Nadia 27 ans se retrouve seule chez elle après que son mari eut été jugé et condamné à 10 ans de prison pour trafic de drogue. Ses parents et ses beaux-parents veillent à ce qu'elle ne manque de rien mais sa solitude finit par devenir insupportable. Nadia 27 ans se retrouve seule chez elle après que son mari eut été jugé et condamné à 10 ans de prison pour trafic de drogue. Ses parents et ses beaux-parents veillent à ce qu'elle ne manque de rien mais sa solitude finit par devenir insupportable. Nadia eut beau essayer de s‘endormir, mais en vain ; elle n‘arrêtait pas de revoir le beau jeune inconnu. Et il ne devait pas être cachotier comme Mahmoud qui lui avait toujours dissimulé la véritable source de son aisance financière. Elle tendit sa main et se saisit de la petite carte de visite qu‘elle avait posée sur sa table de nuit. A l‘aide de la torche de son téléphone portable, qu‘elle avait toujours à portée de main, elle détailla la petite fiche en bristol et le numéro de téléphone qui s‘y trouvait porté. Sans réfléchir, elle le composa. Dès qu‘elle eut entendu la sonnerie retentir à l‘autre bout de la ligne, elle eut la présence d‘esprit de raccrocher. Il était presque 2 h du matin. Il devait être en train de dormir profondément. Elle l‘appellerait le lendemain... La perspective de vivre une bonne journée dans quelques heures, aida Nadia à trouver le sommeil. Le lendemain vers 10h, elle recomposa le numéro et elle reconnut la voix du jeune homme qui l‘avait abordée au bazar de la place du 1er Mai. Ils n‘avaient pas échangé plus de dix mots que le jeune homme l‘invita à déjeuner. Elle accepta volontiers et deux heures et demie plus tard les deux jeunes gens étaient attablés dans un petit restaurant des environs de la Place Audin, au cœur d‘Alger. Le jeune homme, qui s‘appelait Saïd, s‘avéra fidèle à l‘image idéale que Nadia s‘était forgé de lui. Beau, gentil, drôle, sympathique et, surtout commerçant honnête. Il vendait du matériel informatique. Il lui avait tellement plu qu‘elle décida de lui mentir à son sujet pour le retenir. Elle ne lui dirait pas qu‘elle était mariée avec un homme qui se trouvait en prison, parce que, pensa-t-elle, un type comme lui ne devait pas aimer les problèmes. Et si problème il y avait il devait préférer l‘avoir avec un client plutôt qu‘avec un repris de justice à qui il aurait volé sa femme. Pauvre Nadia ! Elle ignorait que la majorité des hommes ne s‘encombre pas de ce genre de préoccupations. Ce qui intéressait Saïd, qui était du reste marié et déjà père de trois enfants malgré son apparente jeunesse, c‘était de s‘offrir du bon temps. Et de ce point de vue, Nadia était une belle proie. Elle lui donna l‘adresse de son domicile tout en le priant de ne s‘y rendre qu‘à partir de 19h parce que durant la journée elle travaillait, lui avait-elle menti alors qu‘en vérité, elle savait que ses parents et ses beaux-parents ne lui rendaient jamais visite la nuit. Et c‘est ainsi que commença une liaison passionnelle entre Nadia et le jeune commerçant en matériel informatique. La jeune femme n‘ignorait pas qu‘il viendrait un jour où son amant découvrirait qu‘elle était mariée avec un homme qui croupissait en prison. Mais elle pensait naïvement qu‘avec le temps, il se serait passé tellement de choses entre eux, qu‘il ne pourrait plus se séparer d‘elle. Il pourrait même l‘aider dans ses démarches en vue d‘obtenir le divorce. Elle se dit aussi qu‘avec un tout petit peu de chance, elle pourrait tomber enceinte de lui. Ainsi, leurs destins seraient scellés à vie. Saïd était trop bon ; il ne pourrait jamais l‘abandonner si elle lui donnait un fils ou une fille. Pauvre Nadia ! Si elle savait