El Watan, 31 mars 2010 Une fois les lampions du GNL16 éteints, la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, risque de se retrouver confrontée à un nouveau scandale à travers le projet du Centre des conventions d'Oran (CCO), qui doit abriter justement du 18 au 21 avril prochain aussi bien la conférence internationale du gaz naturel liquéfié (GNL16) que le Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG). L'annonce par le PDG par intérim de Sonatrach, Abdelhafid Feghouli, du coût de réalisation des travaux du Centre des conventions d'Oran, a relancé le débat sur le coût de ce projet qui a fait l'objet de beaucoup de rumeurs ces derniers temps. Samedi dernier et lors d'un point de presse, le PDG par intérim de Sonatrach, Abdelhafid Feghouli, a indiqué que les travaux sont toujours en cours au chantier du CCO, qui aura finalement coûté, aux dernières estimations, près de 500 millions d'euros. Avant cette déclaration, une source avait avancé un coût de près de 800 millions de dollars. Toujours est-il que le débat est ouvert sur ce projet qui ne manquera pas encore de faire parler de lui à l'avenir. La tenue de la 16e Conférence du GNL du 18 au 21 avril n'a fait que reporter le problème. Il y a de cela un mois, une source du groupe espagnol Obrascom Huarte Lain (OHL), en charge du projet, avait refusé de s'avancer sur le coût du projet en déclarant : « Le coût final ne pourra être connu définitivement qu'à l'issue de toutes les opérations comptables, ceci comme pour tous les ouvrages dans le monde entier. » En remontant deux ans en arrière, on découvrira que le coût du projet tel qu'il avait été lancé se situait autour des 350 millions d'euros. Selon une source, un budget n'excédant pas 350 millions d'euros avait été réservé à la réalisation de ce projet, dont la date de réception était fixée au 31 janvier 2010, dans la mesure où le centre devait accueillir la 16e Conférence internationale du gaz naturel liquéfié, prévue du 18 au 21 avril prochain. Non seulement les délais n'ont pas été respectés et la facture a atteint les 500 millions d'euros sans préjuger d'autres surévaluations qui pourraient être avancées par le groupe espagnol vu que les travaux n'ont pas été achevés.Le centre devait contenir sur une superficie de 8,6 ha un auditorium de 3000 places, un palais des expositions de 20 000 m2, un hôtel de 300 chambres classé 5 étoiles, un restaurant de 2000 couverts et un parking de 500 places. Dans le monde, le coût d'une infrastructure de ce type ou du même genre ne dépasse pas le coût de 300 millions d'euros, selon des observateurs. Même en prenant compte le budget sur lequel était basé le projet (350 millions d'euros) et le coût annoncé par le PDG par intérim de Sonatrach, le surcoût est d'environ 42%, ce qui est énorme. Une enquête sur le projet juste après la fin de la tenue de la conférence sur le GNL ou bien juste après la fin des travaux serait déjà programmée, selon plusieurs sources. On se retrouve dans la même logique que celle du surcoût de l'autoroute Est-Ouest ou si au départ il était question de la construire avec un budget de 7 milliards de dollars environ, la facture avec les multiples avenants serait d'environ 11 milliards de dollars. Si le ministre des Travaux Publics, Amar Ghoul, a toujours refusé de se prononcer sur cette affaire, il ne pourra pas néanmoins l'ignorer définitivement. Pour sa part, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, qui avait déclaré tout ignorer de l'affaire Sonatrach après les révélations sur les malversations portant sur plusieurs contrats, avant de reconnaître que l'image de l'Algérie a été ternie par la mise sous contrôle judiciaire des principaux dirigeants de Sonatrach, ne peut pas cette fois-ci dire qu'il n'était pas au courant des surcoûts occasionnés vu les nombreuses visites qu'il effectue depuis une année pour contrôler l'avancée des travaux.