L'Espagne pourrait être le quatrième pays de l'Union européenne à bénéficier bientôt d'un sauvetage financier, après avoir montré ces derniers jours son visage le plus fragile et alors que la pression des marchés n'est pas près de se relâcher. L'Espagne pourrait être le quatrième pays de l'Union européenne à bénéficier bientôt d'un sauvetage financier, après avoir montré ces derniers jours son visage le plus fragile et alors que la pression des marchés n'est pas près de se relâcher. Manifestations contre l'austérité, déficit plus élevé que prévu malgré un budget de rigueur, annonce d'élections anticipées dans une Catalogne mue par une poussée indépendantiste : en Espagne, la semaine a été agitée et la menace d'être placé en catégorie spéculative par Moody's, dont la décision est imminente, plane toujours sur le pays. Le calendrier pourrait encore accélérer les choses : la situation de l'Espagne est au menu de la réunion de l'Eurogroupe le 8 octobre, puis du sommet européen des 18 et 19. Après l'Irlande, la Grèce et le Portugal, la quatrième économie de la zone euro risque, elle aussi, de ne plus arriver à se financer seule ; les investisseurs doutant fortement de sa solidité. Un nouveau test l'attend jeudi quand elle tentera de vendre des obligations à deux, trois et cinq ans, alors même que la Banque centrale européenne (BCE), institution-clé pour résoudre la question espagnole, tiendra sa réunion mensuelle en Slovénie. La BCE a apaisé les marchés en dévoilant, début septembre, des mesures de soutien pour les pays fragiles de la région, via des achats d'obligations, mais depuis la tension est revenue et l'Espagne en a payé le prix, voyant ses coûts d'emprunt repartir à la hausse. Les investisseurs s'impatientent devant ses réticences à recourir aux fonds de secours européens, étape indispensable pour faire agir la BCE. Eclaircissements de la BCE attendus Le gouvernement espagnol, même s'il semble accepter, enfin, cette éventualité, redoute toujours les strictes conditions qui lui seraient imposées en échange. Le marché espère donc que la BCE apportera jeudi des éclaircissements sur son programme de soutien. La maison de courtage Renta4 se montre, elle, résignée : «En principe, nous n'attendons pas de nouveautés, car maintenant c'est au tour des gouvernements de prendre des décisions.» Sur ce point, Madrid a paru cette semaine boucler un important volet de cette probable demande, en dévoilant un budget austère visant à récupérer 39 milliards d'euros et un plan de 43 réformes négocié avec Bruxelles... ou l'art de remplir, avant l'heure, les conditions d'un éventuel sauvetage. Vendredi, le pays a franchi une étape supplémentaire en révélant que ses banques ne demanderaient finalement qu'environ 40 milliards d'euros à la zone euro, loin des 100 milliards promis en juin, une annonce saluée par l'Eurogroupe et le Fonds monétaire international (FMI). Dès aujourd'hui, le chef du gouvernement, Mariano Rajoy, recevra à Madrid le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn. La réaction des marchés, le même jour, montrera si le pays a rassuré les investisseurs, mais ces derniers ont déjà le regard tourné ailleurs. La prochaine étape est «le sauvetage (de l'Espagne), qui paraît désormais inévitable», note Craig Erlam, analyste chez Alpari. «Ce qui importe au marché, c'est quand elle demandera le sauvetage», renchérit Montserrat Formoso Fraga, de Tressis. Le budget et les réformes présentées sont vus par les investisseurs comme «un pas de plus vers le sauvetage qui, selon eux, réglera les problèmes de l'Espagne et de la zone euro», souligne aussi une note de Moneycorp. D'autant que les derniers chiffres publiés continuent de jeter le trouble sur la situation espagnole : la mauvaise santé des banques, qui ont déjà reçu des milliards d'euros d'argent public, creusera en 2012 la dette à 85,3% du PIB et le déficit à 7,4%, loin des 6,3% promis à l'Europe. Et difficile d'assainir les comptes en pleine récession : selon la Banque d'Espagne, le PIB a encore baissé à un rythme significatif au troisième trimestre. Enfin, le pays, déjà secoué par une forte contestation sociale, continue d'être