Le discours littéraire africain est d'abord une articulation de la passion. Cette même passion qui dévore Amina Azza Bekkat depuis de longues années. Le discours littéraire africain est d'abord une articulation de la passion. Cette même passion qui dévore Amina Azza Bekkat depuis de longues années. Amina Azza Bekkat, professeur à l'université de Blida, est reconnue comme l'une des spécialistes les plus éminentes de la littérature africaine. Chercheuse, Mme Bekkat s'est illustrée notamment par la publication de sa thèse de doctorat intitulée «Regards sur les littératures d'Afrique». En analysant dans ce travail titanesque, les différents aspects qui construisent les sensibilités de l'âme africaine, elle démystifie brillamment la colonisation et ses présupposés thèses sur la «mission civilisatrice» de l'homme blanc. A cet égard, Mme Bekkat affirme que «le monde, avant la colonisation, était heureux et paisible comme le sont les rêves de bonheur». Apportant ainsi un démenti catégorique aux tenants de la pensée ethnographique, elle relève également que «les grandes figures du passé étaient un objet de fierté et de reconnaissance unanime» pour les artistes et les auteurs africains. L'être africain est donc loin d'être un complexé, un désorienté ou un homme éternellement tiraillé par ses crises identitaires. Bien au contraire, doué d'un véritable génie, l'Africain est à l'origine d'une extraordinaire profusion livresque qui se rapporte à divers courant littéraire. N'est-ce pas un malicieux pied de nez à tous les clichés établis ? Riche de par ses symboles, ses textes complexes, sa diversité et son langage novateur, la littérature africaine, souligne en filigrane Mme Bekkat, est la preuve que l'écriture made in Africa n'est en aucun cas un résumé, comme le pensent de nombreux bien-pensants, de misérabilisme. Le discours littéraire africain est d'abord, une articulation de la passion. Cette même passion qui dévore Amina Azza Bekkat depuis de longues années. «Je suis venu à la littérature africaine par un coup de foudre», confie notre interlocutrice qui nous a accueilli dans un modeste bureau du département de Français de l'université de Blida. «Lorsque j'étudiais l'anglais à Alger, j'ai fait la découverte d'Atchébé, la grand auteur nigérian. J'étais rapidement ravie par l'imaginaire dans ce livre. C'est à partir de cette lecture en 1970 que j'ai pris la résolution de consacrer ma carrière universitaire à littérature africaine», ajoute-t-elle. Pour Mme Bekkat, beaucoup d'éléments rapprochent la littérature maghrébine et la littérature négro-africaine. A ce propos, elle reconnaît volontiers que les productions littéraires de ces deux sphères culturelles et civilisationnelles ont connu pratiquement les mêmes conditions historiques relatives à la colonisation. «L'Algérie a été aussi une terre d'accueil pour de nombreux auteurs sub-sahariens», relève par ailleurs Mme Bekkat qui insiste sur l'influence de la révolution algérienne qui fascina des générations entières d'écrivains africains. «D'autre part, le festival pana-africain de 1969 a plongé les jeunes Algériens de l'époque dans une ambiance africaine très particulière. L'africanité a été pleinement vécue à cette période où l'euphorie de l'Indépendance nous a permis de communiquer avec le reste du continent africain», assure-t-elle encore, expliquant plus loin qu'en marge des manifestations du festival pana-africain, un important symposium a été tenu regroupant d'importantes personnalités qui débattaient sur le devenir de l'Afrique. Il serait dans ce contexte inutile de préciser que cette atmosphère exceptionnelle eût immensément marqué notre interlocutrice. Quant au volet littéraire, Mme Bekkat estime que la force des littératures africaines consiste dans son langage emprunté aux Occidentaux, mais dont l'Africain en a fait une arme à double tranchant. «En Afrique, il y a une dualité linguistique entre la littérature francophone et anglophone qui nous renseigne très bien sur le rapport complexe qu'entretient l'Africain avec la langue. Les anglophones ont connu une colonisation différente des francophones. Cependant, le colonisé africain, comme disait Achille Mbembe, a constamment le col sur ce billot qui est le langage du conquérant. Ainsi, les écrivains africains ont su parfaitement adapté la langue européenne à la sensibilité africaine», rappelle notre interlocutrice. Récusant par la suite l'utopie d'une spécificité littéraire africaine, Mme Bekkat note tout de même que les œuvres de Coetzee, de Sony Labou tansi ou de Tierno Monenembo sont très marquantes par les réflexions qu'elles apportent sur la condition humaine. En guise conclusion, Amina Azza Bekkat incite les universitaires algériens à s'intéresser davantage à cette nouvelle génération d'écrivains africains qui renouvellent avec brio l'expression romanesque africaine. Elle cite, à ce titre, des écrivains de la trempe de Mabanckou et de Nochy Dje Danoum. C'est dire que le souffle littéraire africain porte en lui beaucoup d'espoir et ne confine pas l'écriture dans une espace géographique réduit.. Soulignons enfin que Mme Bekkat prépare actuellement une étude consacrée à l'écrivain guinéen