ce que pensait d‘elle Saïd ! Au bout de trois mois de vie commune et nocturne, Nadia décida de faire part à Saïd de ses rêves. Il était près d‘1 h du matin lorsqu‘il elle lui avait parlé de son mariage avec un homme qui l‘avait fait souffrir et de l‘idée de refaire sa vie avec lui qui trottait dans sa tête. Celui-ci l‘écouta attentivement puis lui dit : - Ce que tu viens de me dire me va droit au cœur, Nadia...Mais accorde-moi un moment de réflexion. - Un moment de réflexion ? Les mois que nous avons passé ensemble ne te suffisent pas ? - Si, si, si. Mais le mariage est un bouleversement total dans la vie d‘un être humain. Alors, laisse-moi d‘abord me remettre de mon choc. Et demain, je te donnerai une réponse... - Positive, j‘espère ? - Sans aucun doute. Mais le lendemain, Saïd ferma son portable et Nadia ne parvint pas à le joindre. Ce fut le cas également pour le surlendemain et les jours suivants. Ce n‘est qu‘au bout d‘une semaine qu‘il lui répondit pour lui dire que le mariage ne l‘intéressait pas pour le moment. - Et excuse-moi si je ne suis pas venu te voir ces jours-ci ; j‘ai trop de travail... je passerai te voir ce soir... tu veux que je ramène un poulet rôti ou des brochettes ? - Ramène ce que tu veux. Mais il n‘y eut ni poulet ni brochettes. Ni ce soir-là ni les soirs suivants. Malgré son esprit obtus, Nadia finit par comprendre que Saïd ne viendrait plus jamais. Elle réfléchit un bon moment puis sourit. Elle crut avoir trouvé un bon moyen pour l‘obliger à l‘épouser. Elle s‘était rappelé un film arabe sur une des nombreuses chaines satellitaires qui entrent aujourd‘hui dans nos foyers et qui donnent de la réalité une vision déformée et erronée. Elle sortit de son sac à main la carte de visite de Saïd, releva l‘adresse de son magasin. Le lendemain matin, elle s‘y rendit armée d‘une hache de boucher. Elle n‘eut aucune mal à le trouver. Ce n‘est pas Saïd qu‘elle voulait frapper parce qu‘elle l‘aimait trop pour lui vouloir du mal. Elle voulait juste causer des dégâts à sa boutique de telle sorte qu‘il soit obligé de déposer plainte contre elle. Et une fois au tribunal, devant le juge, le procureur et les avocats, elle lui jouerait le coup de la scène émouvante vue dans le film dont elle avait décidé de s‘inspirer pour refaire sa vie. Quand elle fut arrivée devant sa boutique, elle la trouva fermée. Il était plus de 9h. Elle voulut rebrousser chemin et retourner chez elle mais elle eut vite fait de se raviser. Elle se dit qu‘il avait dû être pris dans quelque embouteillage. Et elle avait raison ; dix minutes plus tard, elle le vit arriver dans sa voiture qu‘il gara en seconde position pour sortir les quelques cartons qui se trouvaient dans la malle. Et c‘était pendant qu‘il ouvrait les cadenas de son rideau métallique que Nadia était passée à l‘action. Finalement elle avait préféré s‘en prendre à sa voiture. Elle lui brisa les deux pare-brises ainsi que les phares avant. Elle lui aurait certainement fait subir d‘autres dommages si des passants ne l‘en avaient pas empêchée en la maitrisant. Une voiture de police se trouvant non loin de là s‘approcha et s‘arrêta à la ... grande joie de Nadia qui se dit qu‘il y avait décidément là tous les ingrédients pour que son problème avec Saïd soit bientôt solutionné dans l‘enceinte d‘un tribunal. Et c‘est ce qui s‘était passé effectivement. Au tribunal de Bir Mourad-Raïs où cette affaire a été jugée en première instance, Nadia s‘était retrouvée inculpée pour destruction de bien d‘autrui et possession d‘arme blanche prohibée. Elle a été aussi inculpée au même titre que Saïd pour adultère. Tous les deux ont été condamnés à une année de prison ferme. Il y a