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Le discours anti-Algérien prend des allures inquiétantes
France
Publié dans Le Midi Libre le 29 - 12 - 2021

La France vit une campagne électorale bien étrange à quelques mois du prochain scrutin présidentiel. Le pays n'a jamais eu autant de candidats d'extrêmedroite, dont 2 qui pourraient se retrouver au deuxième tour de la présidentielle. Les thèmes de débats reposent essentiellement sur la peur de l'étranger.
La France vit une campagne électorale bien étrange à quelques mois du prochain scrutin présidentiel. Le pays n'a jamais eu autant de candidats d'extrêmedroite, dont 2 qui pourraient se retrouver au deuxième tour de la présidentielle. Les thèmes de débats reposent essentiellement sur la peur de l'étranger.
Un poncif en France, qui, cette fois, prend des allures inquiétantes. En effet, les débats médiatico- politiques s'orientent systématiquement sur les thèmes de l'immigration, de l'islam et de l'identité, qu'il y ait un lien ou non avec le quotidien des Français. Même la très inquiétante pandémie de Covid-19 ne parvient pas à écarter ce type de sujets. Eric Zemmour en figure de proue Le premier meeting officiel de campagne d'Eric Zemmour a marqué un tournant dans cette présidentielle 2022. Le candidat d'extrême-droite, ancien polémiste et chroniqueur sur la chaîne Cnews réunit depuis des années des disciples autour de ses théories les plus extrêmes. Arrêter totalement l'immigration, expulser les chômeurs étrangers, glorifier l'Algérie française, dévoiler les femmes musulmanes...
Les paroles d'Eric Zemmour sont une litanie de promesses d'exclusion et de punition pour se rassurer que le problème de la France n'est finalement que l'Autre. L'homme de médias, et désormais de politique, tente de convaincre par ses théories de grand remplacement des Français par les immigrés d'Afrique et du Maghreb. Avec ses promesses de retour à la grandeur de la France et de réserver les privilèges aux francofrançais, il veut redonner de l'espoir à une France au bord de l'explosion sociale. C'est ainsi que le 5 décembre 2021, le candidat parvient à remplir une salle avec 13.000 partisans. Ce succès pour son entrée en politique a toutefois viré au cauchemar. Les tensions palpables dès le début du meeting se transforment rapidement en faits de violences physiques. Des militants de SOS Racisme se sont introduits dans le meeting pour dénoncer les pratiques d'Eric Zemmour, mais les partisans du candidat n'ont pas apprécié cette intervention. Les militants ont été secoués et frappés, on les a parfois vus sortir le visage en sang. La présentation de sa candidature est finalement à l'image de son discours qui entraîne
l'impossibilité du vivre-ensemble, la culture de l'exclusion et la violence des échanges. Certains partisans de Zemmour filmés en train de donner des coups ont été poursuivis par la justice. Mais pour le candidat, ces événements sont annexes et ont surtout été provoqués par les militants de SOS Racisme, des intrus à son meeting, pourtant censé accueillir tous les Français. Un tel événement a une très forte symbolique et cultive une normalisation de la violencedans la société française. Les Algériens dans le viseur ? L'un des coeurs de cible d'Eric Zemmour est la communauté algérienne. Son rapport personnel à l'Algérie, ancien pays de ses parents, le pousse à l'obsession pour ce pays. Le candidat n'a de cesse de s'en prendre aux Algériens de France. Pour ne pas laisser le candidat dominer ce terrain, d'autres candidats le suivent volontiers dans cette stratégie. Valérie Pécresse, Marine Le Pen même à gauche, Arnaud Montebourg ont leur mot à dire sur l'immigration algérienne et sur l'écriture de l'histoir entre les deux pays.
La formule anti- Algérien fonctionne à merveille. En analysant les données de requêtes sur le moteur de recherche Google, fournies par sa plateforme Trends, on découvre que le thème « immigration » observe des records durant les derniers mois. L'expression « immigration algérienne en France », liée à Eric Zemmour, explose littéralement durant l'année 2021. Preuve que les paroles politiques sont consommées à outrance. La récente irruption d'Algériens sur les Champs-Elysées le soir de la victoire de l'équipe nationale d'Algérie en finale de la Coupe arabe a relancé la machine. « Il est temps que l'acquisition automatique de la nationalité soit supprimée », s'est pressée de commenter Marine Le Pen au lendemain du défilé des Algériens. Les comportements de ces supporters de l'Algérie disent tout de l'échec de 50 années de laxisme migratoire. Désormais la condamnation de la présence étrangère a débordé sur la société civile. Les messages de haine sont conséquents sur les réseaux sociaux. Matthieu Valet, commissaire de police et porte-parole du Syndicat indépendant des commissaires de police (SICP) est sorti de son devoir de réserve et est allé jusqu'à incendier publiquement les supporters algériens. « Des supporters algériens ? Non ! Des voyous des cités ! Ils ont la violence dans leur ADN.
