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Le politicien italien, Marcelo Ennarelli décortique la crise libyenne : "La position de l'Algérie est désormais plus claire sur le dossier libyen"
Publié dans Le Maghreb le 29 - 01 - 2020

L'analyste en politique italien, Marcelo Ennarelli, et fondateur de la plate-forme européenne World Geostrategic Insights, et président de European Consulting and Training Association estime que la position de l'Algérie, sous l'ère du nouveau président de la République Abdelmadjid Tebboune, est devenue plus claire sur la crise libyenne, contrairement à ce qui s'est passé dans la période précédente de Bouteflika. Dans un entretien accordé au quotidien " Le Maghreb ", ce politologue pense que l'Algérie ne peut pas être du côté des pays qui soutiennent, le maréchal Khalifa Haftar, ni à ceux qui sont alliés avec le gouvernement de Fayez Al Sarraj. Marcelo Ennarelli précise que le rôle prépondérant de l'Algérie la qualifie pour résoudre les problèmes de la région, en dépit que le conflit en Libye demeure de plus en plus compliqué. Notre interlocuteur a commenté également les résultats de la Conférence de Berlin, l'initiative de la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye, ainsi que la dernière visite de hauts responsables italiens en Algérie.
Entretien recueilli par Med Wali

Le Maghreb de L'économie : Quelle est votre lecture des résultats de la Conférence de Berlin sur la crise libyenne?

Les résultats de la récente Conférence de Berlin sur la Libye ne peuvent être considérés que comme un pas très modeste sur la voie de la paix. Puissances mondiales et régionales se sont réunies à Berlin pour tenter d'harmoniser leurs différents intérêts en Libye. Mais les conclusions de la conférence offrent un mandat aussi large pour plaire à toutes les parties participantes, permettant des interprétations larges et différentes, et ne fournissant pas de véritables nouvelles solutions ou de nouveaux mécanismes pour résoudre la crise libyenne. Dans la pratique, les participants sont seulement parvenus à un accord sur une trêve militaire et un embargo sur la fourniture d'armes aux milices locales par des pays étrangers, ce qui n'est pas sûr qu'il sera appliqué. Les principales puissances impliquées dans la guerre de Libye ont utilisé Berlin pour peser leur influence sur le théâtre nord-africain, prendre le temps et calibrer leurs prochaines actions. Pendant ce temps, les États occidentaux, divisés dans leurs positions, n'ont pas été en mesure de faire pression concrète sur les partisans étrangers de Haftar. Par conséquent, la Conférence de Berlin ne pourrait, au mieux, être considérée que comme le point de départ d'une nouvelle feuille de route pour la paix, mais rien de plus.

Dans quelle mesure les parties internationales s'en tiendront-elles aux résultats de la réunion?

Les conclusions indiquent que la Conférence de Berlin visait à unifier le soutien international à une solution politique pour la Libye et ont réitéré qu'il ne peut y avoir de solution militaire en Libye. Mais il sera extrêmement difficile qu'à la suite de la conférence, toutes les parties mêlées en Libye cessent de fournir des armes aux factions belligérantes et cessent d'interférer en Libye, alors qu'elles ont des programmes différents et des intérêts géopolitiques stratégiques opposés. En fait, Haftar est soutenu par les mercenaires des Émirats arabes unis, d'Égypte, de Jordanie et de Russie, et la France lui apporte également son soutien. La Turquie est fermement du côté du gouvernement d'accord national (GNA) basé à Tripoli et a commencé à envoyer des troupes en Libye pour le soutenir. Le risque demeure donc élevé que certains participants à la conférence se soient contentés de saluer cette initiative diplomatique, en attendant de pouvoir continuer d'alimenter la guerre à leur profit. Les deux parties qui se battent en Libye ne peuvent tout simplement pas accepter que la situation sur le terrain se cristallise à long terme. Les deux parties, Haftar et al-Sarraj, se battent pour la survie du pouvoir. Il est donc peu probable que Haftar arrête l'offensive sur Tripoli. Pour Ankara, le maintien au pouvoir du gouvernement d'accord national est une question de sécurité nationale. Dans l'hypothèse où Haftar reprendrait l'offensive, la Turquie, je pense, n'hésiterait pas à déployer tous les moyens militaires nécessaires pour empêcher la chute de la capitale en Libye, poussant Le Caire et Abu Dhabi à faire de même, en soutien à Haftar. Aucune résolution de conférence ne pourrait empêcher un tel scénario.

Voyez-vous que le Conseil de sécurité devrait adopter les recommandations ?

