Les responsables locaux de 14 wilayas productrices de pomme de terre se sont retrouv�s dans la salle de conf�rences de la biblioth�que communale de A�n-Defla pour prendre part � une journ�e d��tude qui a �t� anim�e par le directeur g�n�ral de l�Institut national de recherche agronomique alg�rien (INRAA), M. Chehat Fouad, du directeur de l�institut des technologies des cultures mara�ch�res, M. Sa�d Amrar, le directeur g�n�ral de l�Institut technique des grandes cultures (ITGC), du Centre national du contr�le et de certification des semences (CNCCS), repr�sent� par Mme Talmat, et des repr�sentants de l�Institut national de protection des v�g�taux (INPV)... Tout ce que l�Alg�rie compte comme sp�cialistes des productions v�g�tales, sans oublier les nombreux gros producteurs de pomme de terre, venus profiter des diff�rents enseignements. Le premier expos� pr�sent� par Mme F. Gacem a permis de dresser un tableau sur la situation de la culture du tubercule : 2,5 millions de tonnes produites en 2009 destin�es � la consommation et 240 000 tonnes de semences des classes A et B. Cette production a permis d�offrir au march� l'�quivalent de 60 kg/hab/an, soit un taux de couverture des besoins du pays estim� � 70%. La valeur marchande de cette production est estim�e � 60 milliards de DA, accompagn�e de la cr�ation de quelque 30 000 emplois. Malgr� ces r�sultats consid�r�s comme tr�s appr�ciables, le march� de la pomme de terre est rest� caract�ris� par des perturbations le rendant instable, instabilit� marqu�e soit par une offre sup�rieure � la demande en d�cembre et juin induisant un effondrement des prix de vente n�gatifs pour le producteur soit une forte diminution de l�offre entra�nant une flamb�e des prix difficilement supportable pour le consommateur moyen, en octobre, mars et avril. C�est pour pallier � ces soubresauts du march� que la n�cessit� de la mise en place d�un syst�me de r�gulation, un �quilibre permanent entre l�offre et la demande, s�est impos� de lui-m�me et c�est ainsi qu�est n� le Syrpalac (Syst�me de r�gulation des produits � large consommation) et a �t� mis en place. Ce syst�me, pr�cise-t-on, consiste � retirer du circuit les exc�dents de production pour les stocker sous froid ; l�Etat en prenant des mesures incitatives, achat de ces exc�dents � un prix r�f�rentiel et primes de stockage, et � injecter par d�stockage progressivement des quantit�s pour maintenir les prix � des seuils raisonnables. Par ailleurs, ajoute l�intervenante, le stockage sous froid est indispensable pour faire face aux fortes chaleurs estivales propices aux attaques d�une multitude de parasites qui peuvent �tre � l�origine de pertes s�v�res et consid�rables. Par ailleurs, on note que les m�thodes et techniques culturales souffrent de nombreux al�as : les plans de rotation ne sont pas souvent respect�s : m�langes de vari�t�s pour la culture de la semence, quand les semences elles-m�mes ne sont pas mauvaises et les techniques de plantation ne sont pas toujours heureuses, en tout cas pas conformes aux prescriptions qui ont fait leurs preuves. A ces contraintes viennent s�ajouter un emploi pas tr�s judicieux des fertilisants accompagn� parfois d�une faible ma�trise des choix et des techniques de traitement par les pesticides facilitant ainsi, souvent, des attaques s�v�res par les n�matodes suivies par des pertes parfois consid�rables. L�intervenant signale aussi, qu�en plus de toutes ces contraintes n�gatives, il faut ajouter l�insuffisance organisationnelle de la fili�re qui se traduit par l�absence criante d�op�rateurs confirm�s � m�me de prendre en charge le domaine des semences et les probl�mes li�s au volet commercial et ses diff�rents circuits. Une remarque importante aussi concernant la culture de la pomme de terre. Cette fili�re occupe un espace agricole