Pyongyang a tiré ce samedi 21 mars deux projectiles vers la mer du Japon, vraisemblablement des missiles balistiques de courte portée, en pleine crise sanitaire mondiale liée à la pandémie de coronavirus. Les deux missiles ont été lancés depuis la province du Pyongan du Nord à l'ouest du pays, a indiqué l'armée sud-coréenne. À Tokyo, le ministère de la Défense a affirmé de son côté avoir aussi détecté ce qui semblait être " un ou des projectiles de type missiles balistiques ". Séoul a jugé ces tirs " extrêmement malvenus compte tenu de la situation difficile que le monde connaît en raison du Covid-19 ", la maladie causée par le nouveau coronavirus. La Corée du Nord n'a rapporté aucun cas de contamination sur son sol, ce dont beaucoup doutent en Corée du Sud.
Pourquoi des tirs maintenant ? La Corée du Nord a multiplié depuis novembre les essais d'armement en l'absence de progrès dans les négociations par lesquelles les États-Unis espèrent lui faire abandonner son programme nucléaire. Selon les analystes, Pyongyang affine peu à peu ses capacités, malgré les sanctions et les condamnations. Les Nord-Coréens souhaiteraient banaliser leurs essais de missiles. Début mars, en pleine impasse sur les négociations entre Washington et Pyongyang sur les programmes nucléaire et balistique nord-coréens, le pays avait fait des tirs similaires à deux reprises. Cette fois, les projectiles ayant traversé tout le pays d'ouest en est, il s'agit d'un " exercice d'une côte à l'autre ", a souligné sur Twitter Ankit Panda, de la Federation of American Scientists, une ONG scrutant les risques liés au nucléaire. Cet expert a cependant dit attendre plus de détails de la part de l'agence de presse nord-coréenne KCNA sur le type d'arme testé. Lors des derniers tests en date, l'agence officielle avait communiqué à ce sujet le lendemain des tirs.