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L'Algérie entre avancées et régressions
Rapport annuel d'Amnesty International
Publié dans Le Midi Libre le 25 - 02 - 2016

La situation des droits de l'Homme a enregistré une avancée en Algérie mais il y a des réserves sur la liberté de l'expression, les rassemblements pacifiques et le mouvement associatif. Mais la tendance dans le reste du monde est chaotique en raison des multiples violations enregistrées au cours de l'année 2015.
La situation des droits de l'Homme a enregistré une avancée en Algérie mais il y a des réserves sur la liberté de l'expression, les rassemblements pacifiques et le mouvement associatif. Mais la tendance dans le reste du monde est chaotique en raison des multiples violations enregistrées au cours de l'année 2015.
Le rapport sur les droits de l'Homme de l'année 2015 a été présenté hier à Alger par Amnesty International Algérie. Pour les représentants de l'ONG, l'Algérie a fait certes des avancées mais la situation reste préoccupante quant aux harclèments que subissent les militants des droits de l'Homme, l'interdiction des rassemblements et les blocages que subissent les associations.
La directrice d'Amnesty International Algérie, Hassina Oussedik, a évoqué particulièrement la situation des droits humains en Algérie. Selon elle "si l'on compare l'Algérie à d'autres pays du Moyen-Orient où d'autres pays de la région, on note des avancées avec une situation stable". Elle énumère les points qui ont été marquants notamment "la modification du code pénal concernant la violence à l'égard des femmes mais AI a des réserves sur la notion du pardon ». Tout comme "la détention préventive qui a été limitée dans le temps avec la présence de l'avocat pour son plaignant".
Toutefois, l'oratrice estime que l'Algérie n'est pas sortie de l'ornière de certaines pratiques contraires aux principes des droits de l'Homme. Selon elle il y a toujours "la répression des libertés d'association et d'expression, les militants des droits de l'Homme et journalistes ont été empêchés dans l'accomplissement de leurs missions. Quant aux bloggeurs, ils sont poursuivis pour leur dessin humoristique et les manifestions publiques interdites".
Elle ajoute que "les associations sont harcelées puisque le blocage de leur agrément persiste". Néanmoins, la responsable de l'ONG souligne que "les réformes constitutionnelles entamées renforcent certaines garanties mais laissent certains principes fondamentaux sans réponse". Elle a tenu à saluer la mise en place de l'article constitutionnel qui dépénalise le délit de presse.
"L'article 41 de la Constitution est important". Cependant, sur certaines questions, l'ONG reste inflexible comme "l'état d'urgence qui doit être réglementé pour qu'il n'y ait pas d'abus. Le procès équitable est une avancée mais nous souhaitons qu'il y ait le droit pour toute personne d'être traduite rapidement dans un tribunal". Même satisfaction enregistrée pour l'indépendance de la justice consacrée par la nouvelle Constitution. "Pour l'indépendance de la justice, nous avons noté l'avancée de l'inamovibilité du juge et malheureusement il y a un renvoi au Conseil de la magistrature" indique-t-elle.
Mais sur un autre volet, la directrice d'Amnesty International déplore certaines régressions. "Nous regrettons qu'il n'y ait pas une définition précise de la torture et sur la peine de mort on note que des magistrats condamnent toujours les personnes à la peine de mort même si la sentence n'est pas exécutée". Relatant le dossier des disparus des années 1990, l'ONG regrette l'impunité d'autant que "le sort des victimes plaide pour regarder le passé des violations durant ces années".
La situation dans le monde préoccupante
La situation dans 160 pays reste préoccupante selon Younes Saadi, d'Amnesty International Algérie qui a présenté le rapport mondial qui a été publié. "Amnesty International a enregistré des violations dans plusieurs pays où de nombreux gouvernements ont violé le droit international dans leurs pays au cours de l'année 2015. Dans plus de 122 Etats, on pratique la torture et beaucoup de pays insistent pour rendre difficile la mission des défenseurs de l'homme".
Le conférencier fait le constat relevé par le rapport où "18 pays sont en guerre, 34 pays en conflits armés des crimes de guerre sont commis par des groupes armés". Les crimes commis contre les civils sont répertoriés. Il en va ainsi de l'Arabie saoudite dans sa guerre au Yémen et de la Syrie, des violations enregistrées en Egypte et à Israël. Relatant la tragédie des migrants et des réfugiés, Nassima Oussedik révèle que "durant l'année 2015, il y a eu 3.700 morts parmi les réfugiés en Méditerranée, ce qui reste l'une des plus grandes tragédies que l'histoire a connues".
En ajoutant que "les droits de l'Homme pour les Etats sont des accessoires qui privilégient l'aspect sécuritaire. Des attaques contre des institutions notamment le Cconseil de sécurité avec le droit de veto illustre cette violation". Elle regrette que "les Etats ne respectent pas l'Onu et les normes internationales car ils sont nombreux (30 pays) qui refusent l'accès des réfugiés dans leurs pays d'accueil". Ces situations de violence atteignent leur comble avec le commerce des armes.
