Le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (Care) a consacré sa matinale d'hier à la qualité des institutions comme vecteur de diversification de l'économie. L'une des conférences, donnée par l'économiste Mouloud Hedir, a abordé la question de la planche à billets, analysant la structure de ce financement monétaire révélée il y a quelques semaines par le ministre des Finances lors d'une intervention au Parlement. Mouloud Hedir a tiré les enseignements sur la base des chiffres communiqués, et qui font état de l'impression de 5 192 milliards DZD depuis l'adoption de ce mode de financement dit «non conventionnel». Or, a-t-il conclu, et contrairement à ce qui avait motivé le recours à la planche à billets, les milliards imprimés «ne financent que marginalement la croissance». Ainsi, a-t-il ajouté, «le gros de ces billets a couvert le déficit budgétaire à hauteur de 1 470 milliards DZD (28,3%), les subventions du carburant, du gaz et de l'électricité à hauteur de 1 549 milliards DZD (29,8%), la Caisse nationale des retraites (CNR) à hauteur de 500 milliards DZD (9,6%)». Ce qui fait, a-t-il souligné, qu'«en dehors des apports au Fonds national d'investissement (FNI), ils représentent à peine 27%, soit 1 409 milliards et le remboursement d'une partie de l'emprunt national 2016 (264 milliards DZD, soit 5,1%), 68% des dépenses couvertes par la planche à billets relèvent de déficits structurels». L. H.