Comme désormais de " coutume " depuis le 22 février dernier, des citoyens sont sortis dans des marches pacifiques pour le 44ème vendredi consécutif à Alger et dans d'autres wilayas, exprimant leur attachement aux revendications de changement pour une " Algérie meilleure ". Dans la capitale, ça grouillait de monde ce vendredi. On a bien constaté une grande affluence des manifestants dans les principales artères et places de la capitale, notamment à la Grande-Poste et la place Maurice-Audin, en brandissant pour la plupart l'emblème national, appelant par la même occasion à préserver le caractère pacifique des marches. Les manifestants ont bien montré, une fois de plus, leur détermination à poursuivre leur lutte pacifique pour le " changement ". Des manifestant brandissaient des pancartes où on peut lire les traditionnels slogans avec parfois de nouveaux compte-tenu du fait que ce vendredi coïncidait avec la prestation de serment du nouveau Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, la veille. Et il se trouve justement que l'investiture du président de la République, Abdelmadjid Tebboune a été bien au cœur du Hirak. Des manifestants persistent et signent "Pas de dialogue avec les résidus de la mafia", scandaient-ils D'autres, préféraient scander des chants patriotiques, tout en appelant à la libération des personnes arrêtées lors des précédentes marches. Des troisièmes ont appelé à "la poursuite du jugement des personnes impliquées dans le détournement des deniers publics". D'autres manifestants ne cessaient de crier "Dawla madaniya machi askariya !". D'autres se déclarent refuser de légitimer le nouveau président de la République. Pourtant, la veille, soit jeudi, le président de la République Abdelmadjid Tebboune avait prononcé un discours à l'issue de sa prestation de serment, dans lequel il a appelé les Algériens à "tourner la page des différends, de la désunion et de la discorde" et à œuvrer ensemble pour "une Algérie stable". "Ce qui reste à réaliser des revendications du Hirak, je réitère mes engagements et je tends la main à tous pour sa concrétisation dans un cadre de consensus national et de respect de la loi de la République. En cette période délicate, il nous faut classer les priorités pour éviter des lendemains incertains " déclare le président dans son discours avant d'ajouter que l'Etat est à l'écoute des aspirations profondes et légitimes de notre peuple au changement radical du mode de gouvernance et à l'avènement d'une nouvelle ère, fondée sur le respect des principes de la démocratie, de l'Etat de droit, de la justice sociale et des droits de l'Homme", a-t-il également déclaré. Le président de la République lance un appel en déclarant qu'"aujourd'hui, nous devons tous tourner la page des différends, de la dispersion et de la division, qui sont des facteurs de destruction et de désintégration. Nous sommes tous Algériens et il n'y en a pas ceux qui sont meilleurs que d'autres, si ce n'est le travail sincère et loyal au service de notre chère Algérie, comme l'ont fait nos aïeux avec leurs sacrifices et abnégation". Il a aussi réitéré son engagement pour l'amendement de la Constitution, pierre angulaire pour l'édification d'une nouvelle République afin de satisfaire les revendications du peuple exprimées par le Hirak", soulignant aussi que la nouvelle Constitution "réduira les prérogatives du président de la République et prémunira le pays contre toute autocratie et garantira la séparation des pouvoirs". Il a en outre renouvelé son engagement à "poursuivre la lutte contre la corruption et protéger la liberté de manifester" ainsi que "la moralisation de la vie politique et la réhabilitation des instances élues à travers la nouvelle loi électorale". Et pour revenir aux marches de vendredi, il y a lieu de noter qu'en dehors de la capitale, et dans les wilayas du centre, notamment à Tizi-Ouzou, Bouira, Béjaïa, Boumerdes, Blida, des manifestants ont réitéré leurs revendications consistant en le "changement, la libération des détenus arrêtés lors des précédentes marches populaires, la consolidation de la démocratie et plus de transparence dans la gestion des affaires du pays ainsi que la poursuite de la lutte contre la corruption". A l'Ouest dont Saïda, Ain Temouchent, Nâama, Mascara et Sidi Bel-Abbès, Tlemcen, Tissemsilt, Mostaganem et Oran des manifestants ont scandé des slogans appelant notamment à "la non-ingérence étrangère dans les affaires internes du pays, la satisfaction des revendications du Hirak et la poursuite de la lutte contre la corruption". A l'est du pays dont Constantine, El Tarf, Skikda et Guelma, Annaba, et Oum El-Bouaghi, Batna et Jijel des manifestants ont revendiqué "le respect de la volonté populaire et la préservation de l'unité nationale". De même que dans le sud du pays, des citoyens se sont rassemblés à El Oued et Laghouat pour revendiquer le "changements et la préservation de l'unité nationale".