une semaine, à la cour d‘Alger, a confirmé ce verdict. Les parents de Nadia avaient été mis au courant des frasques de leur fille mais ils n‘avaient pas osé se montrer. Ils s‘étaient comportés exactement comme si Nadia n‘était plus leur fille. ( fin) Nadia eut beau essayer de s‘endormir, mais en vain ; elle n‘arrêtait pas de revoir le beau jeune inconnu. Et il ne devait pas être cachotier comme Mahmoud qui lui avait toujours dissimulé la véritable source de son aisance financière. Elle tendit sa main et se saisit de la petite carte de visite qu‘elle avait posée sur sa table de nuit. A l‘aide de la torche de son téléphone portable, qu‘elle avait toujours à portée de main, elle détailla la petite fiche en bristol et le numéro de téléphone qui s‘y trouvait porté. Sans réfléchir, elle le composa. Dès qu‘elle eut entendu la sonnerie retentir à l‘autre bout de la ligne, elle eut la présence d‘esprit de raccrocher. Il était presque 2 h du matin. Il devait être en train de dormir profondément. Elle l‘appellerait le lendemain... La perspective de vivre une bonne journée dans quelques heures, aida Nadia à trouver le sommeil. Le lendemain vers 10h, elle recomposa le numéro et elle reconnut la voix du jeune homme qui l‘avait abordée au bazar de la place du 1er Mai. Ils n‘avaient pas échangé plus de dix mots que le jeune homme l‘invita à déjeuner. Elle accepta volontiers et deux heures et demie plus tard les deux jeunes gens étaient attablés dans un petit restaurant des environs de la Place Audin, au cœur d‘Alger. Le jeune homme, qui s‘appelait Saïd, s‘avéra fidèle à l‘image idéale que Nadia s‘était forgé de lui. Beau, gentil, drôle, sympathique et, surtout commerçant honnête. Il vendait du matériel informatique. Il lui avait tellement plu qu‘elle décida de lui mentir à son sujet pour le retenir. Elle ne lui dirait pas qu‘elle était mariée avec un homme qui se trouvait en prison, parce que, pensa-t-elle, un type comme lui ne devait pas aimer les problèmes. Et si problème il y avait il devait préférer l‘avoir avec un client plutôt qu‘avec un repris de justice à qui il aurait volé sa femme. Pauvre Nadia ! Elle ignorait que la majorité des hommes ne s‘encombre pas de ce genre de préoccupations. Ce qui intéressait Saïd, qui était du reste marié et déjà père de trois enfants malgré son apparente jeunesse, c‘était de s‘offrir du bon temps. Et de ce point de vue, Nadia était une belle proie. Elle lui donna l‘adresse de son domicile tout en le priant de ne s‘y rendre qu‘à partir de 19h parce que durant la journée elle travaillait, lui avait-elle menti alors qu‘en vérité, elle savait que ses parents et ses beaux-parents ne lui rendaient jamais visite la nuit. Et c‘est ainsi que commença une liaison passionnelle entre Nadia et le jeune commerçant en matériel informatique. La jeune femme n‘ignorait pas qu‘il viendrait un jour où son amant découvrirait qu‘elle était mariée avec un homme qui croupissait en prison. Mais elle pensait naïvement qu‘avec le temps, il se serait passé tellement de choses entre eux, qu‘il ne pourrait plus se séparer d‘elle. Il pourrait même l‘aider dans ses démarches en vue d‘obtenir le divorce. Elle se dit aussi qu‘avec un tout petit peu de chance, elle pourrait tomber enceinte de lui. Ainsi, leurs destins seraient scellés à vie. Saïd était trop bon ; il ne pourrait jamais l‘abandonner si elle lui donnait un fils ou une fille. Pauvre Nadia ! Si elle savait ce que pensait d‘elle Saïd ! Au bout de trois mois de vie commune et nocturne, Nadia décida de faire part à Saïd de ses rêves. Il était près d‘1 h du matin lorsqu‘il elle lui avait parlé de son mariage avec un homme qui l‘avait fait souffrir et de