La Conférence de Berlin a appelé à un cessez-le-feu permanent et à un mécanisme de surveillance: un nouveau comité 5 + 5 partagé à parts égales par le gouvernement internationalement reconnu de Tripoli et la partie pro Khalifa Haftar. Les conclusions de la conférence indiquent que Berlin est un "processus" et que la MANUL doit suivre et mettre en œuvre ses conclusions par le biais d'un Comité international de suivi (SFI) composé de représentants de tous ceux qui ont participé à la conférence. Le Conseil de sécurité des Nations unies devrait donc adopter et soutenir les décisions de la conférence. Mais je ne pense pas qu'il sera en mesure de jouer un rôle décisif dans la crise. Si les belligérants décident de poursuivre le combat, aucune résolution ou recommandation de l'ONU ne pourra les arrêter.

Comment voyez-vous la position d'Alger sur la crise libyenne, vu que l'Algérie rejette toute ingérence étrangère dans ce pays voisin et rejette toute confrontation internationale ?

Alger considère que la présence étrangère aggrave le chaos en Libye et cherche à jouer un rôle dans la recherche d'une solution. Contrairement à ce qui s'était passé sous l'ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika, l'Algérie veut désormais être un acteur international avec lequel il faut compter. De manière générale, l'Algérie s'inquiète d'une éventuelle confrontation militaire entre la Turquie d'une part et l'Egypte et les Emirats Arabes Unis d'autre part, car une guerre généralisée en Libye pourrait avoir des retombées dans toute la région Maghreb-Sahel avec laquelle l'Algérie partage ses frontières. Alger n'apprécie pas le soutien de la France, de l'Égypte, des Émirats arabes unis à Haftar. Et en principe, Alger ne manifeste de préférence ni pour la Russie ni pour la Turquie. Mais en réalité, les autorités algériennes voient la Turquie comme un acteur déstabilisateur dans la région. Pendant ce temps, il y a les relations de longue date entre Moscou et l'Algérie, qui importe du matériel militaire russe. Les deux pays sont souvent alignés dans leurs vues sur les affaires mondiales et Alger pense que Moscou ne chercherait pas à entreprendre des actions qui pourraient porter atteinte aux intérêts fondamentaux de l'Algérie. Le Président algérien Abdelmadjid Tebboune, qui a assisté au sommet de Berlin, a déclaré: "Il y a des déclarations de Sarraj, des déclarations du côté de Haftar, qui indiquent que le seul pouvoir capable de régler le problème est l'Algérie". Je pense qu'en perspective, l'Algérie peut jouer un rôle important dans le règlement ou les principaux problèmes régionaux, mais pour le moment, il pourrait être difficile pour Alger d'avoir un rôle de premier plan dans la résolution du conflit libyen et de la concurrence internationale pour y dominer.

Réunion des pays voisins libyens tenue en Algérie: ces pays auront-ils leur mot à dire en faisant pression sur la communauté internationale ?

Les ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye, réunis à Alger, ont convenu jeudi 23 janvier que toute initiative internationale visant à soutenir une solution politique dans ce pays ravagé par la guerre devait inclure des voisins. La réunion a réuni des ministres des Affaires étrangères d'Egypte, du Soudan, du Tchad, du Niger, d'Algérie, de Tunisie et du Mali. Ils ont déclaré que la solution au conflit devait être politique et trouvée par le peuple libyen lui-même. Les ministres ont également appelé les parties qui se battent en Libye à s'engager à respecter le cessez-le-feu, espérant que cela conduira à un règlement pacifique de la crise sans aucune intervention militaire ou étrangère, y compris de la part des milices et des mercenaires. La réunion visait à renforcer une trêve fragile et à soustraire la crise libyenne au contrôle des forces étrangères et à la placer entre les mains des pays de la région qui sont plus directement touchés par le conflit. Mais les observateurs étaient sceptiques quant au succès de l'initiative, considérant également l'échec d'inviter des représentants de l'ANL (Armée nationale libyenne) et du GNA (gouvernement d'accord national) aux pourparlers.

Comment expliquez-vous à deux reprises la visite de responsables italiens en Algérie, le ministre des Affaires étrangères et le Premier ministre ?

Les réunions visaient à renforcer les relations bilatérales entre l'Italie et l'Algérie et à trouver des convergences d'action sur la crise libyenne. L'Italie est le premier partenaire commercial de l'Algérie dans le monde et l'Algérie est le premier partenaire commercial de l'Italie sur le continent africain et dans la région Moyen-Orient - Afrique du Nord. De plus, l'Algérie est le deuxième fournisseur d'énergie et a donc une importance stratégique pour l'Italie. Mais l'Italie et l'Algérie sont divisées sur le thème de la zone économique exclusive.


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