Le film «Andreï Roublev» de Andreï Tarkovsky (1932/1986) plonge le spectateur dans l'histoire de son pays avec une puissance narrative et esthétique inouïe. Le film «Andreï Roublev» de Andreï Tarkovsky (1932/1986) plonge le spectateur dans l'histoire de son pays avec une puissance narrative et esthétique inouïe. La Russie du 15 ème siècle comme si vous y étiez. Une population de moujiks, encore païenne et affamée, régulièrement jetée en appât aux razzias des Tatars. Razzias commanditées par les luttes de pouvoir de la famille régnante. Des femmes persécutées par l'église parce qu'elles ne se couvrent pas les cheveux. La neige, la pluie, la luminosité d'une nature à la fois exceptionnellement rigoureuse et d'une somptueuse générosité. Et par-dessus tout, la force créatrice des hommes qui malgré la barbarie d'une époque arriérée sont habités par le génie artistique et la foi. Hymne au travail, à l'art, à la nature et à la force de l'esprit autant que biographie et parfois autobiographie, le film «Andreï Roublev» de Andreï Tarkovsky (1932/1986) plonge le spectateur dans l'histoire de son pays avec une puissance narrative et esthétique inouïe. «L'image n'est pas une quelconque idée exprimée par le réalisateur, mais tout un monde miroité dans une goutte d'eau.» Cette phrase du réalisateur soviétique qui déclarait également que «Le cinéma est l'art de sculpter le temps», illustre à merveille cette fresque de plus de trois heures tournée en 1966 et sortie en 1969. En huit épisodes, sont évoqués 23 ans (entre 1400 et 1423) de la vie d'Andreï Roublev, peintre d'icônes russe né entre 1360 et 1370. Huit épisodes pour dire deux décennies d'une époque trouble où le génie d'un homme que les historiens décrivent comme « humble, plein de joie et de clarté», se mesure à la tyrannie des «grands», aux jalousies et cruautés de son propre milieu ecclésiastique et aux forces déchaînées de la nature, omniprésente dans le film. Le moine russe Andreï Roublev, dont on connaît peu la vie mais dont une partie de la splendide œuvre iconographique a survécu jusqu'à nos jours, notamment dans la cathédrale de l'assomption de Vladimir, est célèbre également pour l'observation d'une mortification qu'il s'inflige pour expier l'homicide qu'il a commis pour sauver une pauvre innocente d'un viol dont elle allait être victime lors du saccage de la cathédrale de Vladimir par les Tatars. Suite à ce crime, le moine fait pénitence en refusant de parler et de peindre durant plus de dix ans. Lorsqu'il assiste en 1423 à la création miraculeuse d'une immense cloche par un petit Gavroche russe qui n'a trouvé que ce prétexte pour fuir la peste qui a décimé sa famille entière, le moine décide de communiquer à nouveau avec les hommes par la peinture et la parole. «Je suis là maintenant et nous allons travailler ensemble. Toi tu couleras des cloches et moi je peindrai des icônes» dit le moine à l'adolescent en larmes qui n'en revient pas que son coup de bluff, à propos d'un secret de fabrication que son père, maître fondeur lui aurait transmis avant de mourir, ait abouti à la mise au monde d'un chef-d'œuvre sonore pesant des tonnes. Ce film en noir et blanc s'achève par un épanouissement de la couleur. Défilent alors sur l'écran, les fresques, les miniatures et les icônes de celui qui, considéré comme le plus grand maître de l'école de Moscou, s'est distingué par «une humanité profonde, un caractère spirituel élevé et une harmonie des formes et des couleurs». Andreï Roublev aurait eu les yeux crevés pour avoir osé signer ses œuvres. Il a été canonisé par l'Eglise Orthodoxe Russe en juin 1988 et sa fête est célébrée le 4 juillet. Quant à Andreï Tarkovski, auquel le ciné-club Chrysalide consacre un cycle de six films depuis sa traditionnelle exposition hebdomadaire de Vendredi dernier à la filmothèque Ibn Zeydoun de l'Oref, il est considéré comme l'un des plus grands cinéastes de son temps. «Si Tarkovsky est pour moi le plus grand, c'est parce qu'il apporte au cinématographe, dans sa spécificité, un nouveau langage qui lui permet de saisir la vie comme apparence, comme songe» déclarait à son propos le célèbre réalisateur suédois Ingmar Bergman. Solaris, Le Miroir , Stalker, Le sacrifice ainsi que le documentaire en hommage à Tarkovski réalisé par Chris marker et intitulé «Une journée d'Andreï Arsenevitch» sont programmés par le ciné-club Chrysalide à partir de Vendredi 27 mars à 17heures trente. A noter que vendredi prochain, la salle Zinet sera