Au-dessus de la mêlée dans laquelle se donnent à cœur-joie un tas de pauvres bouffons, auxquels il est difficile d'en vouloir en réalité, il est heureusement des candidatures qui permettent d'entretenir un brin d'espoir sur le «sérieux» d'une élection présidentielle qui, jusque-là, est loin de susciter la préoccupation de l'Algérien moyen. L'implication dans la vie politique de l'ex-général-major Ali Ghediri n'a pas, dès le départ, laissé sans réaction, surtout pas de la part de son ex-employeur, l'ANP, qui a dû s'autoriser une intrusion remarquée dans un terrain qui n'est normalement pas le sien, ce qui a suscité de l'intérêt pour le personnage qui, peut-être, n'en demandait pas tant pour apparaître au grand jour. Il a suffi, donc, que l'ANP en parle, sans le nommer de façon implicite, pour que l'opinion s'intéresse à lui avant de découvrir les grands traits de la personne qui, pour le moment, fait figure de l'unique homme de carrure à faire face aux exigences d'une élection présidentielle, comme l'illustre la rapidité avec laquelle il a réussi à récolter les 60 000 parrainages requis pour prétendre au droit de prendre part à la course à la magistrature suprême du pays. Cette exigence expédiée, le candidat Ali Ghediri s'est attelé, jeudi à travers le canal des réseaux sociaux, à dévoiler les thèmes qui feront son programme électoral. Un programme qui se décline en huit grandes lignes avec comme idée centrale la rupture pour l'instauration de la Deuxième République. Ainsi, si l'on doit se fier à ce qui été publié sur sa page officielle, sur Facebook, Ali Ghediri s'engage pour ce qu'il appelle «Rompre avec l'autoritarisme et le système rentier et clientéliste, celui des groupes d'intérêt et des oligarques ; édifier une IIe République réellement démocratique et moderne ; bâtir un Etat de droit reposant sur les libertés individuelles et les valeurs communes nationales, où le citoyen sera le déterminant central dans l'équation sociale, politique et économique». Vient ensuite cet engagement à travers lequel il compte «restaurer l'autorité de l'Etat en renforçant son assise démocratique à travers l'érection d'institutions nationales démocratiques, élues au suffrage universel où la séparation des pouvoirs entre exécutif, législatif et judiciaire serait une réalité tangible». L'identité nationale figure en bonne place dans le programme électoral que compte présenter le candidat Ali Ghediri puisqu'au troisième rang de ses grandes lignes, il promet de «rompre avec l'instrumentalisation des déterminants fondamentaux de notre identité nationale : l'islam, l'histoire, la langue arabe et la langue amazighe». «Rompre avec les inégalités sociales et orienter l'aide de l'Etat dans quelque domaine que ce soit vers les franges de la population qui en ont réellement besoin», vient ensuite en guise de quatrième leitmotiv d'Ali Ghediri qui entend «rompre avec le discours démagogique, les pratiques populistes et la distribution politiquement intéressée de la rente» avant de lever le voile sur ce à quoi s'articulera son idée sur le plan économique. Là également, il est question de «rupture» puisqu'il proposera de «rompre avec l'économie de rente et avec la dépendance des hydrocarbures par la promotion d'une économie de production réhabilitant l'effort où une place de choix sera réservée à l'économie de la connaissance dans quelque domaine que ce soit». Puis de proposer de rompre avec «le centralisme stérile» mais sans donner plus de détails, même si l'on peut concevoir que l'on ne puisse dire plus puisque ce ne sont que les grandes lignes du programme qui se terminent par la promesse de «Consolider l'unité et la cohésion nationales dans le respect de la diversité et des libertés individuelles». Azedine Maktour