Ils agressent nos collègues. Ils ne respectent rien : ni l'uniforme, ni la France qui leur a tout donné », a écrit le commissaire sur twitter avant d'effacer son message. Bientôt des actes pour appliquer la violence politique ? Lorsqu'un discours d'exclusion est légitimé par ceux qui pourraient demain diriger l'un des plus grands pays européens, cela a forcément un impact. Des mots, nous ne sommes plus très loin des actes. Une vidéo montrant des gens, se présentant comme des sympathisants de Zemmour, s'entraînant à tirer avec un fusil sur des cibles incarnées par des Algériens est la preuve de ce climat délétère qui laisse craindre un passage à l'acte. Le candidat d'extrême-droite a condamné le procédé et en affirmant que les personnes incriminées n'étaient pas ses partisans. Le 25 décembre, l'artiste français C215, alias Christian Guémy, découvrait qu'on avait saccagé son oeuvre murale dédiée aux Algériens morts le 17 octobre 1961. La fresque murale de C215 est un portrait de Ahmad Khalfi, mort noyé dans la Seine lors de cette nuit de répression. Il portait l'inscription « Jeté dans la Seine le 17/10/1961 », mais ce message a été effacé à coup de burin.
Le portrait a été arrosé de gouttes de sang. « C'est très violent pour tous les Maghrébins et les gens qui peuvent s'identifier vraiment à lui. Ce n'est pas un personnag politique, c'est juste une victime d'un massacre qui a été commis dans des circonstances de racisme ordinaire. Et là, on perpétue tout ça », a réagi l'artiste. Cet accent mis sur les Algériens est seulement un biais dans cette élection. Cette communauté symbolise l'une des immigrations les plus importantes de France. Ell incarne également l'échec de la France à intégrer dans son entièreté l'immigration qu'elle a elle-même mis en place. Il est plus simple de la porter comme cause plutôt que comme conséquence d'une politique sociale inadaptée. Cette violence pourrait petit à petit grignoter tout l'espace public et toutes les communautés d'origine étrangère. Nous ne sommes qu'au début de la bataille électorale, tous les candidats officiels n'ont pas encore été désignés que déjà le moindre discours de haine est capté par l'électorat français.
Un poncif en France, qui, cette fois, prend des allures inquiétantes. En effet, les débats médiatico- politiques s'orientent systématiquement sur les thèmes de l'immigration, de l'islam et de l'identité, qu'il y ait un lien ou non avec le quotidien des Français. Même la très inquiétante pandémie de Covid-19 ne parvient pas à écarter ce type de sujets. Eric Zemmour en figure de proue Le premier meeting officiel de campagne d'Eric Zemmour a marqué un tournant dans cette présidentielle 2022. Le candidat d'extrême-droite, ancien polémiste et chroniqueur sur la chaîne Cnews réunit depuis des années des disciples autour de ses théories les plus extrêmes. Arrêter totalement l'immigration, expulser les chômeurs étrangers, glorifier l'Algérie française, dévoiler les femmes musulmanes...
