Sur le programme de retour des population rurales , on a plaqué un autre, en contrepoint : leur fixation à l'intérieur du tissu urbain. Un paradoxe.La wilaya de Médéa connaît un sérieux déficit en logements estimé à plus de 13.000 unités. En plus des bidonvilles, l'âge de certains quartiers communaux implique des investissements de rénovation importants.La direction de la planification et de l'aménagement du territoire (DPAT) a recensé, en 2005, 19.209 bidonvilles, conséquence du dépeuplement des zones rurales. Résultat : 120.000 personnes s'entassent aux portes des communes. A Zoubaïria, 60 familles venues de Mongorno durant la décennie noire vivent dans un ghetto dépourvu des conditions élémentaires.Dans la commune de Moudjbeur, 200 familles originaires de Ouled Antar et des Béni Hassen se terrent dans des gourbis qui illustrent la misère et l'incertitude. Quelque 120 familles de Sidi Abdelaziz à Béni Slimane sont toujours sans point fixe, après la tragédie de l'année 1997, où 52 personnes furent assassinées en une seule nuit par les sectes de l'apocalypse.“ Mosconi ”, ancien caravansérail situé à 13 kms du chef-lieu de wilaya, abrite près de 2500 personnes.Les uns ont perdu leurs haouchs durant l'époque coloniale, les autres, au cours de la nuit terroriste. Sur les hauteurs de Ksar El-Boukhari, on se demande par quel miracle les quartiers vieux-ksar et zaouïa, un agglomérat d'habitations centenaires, voire datant de la période turque, ne se sont pas écroulés. Un état des lieux similaire est renvoyé parMédéa et Berrouaghia où des quartiers antiques menacent de s'effondrer. Si l'éradication des bidonvilles commence à porter ses fruits avec le recasement de 1028 familles à Ksar El Boukhari, et 200 autres à Berrouaghia, le grand challenge reste le vieux bâti.