Un homme a été tué par balles dans la nuit de mardi à mercredi en Guadeloupe, où la grève générale entamée il y a un mois dégénère en émeutes malgré les appels au calme du gouvernement et des syndicats. Un homme a été tué par balles dans la nuit de mardi à mercredi en Guadeloupe, où la grève générale entamée il y a un mois dégénère en émeutes malgré les appels au calme du gouvernement et des syndicats. La victime, un syndicaliste d'une cinquantaine d'années, a été tué par une balle tirée "depuis un barrage tenu par des jeunes" à Pointe-à-Pitre, a indiqué la cellule de crise de la préfecture. Il s'agit du premier mort du conflit social qui paralyse l'île antillaise depuis le 20 janvier et qui s'aggrave de jour en jour. Selon les autorités, plusieurs coups de feu ont été tirés au cours de la nuit par des manifestants, blessant légèrement six membres des forces de l'ordre. Des magasins ont été pillés à Pointe-à-Pitre, principale agglomération et, dans d'autres localités, des barrages ont été érigés dans les rues désertées par les habitants. Trois policiers ont été légèrement blessés par des tirs d'armes à feu dans une cité de Pointe-à-Pitre, où ils avaient été appelés pour une intervention. A Baie-Mahault (10 km de Pointe-à-Pitre), des jeunes armés de fusils à pompe ont tiré à balles réelles en direction des forces de l'ordre et trois gendarmes ont été légèrement blessés, tandis que trois jeunes ont été interpellés, selon le maire de la ville, Ary Chalus, qui a évoqué une situation de "chaos". Face à cette flambée de violences, le "collectif contre l'exploitation" (LKP), fer de lance de la grève générale, et le gouvernement, ont lancé des "appels au calme". "Ne mettez pas votre vie en danger, ne mettez pas la vie des autres en danger", a demandé le leader charismatique du LKP, Elie Domota, en créole, sur la radio RCI. Mais il a qualifié de "provocation" les actions des forces de l'ordre, demandant au préfet de "retirer ses gendarmes", accusés d'avoir lancé des insultes racistes aux membres du LKP. Un peu plus tard, il a accusé le gouvernement d'avoir laissé pourrir la situation et de considérer la Guadeloupe comme une "colonie" traitée avec "mépris". Mais les négociations sont au point mort. Le LKP, qui réclame une hausse de 200 euros des bas salaires, accuse le gouvernement d'être revenu sur un engagement du secrétaire d'Etat à l'Outre-mer, Yves Jégo, de compenser, par des baisses de charges, cette augmentation salariale. L'exécutif assure qu'il n'en est rien et renvoie un accord aux "partenaires sociaux". La grève a cristallisé un profond malaise économique et social, sur un fond historique marqué par l'esclavage. Plusieurs magasins et entreprises appartenant à des familles blanches, les "békés" (descendants de colons), ont notamment été pillés. Le président Nicolas Sarkozy, longtemps resté silencieux, devait recevoir jeudi à Paris des élus de Guadeloupe et Martinique. La dirigeante du parti socialiste, Martine Aubry, a exhorté hier le chef de l'Etat à s'"intéresser" aux départements d'outre-mer. "Depuis deux ans, on ne s'est pas occupé des départements d'outre-mer (DOM), on ne s'est pas occupé du développement. L'Etat n'a pas rempli son rôle de contrôle des prix", a-t-elle déclaré. B. S. La victime, un syndicaliste d'une cinquantaine d'années, a été tué par une balle tirée "depuis un barrage tenu par des jeunes" à Pointe-à-Pitre, a indiqué la cellule de crise de la préfecture. Il s'agit du premier mort du conflit social qui paralyse l'île antillaise depuis le 20 janvier et qui s'aggrave de jour en jour. Selon les autorités, plusieurs coups de feu ont été tirés au cours de la nuit par des manifestants, blessant légèrement six membres des forces de l'ordre. Des magasins ont été pillés à Pointe-à-Pitre, principale agglomération et, dans d'autres localités, des barrages ont été érigés dans les rues désertées par les habitants. Trois policiers ont été légèrement blessés par des tirs d'armes à feu dans une cité de Pointe-à-Pitre, où ils avaient été appelés pour une intervention. A Baie-Mahault (10 km de Pointe-à-Pitre), des jeunes armés de fusils à pompe ont tiré à balles réelles en direction des forces de l'ordre et trois gendarmes ont été légèrement blessés, tandis que trois jeunes ont été interpellés, selon le maire de la ville, Ary Chalus, qui a évoqué une situation de "chaos". Face à cette flambée de violences, le "collectif contre l'exploitation" (LKP), fer de lance de la grève générale, et le gouvernement, ont lancé des "appels au calme". "Ne mettez pas votre vie en danger, ne mettez pas la vie des autres en danger", a demandé le leader charismatique du LKP, Elie Domota, en créole, sur la radio RCI. Mais il a qualifié de "provocation" les actions des forces de l'ordre, demandant au préfet de "retirer ses gendarmes", accusés d'avoir lancé des insultes racistes aux membres du LKP. Un peu plus tard, il a accusé le gouvernement d'avoir laissé pourrir la situation et de considérer la Guadeloupe comme une "colonie" traitée avec "mépris". Mais les négociations sont au point mort. Le LKP, qui réclame une hausse de 200 euros des bas salaires, accuse le gouvernement d'être revenu sur un engagement du secrétaire d'Etat à l'Outre-mer, Yves Jégo, de compenser, par des baisses de charges, cette augmentation salariale. L'exécutif assure qu'il n'en est rien et renvoie un accord aux "partenaires sociaux". La grève a cristallisé un profond malaise économique et social, sur un fond historique marqué par l'esclavage. Plusieurs magasins et entreprises appartenant à des familles blanches, les "békés" (descendants de colons), ont notamment été pillés. Le président Nicolas Sarkozy, longtemps resté silencieux, devait recevoir jeudi à Paris des élus de Guadeloupe et Martinique. La dirigeante du parti socialiste, Martine Aubry, a exhorté hier le chef de l'Etat à s'"intéresser" aux départements d'outre-mer. "Depuis deux ans, on ne s'est pas occupé des départements d'outre-mer (DOM), on ne s'est pas occupé du développement. L'Etat n'a pas rempli son rôle de contrôle des prix", a-t-elle déclaré. B. S.