réquisitionnée dans le cadre des projections du panorama des films algériens réalisés durant la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe 2007». La Russie du 15 ème siècle comme si vous y étiez. Une population de moujiks, encore païenne et affamée, régulièrement jetée en appât aux razzias des Tatars. Razzias commanditées par les luttes de pouvoir de la famille régnante. Des femmes persécutées par l'église parce qu'elles ne se couvrent pas les cheveux. La neige, la pluie, la luminosité d'une nature à la fois exceptionnellement rigoureuse et d'une somptueuse générosité. Et par-dessus tout, la force créatrice des hommes qui malgré la barbarie d'une époque arriérée sont habités par le génie artistique et la foi. Hymne au travail, à l'art, à la nature et à la force de l'esprit autant que biographie et parfois autobiographie, le film «Andreï Roublev» de Andreï Tarkovsky (1932/1986) plonge le spectateur dans l'histoire de son pays avec une puissance narrative et esthétique inouïe. «L'image n'est pas une quelconque idée exprimée par le réalisateur, mais tout un monde miroité dans une goutte d'eau.» Cette phrase du réalisateur soviétique qui déclarait également que «Le cinéma est l'art de sculpter le temps», illustre à merveille cette fresque de plus de trois heures tournée en 1966 et sortie en 1969. En huit épisodes, sont évoqués 23 ans (entre 1400 et 1423) de la vie d'Andreï Roublev, peintre d'icônes russe né entre 1360 et 1370. Huit épisodes pour dire deux décennies d'une époque trouble où le génie d'un homme que les historiens décrivent comme « humble, plein de joie et de clarté», se mesure à la tyrannie des «grands», aux jalousies et cruautés de son propre milieu ecclésiastique et aux forces déchaînées de la nature, omniprésente dans le film. Le moine russe Andreï Roublev, dont on connaît peu la vie mais dont une partie de la splendide œuvre iconographique a survécu jusqu'à nos jours, notamment dans la cathédrale de l'assomption de Vladimir, est célèbre également pour l'observation d'une mortification qu'il s'inflige pour expier l'homicide qu'il a commis pour sauver une pauvre innocente d'un viol dont elle allait être victime lors du saccage de la cathédrale de Vladimir par les Tatars. Suite à ce crime, le moine fait pénitence en refusant de parler et de peindre durant plus de dix ans. Lorsqu'il assiste en 1423 à la création miraculeuse d'une immense cloche par un petit Gavroche russe qui n'a trouvé que ce prétexte pour fuir la peste qui a décimé sa famille entière, le moine décide de communiquer à nouveau avec les hommes par la peinture et la parole. «Je suis là maintenant et nous allons travailler ensemble. Toi tu couleras des cloches et moi je peindrai des icônes» dit le moine à l'adolescent en larmes qui n'en revient pas que son coup de bluff, à propos d'un secret de fabrication que son père, maître fondeur lui aurait transmis avant de mourir, ait abouti à la mise au monde d'un chef-d'œuvre sonore pesant des tonnes. Ce film en noir et blanc s'achève par un épanouissement de la couleur. Défilent alors sur l'écran, les fresques, les miniatures et les icônes de celui qui, considéré comme le plus grand maître de l'école de Moscou, s'est distingué par «une humanité profonde, un caractère spirituel élevé et une harmonie des formes et des couleurs». Andreï Roublev aurait eu les yeux crevés pour avoir osé signer ses œuvres. Il a été canonisé par l'Eglise Orthodoxe Russe en juin 1988 et sa fête est célébrée le 4 juillet. Quant à Andreï Tarkovski, auquel le ciné-club Chrysalide consacre un cycle de six films depuis sa traditionnelle exposition hebdomadaire de Vendredi dernier à la filmothèque Ibn Zeydoun de l'Oref, il est considéré comme l'un des plus grands cinéastes de son temps. «Si Tarkovsky est pour moi le plus grand, c'est parce qu'il apporte au cinématographe, dans sa spécificité, un nouveau langage qui lui permet de saisir la vie comme apparence, comme songe» déclarait à son propos le célèbre réalisateur suédois Ingmar Bergman. Solaris, Le Miroir , Stalker, Le sacrifice ainsi que le documentaire en hommage à Tarkovski réalisé par Chris marker et intitulé «Une journée d'Andreï Arsenevitch» sont programmés par le ciné-club Chrysalide à partir de Vendredi 27 mars à 17heures trente. A noter que vendredi prochain, la salle Zinet sera réquisitionnée dans le cadre des projections du panorama des films algériens réalisés durant la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe 2007».