fragilisé en interne : tandis que la Catalogne tiendra des élections anticipées le 25 novembre dans un contexte de montée de l'indépendantisme, les demandes d'aide financière affluent, cinq régions ayant déjà réclamé à Madrid 16 milliards d'euros. Manifestations contre l'austérité, déficit plus élevé que prévu malgré un budget de rigueur, annonce d'élections anticipées dans une Catalogne mue par une poussée indépendantiste : en Espagne, la semaine a été agitée et la menace d'être placé en catégorie spéculative par Moody's, dont la décision est imminente, plane toujours sur le pays. Le calendrier pourrait encore accélérer les choses : la situation de l'Espagne est au menu de la réunion de l'Eurogroupe le 8 octobre, puis du sommet européen des 18 et 19. Après l'Irlande, la Grèce et le Portugal, la quatrième économie de la zone euro risque, elle aussi, de ne plus arriver à se financer seule ; les investisseurs doutant fortement de sa solidité. Un nouveau test l'attend jeudi quand elle tentera de vendre des obligations à deux, trois et cinq ans, alors même que la Banque centrale européenne (BCE), institution-clé pour résoudre la question espagnole, tiendra sa réunion mensuelle en Slovénie. La BCE a apaisé les marchés en dévoilant, début septembre, des mesures de soutien pour les pays fragiles de la région, via des achats d'obligations, mais depuis la tension est revenue et l'Espagne en a payé le prix, voyant ses coûts d'emprunt repartir à la hausse. Les investisseurs s'impatientent devant ses réticences à recourir aux fonds de secours européens, étape indispensable pour faire agir la BCE. Eclaircissements de la BCE attendus Le gouvernement espagnol, même s'il semble accepter, enfin, cette éventualité, redoute toujours les strictes conditions qui lui seraient imposées en échange. Le marché espère donc que la BCE apportera jeudi des éclaircissements sur son programme de soutien. La maison de courtage Renta4 se montre, elle, résignée : «En principe, nous n'attendons pas de nouveautés, car maintenant c'est au tour des gouvernements de prendre des décisions.» Sur ce point, Madrid a paru cette semaine boucler un important volet de cette probable demande, en dévoilant un budget austère visant à récupérer 39 milliards d'euros et un plan de 43 réformes négocié avec Bruxelles... ou l'art de remplir, avant l'heure, les conditions d'un éventuel sauvetage. Vendredi, le pays a franchi une étape supplémentaire en révélant que ses banques ne demanderaient finalement qu'environ 40 milliards d'euros à la zone euro, loin des 100 milliards promis en juin, une annonce saluée par l'Eurogroupe et le Fonds monétaire international (FMI). Dès aujourd'hui, le chef du gouvernement, Mariano Rajoy, recevra à Madrid le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn. La réaction des marchés, le même jour, montrera si le pays a rassuré les investisseurs, mais ces derniers ont déjà le regard tourné ailleurs. La prochaine étape est «le sauvetage (de l'Espagne), qui paraît désormais inévitable», note Craig Erlam, analyste chez Alpari. «Ce qui importe au marché, c'est quand elle demandera le sauvetage», renchérit Montserrat Formoso Fraga, de Tressis. Le budget et les réformes présentées sont vus par les investisseurs comme «un pas de plus vers le sauvetage qui, selon eux, réglera les problèmes de l'Espagne et de la zone euro», souligne aussi une note de Moneycorp. D'autant que les derniers chiffres publiés continuent de jeter le trouble sur la situation espagnole : la mauvaise santé des banques, qui ont déjà reçu des milliards d'euros d'argent public, creusera en 2012 la dette à 85,3% du PIB et le déficit à 7,4%, loin des 6,3% promis à l'Europe. Et difficile d'assainir les comptes en pleine récession : selon la Banque d'Espagne, le PIB a encore baissé à un rythme significatif au troisième trimestre. Enfin, le pays, déjà secoué par une forte contestation sociale, continue d'être fragilisé en interne : tandis que la Catalogne tiendra des élections anticipées le 25 novembre dans un contexte de montée de l'indépendantisme, les demandes d'aide financière affluent, cinq régions ayant déjà réclamé à Madrid 16 milliards d'euros.