Rafael Nadal et Simona Halep ont fait honneur à leurs statuts de N.1 mondiaux aux tournois de Toronto et de Montréal en s'imposant chacun en finale dimanche. Nadal s'est adjugé son 33e Masters 1000 à Toronto — record absolu dans cette catégorie de tournoi — et son 5e titre de la saison en mettant fin au parcours de la révélation grecque Stefanos Tsitsipas en deux sets 6-2, 7-6 (7/4) et 1h 42min. «Si on m'avait dit que je gagnerais il y a deux semaines, je ne l'aurais pas cru», a réagi Nadal, éliminé en juillet par Novak Djokovic en demi-finale de Wimbledon. «C'est la meilleure façon de démarrer la saison sur dur. Gagner à Toronto est tellement important. On ne gagne pas de Masters 1000 si souvent. C'est une victoire très importante pour moi et je suis très heureux», a ajouté l'Espagnol, qui compte désormais quatre titres sur le court canadien après ses succès en 2005, 2008 et 2013. Son adversaire du jour, qui n'a cessé d'impressionner en sortant successivement Dominic Thiem, Djokovic, Alexander Zverev et Kevin Anderson, n'a pourtant pas démérité. Dépassé dans le premier set par le lift de l'Espagnol et au bord du gouffre dans le second, alors que Nadal servait pour le match à 5-4, Tsitsipas a bien failli renverser la situation, comme il l'avait déjà fait face à Zverev et Anderson. Le jeune Grec, qui fêtait ses 20 ans ce dimanche, a refait surface en comblant son retard, puis en se procurant une balle de set sur le service de l'Espagnol, bien sauvée par Nadal. «Rafa» a fait parler son expérience dans le jeu décisif en se montrant plus réaliste que l'Athénien, qui disputait sa première finale en Masters 1000 et pointera à la 15e place mondiale lundi. «La patience de Rafa est incroyable», a jugé Tsitsipas, qui avait subi une défaite bien plus lourde (6-2, 6-1) face à l'Espagnol en finale du tournoi de Barcelone en avril. «Il ne craque jamais. Il vous attrape comme un bulldog et vous fait toujours souffrir sur le court. Ce qu'il a accompli en tant que joueur est extraordinaire. C'est ce qu'on ressent quand on joue contre lui. Je dois travailler beaucoup plus et espérer un jour atteindre son niveau.» Un «effort brutal» pour Halep Chez les dames, à Montréal, Sloane Stephens n'est pas parvenue à prendre sa revanche sur Simona Halep, qui l'avait battue en juin en finale de Roland Garros, en s'inclinant 7-6 (8/6), 3-6, 6-4. Dans un match d'une rare intensité physique où les deux joueuses se sont échangées leurs services à 15 reprises, Halep a fini par remporter la bataille du fond du court au terme d'un combat de 2h 41min conclu par un ace sur sa quatrième balle de match. «Cette semaine a été très intense pour moi», a avoué la Roumaine de 26 ans, déjà victorieuse au Québec en 2016. «Ça a été un effort brutal. C'était vraiment très difficile.» «[Stephens] me fait jouer de mieux en mieux à chaque fois que je l'affronte, c'est super pour moi», a ajouté Halep, qui mène désormais sept à deux dans ses confrontations avec l'Américaine. «C'est une joueuse très forte et d'une grande complexité. Elle possède tous les coups du tennis.» La Roumaine pensait sans doute avoir fait le plus dur dans la première manche en menant 4-1 double break, puis 5-4 service à suivre. C'était sans compter sur la combativité de son adversaire américaine, qui a comblé son retard, obtenant même deux balles de set, puis s'est offert un tie-break que Halep a dominé, non sans mal, après avoir sauvé deux nouvelles balles de set. Plus agressive, Stephens, tenante du titre à l'US Open, a pris l'avantage dès le début de la seconde manche et a résisté au retour de la Roumaine pour égaliser à un set partout. Visiblement gênée au pied gauche, Halep est pourtant repartie de l'avant en breakant deux fois l'Américaine dans la manche décisive, mais a gâché trois balles de match et laissé une Stephens accrocheuse revenir à 5-4. Halep a finalement eu les nerfs assez solides sur sa quatrième balle de match en réussissant son troisième ace de la partie, synonyme de victoire. La Roumaine remporte à Montréal le 18e titre de sa carrière, le troisième cette saison après ses succès à Shenzhen et à Roland Garros.