l‘idée de refaire sa vie avec lui qui trottait dans sa tête. Celui-ci l‘écouta attentivement puis lui dit : - Ce que tu viens de me dire me va droit au cœur, Nadia...Mais accorde-moi un moment de réflexion. - Un moment de réflexion ? Les mois que nous avons passé ensemble ne te suffisent pas ? - Si, si, si. Mais le mariage est un bouleversement total dans la vie d‘un être humain. Alors, laisse-moi d‘abord me remettre de mon choc. Et demain, je te donnerai une réponse... - Positive, j‘espère ? - Sans aucun doute. Mais le lendemain, Saïd ferma son portable et Nadia ne parvint pas à le joindre. Ce fut le cas également pour le surlendemain et les jours suivants. Ce n‘est qu‘au bout d‘une semaine qu‘il lui répondit pour lui dire que le mariage ne l‘intéressait pas pour le moment. - Et excuse-moi si je ne suis pas venu te voir ces jours-ci ; j‘ai trop de travail... je passerai te voir ce soir... tu veux que je ramène un poulet rôti ou des brochettes ? - Ramène ce que tu veux. Mais il n‘y eut ni poulet ni brochettes. Ni ce soir-là ni les soirs suivants. Malgré son esprit obtus, Nadia finit par comprendre que Saïd ne viendrait plus jamais. Elle réfléchit un bon moment puis sourit. Elle crut avoir trouvé un bon moyen pour l‘obliger à l‘épouser. Elle s‘était rappelé un film arabe sur une des nombreuses chaines satellitaires qui entrent aujourd‘hui dans nos foyers et qui donnent de la réalité une vision déformée et erronée. Elle sortit de son sac à main la carte de visite de Saïd, releva l‘adresse de son magasin. Le lendemain matin, elle s‘y rendit armée d‘une hache de boucher. Elle n‘eut aucune mal à le trouver. Ce n‘est pas Saïd qu‘elle voulait frapper parce qu‘elle l‘aimait trop pour lui vouloir du mal. Elle voulait juste causer des dégâts à sa boutique de telle sorte qu‘il soit obligé de déposer plainte contre elle. Et une fois au tribunal, devant le juge, le procureur et les avocats, elle lui jouerait le coup de la scène émouvante vue dans le film dont elle avait décidé de s‘inspirer pour refaire sa vie. Quand elle fut arrivée devant sa boutique, elle la trouva fermée. Il était plus de 9h. Elle voulut rebrousser chemin et retourner chez elle mais elle eut vite fait de se raviser. Elle se dit qu‘il avait dû être pris dans quelque embouteillage. Et elle avait raison ; dix minutes plus tard, elle le vit arriver dans sa voiture qu‘il gara en seconde position pour sortir les quelques cartons qui se trouvaient dans la malle. Et c‘était pendant qu‘il ouvrait les cadenas de son rideau métallique que Nadia était passée à l‘action. Finalement elle avait préféré s‘en prendre à sa voiture. Elle lui brisa les deux pare-brises ainsi que les phares avant. Elle lui aurait certainement fait subir d‘autres dommages si des passants ne l‘en avaient pas empêchée en la maitrisant. Une voiture de police se trouvant non loin de là s‘approcha et s‘arrêta à la ... grande joie de Nadia qui se dit qu‘il y avait décidément là tous les ingrédients pour que son problème avec Saïd soit bientôt solutionné dans l‘enceinte d‘un tribunal. Et c‘est ce qui s‘était passé effectivement. Au tribunal de Bir Mourad-Raïs où cette affaire a été jugée en première instance, Nadia s‘était retrouvée inculpée pour destruction de bien d‘autrui et possession d‘arme blanche prohibée. Elle a été aussi inculpée au même titre que Saïd pour adultère. Tous les deux ont été condamnés à une année de prison ferme. Il y a une semaine, à la cour d‘Alger, a confirmé ce verdict. Les parents de Nadia avaient été mis au courant des frasques de leur fille mais ils n‘avaient pas osé se montrer. Ils s‘étaient comportés exactement comme si Nadia n‘était plus leur fille. ( fin)