l'Union africaine", a-t-elle ajouté. La ZLECAF, qui constituera la plus grande zone de libre-échange du monde, regroupant 54 pays et 1,2 milliard d'habitants, "permettra de concrétiser le rêve d'une croissance économique basée sur le commerce pour les entrepreneurs, les industriels, les investisseurs, les innovateurs et les fournisseurs de services d'Afrique", a-t-elle déclaré. Cette zone de libre-échange "créera des emplois, et contribuera aux transferts de technologie et au développement de nouvelles compétences, elle améliorera les capacités de production et la diversification de l'industrie, et fera augmenter les investissements africains et étrangers", a indiqué Mme Mohammed. La ZLECAF est "un outil qui permettra de libérer l'innovation africaine, de stimuler la croissance, de transformer les économies africaines et de contribuer à un continent africain prospère, stable et pacifique, comme le prévoient l'Agenda 2063 et le Programme de développement durable à l'horizon 2030", a-t-elle déclaré. L'accord portant création de la ZLECAF a été lancé le 21 mars 2018 à Kigali, la capitale du Rwanda. Dimanche, le Bénin et le Nigeria - la plus grande économie et le pays le plus peuplé d'Afrique - sont venus s'ajouter à la liste croissante de signataires, faisant de l'Erythrée le seul membre de l'UA à ne pas avoir signé cet accord historique. Le président nigérian Muhammadu Buhari et le président béninois Patrice Talon ont signé l'accord dimanche, les deux pays devenant ainsi respectivement les 53e et 54e signataires de l'accord. Parmi ses principales aspirations, la ZLECAF prône un marché unique des biens et des services et une libre circulation des hommes d'affaires et des investissements, ouvrant ainsi la voie à la création d'une union douanière africaine. Une fois pleinement opérationnelle, la ZLECAF devrait faire augmenter le niveau des échanges commerciaux intra-africains de plus de 52 % d'ici à 2022, selon la Commission économique pour l'Afrique (CEA) des Nations unies. Selon l'UA, la ZLECAF "a posé les bases" de ce qui pourrait à terme devenir la plus grande zone de libre-échange du monde par le nombre de pays participants - une zone qui réunira plus de 1,2 milliard de personnes, pour un PIB combiné de 2 500 milliards de dollars américains.