Au niveau national, les lois s'opposent à la sécurité et aux droits humains. Les attentats contre des civils ont justifié des lois sécuritaires où en France, 360 personnes ont été assignées à résidence et 20 mosquées fermées. Les Etats-Unis n'ont pas ouvert d'enquêtes sur la détention de personnes suite aux attentats de septembre 2001 avec la pratique de la torture par la CIA sur des personnes arrêtées.
Le rapport sur les droits de l'Homme de l'année 2015 a été présenté hier à Alger par Amnesty International Algérie. Pour les représentants de l'ONG, l'Algérie a fait certes des avancées mais la situation reste préoccupante quant aux harclèments que subissent les militants des droits de l'Homme, l'interdiction des rassemblements et les blocages que subissent les associations.
La directrice d'Amnesty International Algérie, Hassina Oussedik, a évoqué particulièrement la situation des droits humains en Algérie. Selon elle "si l'on compare l'Algérie à d'autres pays du Moyen-Orient où d'autres pays de la région, on note des avancées avec une situation stable". Elle énumère les points qui ont été marquants notamment "la modification du code pénal concernant la violence à l'égard des femmes mais AI a des réserves sur la notion du pardon ». Tout comme "la détention préventive qui a été limitée dans le temps avec la présence de l'avocat pour son plaignant".
Toutefois, l'oratrice estime que l'Algérie n'est pas sortie de l'ornière de certaines pratiques contraires aux principes des droits de l'Homme. Selon elle il y a toujours "la répression des libertés d'association et d'expression, les militants des droits de l'Homme et journalistes ont été empêchés dans l'accomplissement de leurs missions. Quant aux bloggeurs, ils sont poursuivis pour leur dessin humoristique et les manifestions publiques interdites".
Elle ajoute que "les associations sont harcelées puisque le blocage de leur agrément persiste". Néanmoins, la responsable de l'ONG souligne que "les réformes constitutionnelles entamées renforcent certaines garanties mais laissent certains principes fondamentaux sans réponse". Elle a tenu à saluer la mise en place de l'article constitutionnel qui dépénalise le délit de presse.
"L'article 41 de la Constitution est important". Cependant, sur certaines questions, l'ONG reste inflexible comme "l'état d'urgence qui doit être réglementé pour qu'il n'y ait pas d'abus. Le procès équitable est une avancée mais nous souhaitons qu'il y ait le droit pour toute personne d'être traduite rapidement dans un tribunal". Même satisfaction enregistrée pour l'indépendance de la justice consacrée par la nouvelle Constitution. "Pour l'indépendance de la justice, nous avons noté l'avancée de l'inamovibilité du juge et malheureusement il y a un renvoi au Conseil de la magistrature" indique-t-elle.
Mais sur un autre volet, la directrice d'Amnesty International déplore certaines régressions. "Nous regrettons qu'il n'y ait pas une définition précise de la torture et sur la peine de mort on note que des magistrats condamnent toujours les personnes à la peine de mort même si la sentence n'est pas exécutée". Relatant le dossier des disparus des années 1990, l'ONG regrette l'impunité d'autant que "le sort des victimes plaide pour regarder le passé des violations durant ces années".
La situation dans le monde préoccupante
La situation dans 160 pays reste préoccupante selon Younes Saadi, d'Amnesty International Algérie qui a présenté le rapport mondial qui a été publié. "Amnesty International a enregistré des violations dans plusieurs pays où de nombreux gouvernements ont violé le droit international dans leurs pays au cours de l'année 2015. Dans plus de 122 Etats, on pratique la torture et beaucoup de pays insistent pour rendre difficile la mission des défenseurs de l'homme".
Le conférencier fait le constat relevé par le rapport où "18 pays sont en guerre, 34 pays en conflits armés des crimes de guerre sont commis par des groupes armés". Les crimes commis contre les civils sont répertoriés. Il en va ainsi de l'Arabie saoudite dans sa guerre au Yémen et de la Syrie, des violations enregistrées en Egypte et à Israël. Relatant la tragédie des migrants et des réfugiés, Nassima Oussedik révèle que "durant l'année 2015, il y a eu 3.700 morts parmi les réfugiés en Méditerranée, ce qui reste l'une des plus grandes tragédies que l'histoire a connues".
En ajoutant que "les droits de l'Homme pour les Etats sont des accessoires qui privilégient l'aspect sécuritaire. Des attaques contre des institutions notamment le Cconseil de sécurité avec le droit de veto illustre cette violation". Elle regrette que "les Etats ne respectent pas l'Onu et les normes internationales car ils sont nombreux (30 pays) qui refusent l'accès des réfugiés dans leurs pays d'accueil". Ces situations de violence atteignent leur comble avec le commerce des armes.
Au niveau national, les lois s'opposent à la sécurité et aux droits humains. Les attentats contre des civils ont justifié des lois sécuritaires où en France, 360 personnes ont été assignées à résidence et 20 mosquées fermées. Les Etats-Unis n'ont pas ouvert d'enquêtes sur la détention de personnes suite aux attentats de septembre 2001 avec la pratique de la torture par la CIA sur des personnes arrêtées.


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