Les paroles d'Eric Zemmour sont une litanie de promesses d'exclusion et de punition pour se rassurer que le problème de la France n'est finalement que l'Autre. L'homme de médias, et désormais de politique, tente de convaincre par ses théories de grand remplacement des Français par les immigrés d'Afrique et du Maghreb. Avec ses promesses de retour à la grandeur de la France et de réserver les privilèges aux francofrançais, il veut redonner de l'espoir à une France au bord de l'explosion sociale. C'est ainsi que le 5 décembre 2021, le candidat parvient à remplir une salle avec 13.000 partisans. Ce succès pour son entrée en politique a toutefois viré au cauchemar. Les tensions palpables dès le début du meeting se transforment rapidement en faits de violences physiques. Des militants de SOS Racisme se sont introduits dans le meeting pour dénoncer les pratiques d'Eric Zemmour, mais les partisans du candidat n'ont pas apprécié cette intervention. Les militants ont été secoués et frappés, on les a parfois vus sortir le visage en sang. La présentation de sa candidature est finalement à l'image de son discours qui entraîne
l'impossibilité du vivre-ensemble, la culture de l'exclusion et la violence des échanges. Certains partisans de Zemmour filmés en train de donner des coups ont été poursuivis par la justice. Mais pour le candidat, ces événements sont annexes et ont surtout été provoqués par les militants de SOS Racisme, des intrus à son meeting, pourtant censé accueillir tous les Français. Un tel événement a une très forte symbolique et cultive une normalisation de la violencedans la société française. Les Algériens dans le viseur ? L'un des coeurs de cible d'Eric Zemmour est la communauté algérienne. Son rapport personnel à l'Algérie, ancien pays de ses parents, le pousse à l'obsession pour ce pays. Le candidat n'a de cesse de s'en prendre aux Algériens de France. Pour ne pas laisser le candidat dominer ce terrain, d'autres candidats le suivent volontiers dans cette stratégie. Valérie Pécresse, Marine Le Pen même à gauche, Arnaud Montebourg ont leur mot à dire sur l'immigration algérienne et sur l'écriture de l'histoir entre les deux pays.
La formule anti- Algérien fonctionne à merveille. En analysant les données de requêtes sur le moteur de recherche Google, fournies par sa plateforme Trends, on découvre que le thème « immigration » observe des records durant les derniers mois. L'expression « immigration algérienne en France », liée à Eric Zemmour, explose littéralement durant l'année 2021. Preuve que les paroles politiques sont consommées à outrance. La récente irruption d'Algériens sur les Champs-Elysées le soir de la victoire de l'équipe nationale d'Algérie en finale de la Coupe arabe a relancé la machine. « Il est temps que l'acquisition automatique de la nationalité soit supprimée », s'est pressée de commenter Marine Le Pen au lendemain du défilé des Algériens. Les comportements de ces supporters de l'Algérie disent tout de l'échec de 50 années de laxisme migratoire. Désormais la condamnation de la présence étrangère a débordé sur la société civile. Les messages de haine sont conséquents sur les réseaux sociaux. Matthieu Valet, commissaire de police et porte-parole du Syndicat indépendant des commissaires de police (SICP) est sorti de son devoir de réserve et est allé jusqu'à incendier publiquement les supporters algériens. « Des supporters algériens ? Non ! Des voyous des cités ! Ils ont la violence dans leur ADN.
Ils agressent nos collègues. Ils ne respectent rien : ni l'uniforme, ni la France qui leur a tout donné », a écrit le commissaire sur twitter avant d'effacer son message. Bientôt des actes pour appliquer la violence politique ? Lorsqu'un discours d'exclusion est légitimé par ceux qui pourraient demain diriger l'un des plus grands pays européens, cela a forcément un impact. Des mots, nous ne sommes plus très loin des actes. Une vidéo montrant des gens, se présentant comme des sympathisants de Zemmour, s'entraînant à tirer avec un fusil sur des cibles incarnées par des Algériens est la preuve de ce climat délétère qui laisse craindre un passage à l'acte. Le candidat d'extrême-droite a condamné le procédé et en affirmant que les personnes incriminées n'étaient pas ses partisans. Le 25 décembre, l'artiste français C215, alias Christian Guémy, découvrait qu'on avait saccagé son oeuvre murale dédiée aux Algériens morts le 17 octobre 1961. La fresque murale de C215 est un portrait de Ahmad Khalfi, mort noyé dans la Seine lors de cette nuit de répression. Il portait l'inscription « Jeté dans la Seine le 17/10/1961 », mais ce message a été effacé à coup de burin.
Le portrait a été arrosé de gouttes de sang. « C'est très violent pour tous les Maghrébins et les gens qui peuvent s'identifier vraiment à lui. Ce n'est pas un personnag politique, c'est juste une victime d'un massacre qui a été commis dans des circonstances de racisme ordinaire. Et là, on perpétue tout ça », a réagi l'artiste. Cet accent mis sur les Algériens est seulement un biais dans cette élection. Cette communauté symbolise l'une des immigrations les plus importantes de France. Ell incarne également l'échec de la France à intégrer dans son entièreté l'immigration qu'elle a elle-même mis en place. Il est plus simple de la porter comme cause plutôt que comme conséquence d'une politique sociale inadaptée. Cette violence pourrait petit à petit grignoter tout l'espace public et toutes les communautés d'origine étrangère. Nous ne sommes qu'au début de la bataille électorale, tous les candidats officiels n'ont pas encore été désignés que déjà le moindre discours de haine est capté par l'électorat français.


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