Le nouveau président de la République Abdelmadjid Tebboune, unanimement et fraîchement élu par plus de 8 millions d'Algériennes et d'Algériens, a déclaré dans son dernier point de presse que sa main est tendue au hirak et qu'il demeure déterminé à matérialiser ses engagements et honorer ses promesses données durant sa campagne électorale péniblement menée. Les analystes et politologues algériens, les observateurs de la scène politique nationale, conscients de la sensibilité de la situation sociopolitique en Algérie, se posent avec acuité une question pertinente qui ne cesse de tarauder aussi bien leurs esprits que ceux de tous les Algériens ayant les mêmes souhaits, les mêmes campassions et vivent sur le même lopin irrigué par le sang des Chouhada. Cette question qui se pose est la suivante : Avec qui le nouveau président devra-t-il dialoguer? Logiquement et politiquement parlant, ce dialogue sera ouvert et réalisé avec tous les acteurs politiques du pays.
Mais, qui sont-ils? Une classe politique cérébralement morte ou un hirak" accusateur et sans représentativité : Le professeur Ismail Debeche, enseignant universitaire et docteur es sciences politiques et relations internationales, n'a pas manqué ce dimanche ,alors qu'il était l'invité de l'émission télévisée " Dahira news " sur la chaîne Chourouk news , de qualifier la classe politique nationale , une formation qui a échoué dans l'interprétation de la situation politique algérienne pour du moins proposer et dégager une solution alternative susceptible de sortir le pays de cette crise qui perdure et ne cesse de prendre des dimensions alarmantes , si ce n'était la vigilance de ce peuple héros qui a su sauver son pays. Et d'ajouter que le hirak doit être le premier concerné par ce dialogue avec des conditions et des aspirations pareilles à celles de tous les Algériens qui ont voté ou pas: la récupération de l'argent subtilisé , la redynamisation et la relance des institutions de l'Etat qui étaient confisquées par l'argent sale et la prise en charge efficiente de toutes les couches sociales , notamment la frange juvénile vu sa prédominance via l'éradication de toutes les mauvaises pratiques de l'ancien système , à savoir la corruption ,le favoritisme , le détournement de fonds et la dilapidation des deniers publics, une véritable relance de l'économie nationale et la concrétisation de projets créateurs des richesses et de postes d'emploi. Le docteur a, par ailleurs, précisé qu'il est impératif d'impliquer la classe politique représentant l'opposition et le hirak. Il a suggéré l'écartement des partis politiques, à l'image du Liban." Il ne faut pas négliger les citoyens qui ont voté le 12 décembre dernier dont le nombre a bien dépassé les 8 millions et dont la majorité était avec le hirak avant que ses revendications commencent à aller crescendo. Debeche a annoncé que ces derniers aspirent aussi à un renouveau dépourvu de tous les mauvais aspects de hogra et de marginalisation. Pour lui, les partis politiques algériens sont tout-à-fait à-côté de la plaque. Actuellement, la scène politique est caractérisée par de nouvelles variantes , notamment un nouveau premier magistrat et un hirak dont l'avenir se résume en ses revendication quasiment abouties : les hirakistes réclament un Etat civil loin de toute gouvernance et dépendance militaire, ce qui est actuellement le cas, du moment où l'Algérie a récemment élu un président civil qui aura à opérer tous les remaniements et réformes pour un changement qui permettra le décollage du pays, via un dialogue qui réunira tous les Algériens de diverses idéologies et obédiences politiques pour installer des institutions de l'Etat de droit civil après la mise en place d'une nouvelle constitution issue du consensus et qui sera validée par un référendum populaire.
Les deux partis, le FLN et le RND sont contraints de se renouveler ou de disparaître: En outre , les deux invités ont affirmé , dans le même contexte , que l'échec total de ces deux partis qui étaient au pouvoir ( FLN et RND) les oblige de se faire peau neuve ou de disparaître. Précisant que ces deux partis ont affaire à une mort cérébrale avec des cadres totalement isolés d'une base résiduelle et errante. Il convient d'y cesser de favoriser les riches au détriment des intègres intellectuels et opérer des refontes au sein de ces partis concernant les règlements intérieurs régissant la candidature aux différentes instances élues (APN, APC et APW) , truffées de coiffeuses et de femmes de ménages et surtout d'hommes d'affaires qui n'ont de souci que de s'enrichir et n'ont rien à voir avec les préoccupations urgentes des citoyens. Et de cesser de mélanger l'acte politique avec l'argent sale. Ce sont-là les défaillances qui ont mené ces partis au coma politique." Qui sème le vent récolte la tempête ", dit le proverbe. Donc , seuls les partis de l''opposition qui seraient concernés par le dialogue ( les tendances et formations politiques en rapport avec le hirak)) qui est la base réelle de l'équation nouvelle de l'acte politique algérien . Cette frange issue des 48 wilayas possédant les mêmes revendications qui manque de structuration et de représentativité.
A l'étape post-hirak, quels seront les enjeux? Maître Benbraham revient sur la réalité des partis politiques nationaux qui doivent se faire peau neuve et subir un profond lifting en renforçant leurs rangs par l'adhésion massive de l'élite et de la jeunesse. Ils doivent s'ouvrir sur la société civile. Il ajoute que les hirakistes ont besoin de messages rassurants afin de leur rendre la confiance perdue entre gouvernés et gouvernants. Ces partis politiques doivent s'actualiser et s'adapter aux nouvelles mutations sociétales et défis contemporains d'un monde qui bouge. Somme toute, tout un chacun a une part de responsabilité dans cette situation peure luisante, que chacun doit déployer un effort pour contribuer à un avenir meilleur tant que la volonté politique existe.