consid�rable : pr�s de 100 000 ha de terres parmi les meilleures, en 2009/2010, au d�triment d�autres fili�res aussi strat�giques comme l��levage et la production laiti�re, � titre d�exemple. A ce sujet, on remarque que la culture de la pomme de terre cherche de nouveaux espaces, notamment dans le Sud � l�exemple des wilayas de Laghouat ou encore El-Oued. Cette voracit� de la fili�re � accaparer toujours plus de terres n'est pas la solution d�avenir et laisse � penser que ce n�est pas la bonne orientation. �Le d�veloppement de la pomme de terre doit �tre ax� sur l'intensification de mani�re � accro�tre la production en am�liorant les rendements�, note Mme F. Gacem. M. Chehat Fouad fait part du projet du minist�re de l�Agriculture qui s�est fix� comme objectif de faire passer la production actuelle qui d�passe les 2,5 millions de tonnes � 4 millions de tonnes � l�horizon 2014, � savoir 2,4 millions pour la production de saison, 1,4 million de tonnes en arri�re et 200 000 tonnes de saison de primeurs dans les zones temp�r�es du littoral. On indique que pour ce faire certes, il s�agira d�augmenter les surfaces � emblaver qui passeront de 100 000 � 120 000 ha mais aussi d�accro�tre les rendements en levant les contraintes d�j� cit�es. Au sujet du Syrpalac, M. Chehat dira : �C�est un syst�me mis en place depuis peu qu�il faut am�liorer. Il ne comporte aucune obligation pour les producteurs pour y adh�rer. L�adh�sion reste volontaire. Il faut cependant attendre que l'adh�sion soit massive sur la base de preuves tangibles pour le producteur que ses int�r�ts sont sauvegard�s, qu�il sera convaincu que le fruit de son travail est prot�g� d�une part et que d�autre part, ce m�me syst�me mettra � l�abri le consommateur des �carts de prix parfois exorbitants.� Et d�ajouter : �La mise en place du Conseil national de la pomme de terre constitue un espace d��change entre les diff�rents intervenants dans le process de production et de commercialisation.� M. Amrar Sa�d, questionn� au sujet de la disponibilit� de la pomme de terre durant la p�riode estivale en g�n�ral et le mois de Ramadan qui s�annonce, rassure : �Nous sommes en phase de production massive d�une part et, d�autre part, la consommation du tubercule durant ce mois, statistiquement il a �t� constat�, accuse une r�gression significative, donc aucune inqui�tude � se faire.� Abordant la question de la mise en place des unit�s de transformation, notamment la pomme de terre pr�cuite surgel�e et autre mousseline, il pr�cise qu�il faudra d�abord r�guler le march� de fa�on durable, d�gager des exc�dents r�guli�rement et durablement. A propos de la production, il dira : �Si le niveau de production et de productivit� est tr�s encourageant, il devient n�cessaire de r�fl�chir d�s � pr�sent � la qualit� du produit avec moins de r�sidus de pesticides et au verdissement du tubercule.� M. Achour Merazga, lui, �voque, l'aspect imp�ratif de d�velopper les capacit�s de stockage sous froid de la wilaya de A�n-Defla qui ne dispose actuellement que de 200 000 m3 accusant ainsi un d�ficit de 150 000 m3 eu �gard aux besoins. Cependant, il faut signaler que les nouvelles dispositions du minist�re de tutelle ne vont pas dans le sens de cette demande � combler ce d�ficit puisque l�investissement dans les chambres froides ne b�n�ficie plus du soutien de l�Etat mais que seuls sont accord�s des cr�dits sans int�r�ts (� charge de l�Etat) pour l'extension des structures existantes. �Le soutien n�est accord� que pour les dossiers bien �toff�s et des demandes imp�rativement justifi�es. On parle maintenant d�un recentrage avec une priorit� pour le soutien uniquement pour les fili�res strat�giques, la pomme de terre, les c�r�ales, le lait et l��levage, le mara�chage, un recentrage donc des priorit�s et des buts et objectifs � atteindre.