Lundi 18 mars 2024 Joseph Borel chef de la diplomatie européenne avouait : "Franchement, la famine est utilisée comme une arme de guerre". Un aveu certes mais tout de même et finalement, un simple constat. Sinon, que fait la grande Europe pour s'opposer à cette arme redoutable et inhumaine à plus d'un titre érigée principalement à l'encontre des enfants ? Cette Europe qui immédiatement derrière son mentor (les USA) s'est précipitée pour suspendre son financement à l'UNRWA, une entité onusienne qui, seule dans ce cas précis, dispose des moyens humains et matériels pour gérer et distribuer l'aide dans cette enclave qu'est Ghaza. Confiance en son mentor et donc manipulée, ou plus probablement en toute connaissance de cause et donc partie prenante dans la mise en œuvre de cette famine utilisée contre une population en proie à la sauvagerie des bombardements aériens, terrestres et maritimes, faisant à ce jour près de 32 000 morts et 74 000 blessés dont 70% sont des femmes et des enfants? Dans le premier cas et, considérant que l'Europe fut manipulée en se précipitant dans son suivisme aux USA en suspendant son financement à l'UNRWA, ce rétropédalage de Borel nous pousse à conclure à l'incompétence des dirigeants actuels de l'Europe et donc à leur incapacité naturelle à rester aux commandes de cette organisation. Dans le deuxième cas, le plus probable, à savoir un engagement délibéré de l'Europe dans une action planifiée avec ses alliés pour geler l'activité de l'entité humanitaire onusienne à Ghaza et organiser la famine ce qui est fait, la déclaration du chargé de la politique étrangère de l'Europe ne serait que chimères, des larmes de crocodiles. Elle ne serait surtout et toujours qu'un suivisme du mentor qui lui aussi soudainement se désole de la famine à Ghaza et donc largue des quantités de vivres mais juste assez pour aiguiser encore plus la faim et martyriser ce faisant la population en la forçant éventuellement à se rebeller et à venir encore s'ajouter à toutes les pressions que subit la résistance pour l'obliger à accepter la trêve. Une trêve de 6 semaines pour nourrir une population de plus de 2 millions de personnes prise en otage contre la libération d'une centaine de prisonniers israéliens, ne cesse de répéter l'administration américaine (les démocrates) qui voudrait aussi se draper faussement bien sûr d'un humanisme pervers envers des centaines de milliers de ses électeurs qui menaceraient en novembre prochain son maintien aux affaires. Rien n'est dit par ailleurs sur ce qui va se passer une fois les prisonniers israéliens libérés et la trêve épuisée. En vérité, nous le savons tous. Il faut aussi remarquer dans la démarche de Borel, qu'à l'instar des américains, l'Europe va très bientôt organiser des élections (juin 2024) pour procéder au renouvellement de son parlement et donc éventuellement ensuite de ses dirigeants ce qui pousse aussi ces derniers à ce semblant d'humanisme figé pour tenter de rempiler. Loin de l'Europe et depuis New York, le 27 novembre 2023 monsieur Antonio GUTERRES avait appelé à un cessez le feu humanitaire total à Ghaza. En décembre 2023, sept rapporteurs de l'ONU ont alerté déjà sur le risque de génocide à Ghaza et depuis, des appels récurrents de cette organisation au cessez le feu n'ont trouvé aucun écho auprès des israéliens et de leurs sujets qui au sein du conseil de sécurité veillent par leur véto à la poursuite de la politique d'extermination des palestiniens de Ghaza. Hier encore, monsieur GUTERRES a qualifié de désastre la situation dans le ghetto palestinienne, mais pour autant, et compte tenu de tous ce qui se passe à Ghaza, que valent ces déclarations de l'Organisation des Nations Unis, dont le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elles sont tout à fait passives comparées à toutes les sanctions utilisées contre la Russie dans le conflit ukrainien ? Aucun pays, aucun groupement, et encore moins l'ONU n'arrive à imposer un cessez le feu à Ghaza au gouvernement israélien ce qui pousse le commun des mortels à se poser des questions sur l'opportunité, ou tout au moins, aux prérogatives et au pouvoir réel de l'ONU. A quoi sert donc réellement ce ''machin'' et au service de qui est-il érigé ? Nous ne mettons en aucune façon ici en doute l'honnêteté et la sincérité des déclarations concernant Ghaza de monsieur GUTERRES. Cependant, il nous semble quand même juste et opportun que le secrétaire général de l'ONU préserve sa réputation et sa responsabilité dans ce génocide à ciel ouvert en démissionnant d'une structure dont l'essence même consiste principalement à octroyer une légitimité internationale au dictat du monde dit occidental (moins de 25% de la population mondiale) pour opprimer et soumettre par le droit de la force le reste du monde. Un ordre ? Plutôt un dictat sur la planète qui ne peut plus durer. Votre démission monsieur le secrétaire général de l'ONU aiderait certainement à une prise de conscience collective et à un réveil des peuples opprimés et soumis pour rediriger vers la bonne voie un monde allant au pas de course et donc à plus ou moins long terme vers son malheur. ABU ELHOUKAMA