de Paris. A l'heure où les politiques du monde entier se mobilisent pour affronter l'ouragan de la crise financière et ses vertiges et, les salves de solutions ne parvenant plus à contenir les risques d'une récession généralisée, pendant ce temps, nos ‘‘politiques'' sont bien déterminés à s'occuper de leurs propres « affres » car, il semblerait qu'ils ont d'autres ‘‘chats'' à fouetter…! Depuis l'inculpation qui a suivi l'exhumation de l'affaire Mecili, le régime comme Argan, le malade imaginaire de Molière, paraît à l'affût de la moindre information « pénible ». Confusion, incompréhension, pêle-mêle de sensations d'angoisse et de maladresses, le souffle de la détonation n'épargnant même plus des « mises en causes injustes » ! La personne « mise en cause », écrit l'ambassadeur N. Djoudi, « par votre journal [el Watan], dans son édition de mardi 21 octobre 2008… », a été suivi d'une mise au point « comme une réaction d'un citoyen algérien à une erreur gravissime de votre quotidien. » Mr l'ambassadeur affirme être « scandalisé » de voir en première page la photo du diplomate « personne présentée comme étant Rachid Hassani », avant de conclure qu'il ne « doute pas » de voir (sollicitant le directeur du journal) « réparer comme il se doit cette malheureuse faute que je ne peux considérer comme intentionnelle.» La forme délirante qu'a pris cette affaire va jusqu'à obliger la mobilisation même du Président Bouteflika pour s'occuper « personnellement » de ce dossier (el Khabar 23 octobre). Cependant, alors que dans cette affaire la ‘'caverne'' d'Ali Baba n'a pas encore révélé tous ses mystères, un autre son de cloche nous parvient tout juste du ministère de la ‘'culture'' de…?! Lorsque Mme Khalida Toumi (‘‘ex-démocrate'') prétend s'ériger en théoricienne de la censure, en « assumant » la saisie de l'essai de Mr Benchikou, car dit-elle, « sous le coup de la loi » (el Watan, 22 octobre)!? Pire, « après lecture du manuscrit, j'ai donné ordre pour que le livre ne soit pas imprimé en Algérie » !! Et il semblerait même que « ce n'est pas M. Benchicou qui est interdit d'écriture en Algérie, nous révèle Mme la Ministre, mais « c'est son livre » ! Voyons ! Et comme pour étayer ‘'sa'' pensée, elle précise – une fois n'est pas coutume – « avoir autorisé le dépôt légal pour un recueil de poésie », de ce même auteur !!! En gros, un appel d'air pour ‘'recycler'' toutes les plumes de nos compatriotes et leur conversion dans le domaine du ‘'bucolique'' et de la « poésie ». Encore faut-il avoir du talent ! Pourquoi pas, bientôt dans le domaine des rêves diurnes ou l' « interprétation des fables » ! Mais seulement ! Tel est donc le nouveau champs de prédilection offert comme sur un plat à tous les algériens…Aiguisons nos plumes, vite. Et soyons près pour ce ‘'nouveau saut qualitatif'' dans le domaine de la liberté de pensée. Faute de quoi, nos ‘'acquis'' en matière de démocratie, risquent de s'évaporer à la tombée de la nuit…! Quel est le véritable ‘'mobile'' de cette violente descente policière à l'imprimerie Mauguin, à Blida ? Depuis quand, un ministre de la culture est-il habilité à donner ordre par voie hiérarchique aux forces de l'ordre ? Et la justice dans tout cela ?! y aurait-il un mandat provenant des gardes des sceaux (peut-être à l'insu de la presse ?!) pour que cette perquisition eut lieu et durer une demi journée ? En tous cas, la presse n'a pas révélé de manquement concernant la souscription du manuscrit (saisi) à toutes les procédures réglementaires, du dépôt légal à la bibliothèque nationale ! la ‘'motivation'' d'une telle descente aussi violente, viserait-elle le contenu du livre ou tout ‘'simplement'' pour dissuader tous les algériens qui n'ont pas le talent et la fibre poétique ? Ne nous-devrions pas d'ailleurs, noter cette ‘'autre avancée'' en matière des droits de l'Homme, lorsque la Ministre affirme sans aucune ambiguïté que, par « cette décision, j'ai évité à M. Benchicou de retourner en prison » !!? Ne serait-il pas plus judicieux lorsque, Mme Toumi martèle, qu'elle « n'acceptera pas qu'on l'accuse de vol », de saisir la justice une fois le livre imprimé puis, « demander » en toute transparence et au su de l'opinion algérienne (entre autres) « réparations » à l'auteur du manuscrit ? Pourquoi ne pas laisser libre-arbitre à toute personne se sentant « offensée » ou « diffamée », d'entamer en toute connaissance de cause une procédure judiciaire pour « injures » ou tout autre accusation à tord ? qu'y a-t-il de métaphysique pour « des personnes, représentatives des institutions de l'Etat » (selon l'expression de Mme la Ministre) de donner l'exemple par le recours aux instances juridiques de la République de notre pays pour faire valoir leur requête ? Mais, que dire de cette ‘'sortie'' en douce du président de la Commission nationale pour la promotion et la protection des droits de l'Homme, qui se veut « contre la censure », mais « qu'il respecte la décision de Madame la Ministre »? Mr Ksentini habitué à ce genre d'exercice signe cette fois, un propos à faire frissonner plus d'un grammairien ! Peut-être, que nous comprendrons mieux les enjeux si l'aveu de Khalida Toumi, d'avoir « ordonné » la censure en l' « assumant » pleinement, n'a pas subi de ‘'catabolisme politique'' de la part de Mr Boukerzaza, ministre de la communication. Ce dernier a tout juste disculpé officiellement le gouvernement, en tant que porte-parole, de cet acte de censurer l'impression du livre de M. Benchicou ?! une chose est certaine, comme le malade imaginaire (de Molière), ce régime est en quête phobique d'un médecin, qui comprendra sa maladie et la localisera à un organe bien défini. Une recherche qui correspond à un besoin d'être « reconnu malade », c'est-à-dire d'être « dégagé » des responsabilités et de bénéficier, sans aucun sentiment de culpabilité, des soins « attentifs » d'autrui et du peuple…!!! Cordialement au frère Brahim et toute l'équipe du LQA. Paris, 27 octobre 2008.