Tierno Monenembo qui paraitra aux éditions du Tell. Un projet similaire devrait voir le jour en prenant pour objet d'étude l'œuvre de Sony Labou Tansi. Amina Azza Bekkat, professeur à l'université de Blida, est reconnue comme l'une des spécialistes les plus éminentes de la littérature africaine. Chercheuse, Mme Bekkat s'est illustrée notamment par la publication de sa thèse de doctorat intitulée «Regards sur les littératures d'Afrique». En analysant dans ce travail titanesque, les différents aspects qui construisent les sensibilités de l'âme africaine, elle démystifie brillamment la colonisation et ses présupposés thèses sur la «mission civilisatrice» de l'homme blanc. A cet égard, Mme Bekkat affirme que «le monde, avant la colonisation, était heureux et paisible comme le sont les rêves de bonheur». Apportant ainsi un démenti catégorique aux tenants de la pensée ethnographique, elle relève également que «les grandes figures du passé étaient un objet de fierté et de reconnaissance unanime» pour les artistes et les auteurs africains. L'être africain est donc loin d'être un complexé, un désorienté ou un homme éternellement tiraillé par ses crises identitaires. Bien au contraire, doué d'un véritable génie, l'Africain est à l'origine d'une extraordinaire profusion livresque qui se rapporte à divers courant littéraire. N'est-ce pas un malicieux pied de nez à tous les clichés établis ? Riche de par ses symboles, ses textes complexes, sa diversité et son langage novateur, la littérature africaine, souligne en filigrane Mme Bekkat, est la preuve que l'écriture made in Africa n'est en aucun cas un résumé, comme le pensent de nombreux bien-pensants, de misérabilisme. Le discours littéraire africain est d'abord, une articulation de la passion. Cette même passion qui dévore Amina Azza Bekkat depuis de longues années. «Je suis venu à la littérature africaine par un coup de foudre», confie notre interlocutrice qui nous a accueilli dans un modeste bureau du département de Français de l'université de Blida. «Lorsque j'étudiais l'anglais à Alger, j'ai fait la découverte d'Atchébé, la grand auteur nigérian. J'étais rapidement ravie par l'imaginaire dans ce livre. C'est à partir de cette lecture en 1970 que j'ai pris la résolution de consacrer ma carrière universitaire à littérature africaine», ajoute-t-elle. Pour Mme Bekkat, beaucoup d'éléments rapprochent la littérature maghrébine et la littérature négro-africaine. A ce propos, elle reconnaît volontiers que les productions littéraires de ces deux sphères culturelles et civilisationnelles ont connu pratiquement les mêmes conditions historiques relatives à la colonisation. «L'Algérie a été aussi une terre d'accueil pour de nombreux auteurs sub-sahariens», relève par ailleurs Mme Bekkat qui insiste sur l'influence de la révolution algérienne qui fascina des générations entières d'écrivains africains. «D'autre part, le festival pana-africain de 1969 a plongé les jeunes Algériens de l'époque dans une ambiance africaine très particulière. L'africanité a été pleinement vécue à cette période où l'euphorie de l'Indépendance nous a permis de communiquer avec le reste du continent africain», assure-t-elle encore, expliquant plus loin qu'en marge des manifestations du festival pana-africain, un important symposium a été tenu regroupant d'importantes personnalités qui débattaient sur le devenir de l'Afrique. Il serait dans ce contexte inutile de préciser que cette atmosphère exceptionnelle eût immensément marqué notre interlocutrice. Quant au volet littéraire, Mme Bekkat estime que la force des littératures africaines consiste dans son langage emprunté aux Occidentaux, mais dont l'Africain en a fait une arme à double tranchant. «En Afrique, il y a une dualité linguistique entre la littérature francophone et anglophone qui nous renseigne très bien sur le rapport complexe qu'entretient l'Africain avec la langue. Les anglophones ont connu une colonisation différente des francophones. Cependant, le colonisé africain, comme disait Achille Mbembe, a constamment le col sur ce billot qui est le langage du conquérant. Ainsi, les écrivains africains ont su parfaitement adapté la langue européenne à la sensibilité africaine», rappelle notre interlocutrice. Récusant par la suite l'utopie d'une spécificité littéraire africaine, Mme Bekkat note tout de même que les œuvres de Coetzee, de Sony Labou tansi ou de Tierno Monenembo sont très marquantes par les réflexions qu'elles apportent sur la condition humaine. En guise conclusion, Amina Azza Bekkat incite les universitaires algériens à s'intéresser davantage à cette nouvelle génération d'écrivains africains qui renouvellent avec brio l'expression romanesque africaine. Elle cite, à ce titre, des écrivains de la trempe de Mabanckou et de Nochy Dje Danoum. C'est dire que le souffle littéraire africain porte en lui beaucoup d'espoir et ne confine pas l'écriture dans une espace géographique réduit.. Soulignons enfin que Mme Bekkat prépare actuellement une étude consacrée à l'écrivain guinéen Tierno Monenembo qui paraitra aux éditions du Tell. Un projet similaire devrait voir le jour en prenant pour objet d'étude l'œuvre de Sony Labou Tansi.