Malgré les inquiétudes et les condamnations de la communauté internationale, Ankara poursuit son déploiement de troupes en Libye. Recep Tayyip Erdogan ne recule pas malgré les nombreuses critiques. Le président turc a annoncé dimanche soir le début du déploiement de soldats turcs en Libye, conformément au feu vert donné par le parlement turc la semaine dernière. "La mission de nos soldats là-bas est la coordination (...) Nos soldats sont en train d'être déployés progressivement", a-t-il déclaré sur la chaîne CNN Turk au cours d'une interview. Au cours d'une session parlementaire extraordinaire, 325 députés ont voté jeudi pour et 184 contre la motion qui donne à l'armée turque un mandat, valable un an, pour intervenir en Libye, a déclaré le président de l'Assemblée nationale turque Mustafa Sentop. Le gouvernement turc affirme agir en réponse à un appel à l'aide du Gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, confronté à l'offensive du maréchal Haftar.
Une réunion à l'ONU ce lundi L'envoi de troupes turques en Libye risquerait d'aggraver les conflits qui déchirent ce pays et qui sont alimentés par des puissances régionales. L'Union européenne, les États-Unis, Israël, la Grèce, Chypre... Cette intervention suscite les inquiétudes un peu partout dans le monde, tandis que le parlement libyen, qui ne reconnaît pas la légitimité du Gouvernement d'union nationale (GNA), a voté pour la rupture des relations diplomatiques avec Ankara. Une réunion demandée par Moscou est par ailleurs prévue ce lundi à l'ONU. Le chef de l'Union Africaine (UA), Moussa FakiMahamat, s'est dit vendredi inquiet d'une potentielle "interférence" en Libye.
Guerre civile en Libye La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Elle est devenue le théâtre d'une lutte d'influence entre deux camps : d'un côté, la Turquie et le Qatar, qui appuient le GNA, reconnu par l'ONU ; de l'autre, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l'Égypte, qui soutiennent le maréchal Haftar. Le Caire a d'ailleurs "fermement" condamné le vote du Parlement turc, considérant qu'une intervention d'Ankara "aurait un impact négatif sur la stabilité de la Méditerranée".