A l'origine de la Guerre des Sables, en 1963, le problème du tracé des frontières entre les deux pays est encore entier. Sadek Bouguettaya reconnaît que le problème du Sahara occidental déteint sur les relations entre les deux pays et empêche la construction de l'UMA. Expliquant la position de l'Algérie sur la question, le président de la commission parlementaire des affaires étrangères dira que notre pays «part du principe que le problème du Sahara occidental est un cas de décolonisation, pris en charge par l'ONU. A ce titre, l'Algérie milite pour que les questions qui relèvent du développement du Maghreb soient pris séparément». Or ce n'est manifestement pas l'idée que se fait le Maroc de la situation prévalant dans la région, dont les visées expansionnistes ne font aucun doute. On en a pour preuve «les tergiversations du royaume à ratifier le tracé des frontières», indique notre invité. Pourtant cette question a fait l'objet, en 1989, d'un sommet entre le Président Chadli et le roi Hassan II à Ifren, sur la bande frontalière entre l'Algérie et le Maroc. «Le document ratifié par le Président et adopté par le Parlement algérien, a été bloqué au Maroc qui, après ratification par le Premier ministre, n'a pas fait l'objet d'adoption au Parlement», rappelle Bouguettaya qui n'omet pas de signaler que «le tracé des frontières algéro-marocaines a été transmis, côté algérien, aux instances internationales habilitées». Cela pour l'épineuse problématique des frontières, fermées depuis 1994 par l'Algérie, en réaction à la décision prise par le Maroc d'imposer un visa d'entrée à son territoire aux citoyens algériens. A ce propos, questionné sur le souhait, plusieurs fois formulé par le royaume chérifien quant à la réouverture des frontières entre les deux pays, le président de la commission des Affaires étrangères à l'APN affirme qu'«une telle décision est soumise à un certain nombre de préalables». Il notera, dans ce registre, le trafic de drogue qu'il considère comme «un véritable complot contre la jeunesse algérienne». Cela dit, le contentieux algéro-marocain ne s'arrête pas là, puisque Bouguettaya mentionne «l'acharnement médiatique contre l'Algérie orchestré par la radio Medi-1 et la situation des Algériens résidant actuellement au Maroc». En d'autres termes, l'Algérie entend aborder la question des relations bilatérales dans sa globalité et la réouverture des frontières n'interviendrait qu'après le règlement de tous les points de discorde qui minent les rapports algéro-marocains. Or, sur ce chapitre, la partie marocaine veut différer ces questions de fond, voire les laisser en suspens, ce qui n'est pas dans l'intérêt de la région et encore moins de l'Algérie.