p align="justify"La colère citoyenne contre le fameux rejet de l'amendement introduit par une députée PT concernant la promotion de tamazight et sa généralisation dans l'enseignement se poursuit et semble créer un véritable effet boule de neige à travers plusieurs communes de la wilaya de Bouira. br Hier encore, alors que tous les lycées de la région berbérophone de la wilaya, à l'instar de ceux des daïras de M'chédallah, Bechloul, Haïzer, et Bouira, se sont presque donné le mot pour une grève générale suivie de marches improvisées le long des principales rues des chefs-lieux de communes et même au niveau du chef-lieu de wilaya, où des groupes de lycéens, mais séparément, ont marché le long des différentes rues de la ville en scandant «Assa, Azekka, tamazight tella, tella» et autres «Anwa wigui, d'imazighen» ; tous les regards étaient braqués sur l'université Akli-Mohand-Oulhadj où les étudiants du DLCA et d'autres facultés avaient appelé à une marche pour hier lundi. br Hier donc, et dès les premières heures de la matinée, le décor était planté avec la présence de dizaines de policiers stationnés un peu partout à travers les principaux carrefours du chef-lieu mais plus encore, devant les deux portails principaux de l'université. D'ailleurs, pendant toute la matinée, alors que les étudiants affluaient vers l'intérieur de l'université en formant des carrés et que leur nombre grandissait au fur et à mesure pour atteindre largement, aux environs de 11h, plusieurs centaines avec banderoles et autres pancartes, la tension était perceptible puisque les policiers qui étaient stationnés à l'extérieur devant le portail se sont largement fait comprendre qu'aucune marche à l'extérieur n'était permise. br Et cette tension, ce refus total de toute marche à travers les rues de la ville allaient exacerber les tensions et aux environs de 11h 30mn, nous avons assisté aux premiers accrochages entre les étudiants et le premier cordon de policiers qui étaient placés à quelques mètres devant le portail principal de l'université. br Un mouvement de foule poussé de derrière a foncé sur le cordon de policiers, et ce fut presque un corps à corps entre les étudiants et les policiers. Dans la foulée, d'autres policiers sont intervenus et certains étudiants, qui étaient aux premiers rangs, seront arrêtés et embarqués dans des fourgons. br Et à partir de cet instant, les étudiants qui ont fait marche arrière mais qui se sont positionnés juste derrière le portail, se sachant protégés par la fameuse franchise universitaire, ont commencé à arroser les policiers avec divers objets de fortune mais surtout avec des pierres, des plaques et toutes sortes d'objets trouvés à l'intérieur comme les lampadaires arrachés et jetés à la figure des policiers, des bouteilles d'eau, etc. Le tout sur fond des «pouvoir assassin» et «corrigez l'Histoire, l'Algérie n'est pas arabe». br Lors de ces affrontements, où les policiers ripostaient également avec des jets de pierres, des blessés ont été enregistrés de part et d'autre, tant du côté des policiers que des étudiants puisque les pierres étaient lancées à l'aveugle. Notons que deux voitures stationnées dans le parking qui fait face au portail principal ont été touchées et leurs vitres complètement explosées. br Cela étant, pendant que les étudiants s'affrontaient avec les policiers avec toutes sortes de projectiles, y compris les chaises prises depuis la loge, d'autres policiers, en tenue ou en civil, sillonnaient les alentours et procédaient aux arrestations de toute personne soupçonnée d'avoir un lien avec les étudiants. br En milieu d'apprès-midi se poursuivaient devant l'université mais les lycéens, qui ont déserté les classes la matinée, ont tous regagné leurs domiciles et le calme régnait dans la ville. br Pendant la journée, plusieurs manifestants et policiers blessés étaient évacués à l'hôpital Mohamed-Boudiaf par les éléments de la protection civile. br Y. Y.