Doutant longtemps, le club de l'Antique Cirta n'a dû son salut qu'au sursaut d'orgueil durant la dernière demi-heure de son match face à Al-Ismaïly en mise à jour de la 4e journée de la phase des poules de la Ligue des champions d'Afrique. Devenu favori du groupe C malgré lui, le CSC apporte des preuves que ce statut lui sied à merveille. Grâce à l'enthousiasme et surtout la force de caractère de ses joueurs. Samedi, menés par deux fois au score et devant une galerie qui espérait une démonstration semblable à celle livrée par Rahmani et compagnie face au TP Mazembe, les joueurs de Denis Lavagne ont souffert sans pour autant se départir de leur ambition d'enregistrer un troisième succès durant cette étape de qualifications. Une force de caractère soulignée et par les joueurs et par leur staff technique mais aussi l'adversaire venu en Algérie dans l'espoir de rattraper le terrain perdu. Al-Ismaïly voulait, en effet, s'imposer car même un nul l'éjecterait de la course aux deux heureux sésames pour le quart de finale. «Aujourd'hui, je suis satisfait du fait de revenir dans le match à deux reprises. Cela démontre que nous avons du caractère et que nous méritons cette première place», avouait le coach français des Noir et Vert en fin de match. Son homologue d'Al-Ismaïly, le Macédonien Cedomir Janevski admettait que son équipe a livré «une prestation honorable» et qu'elle a perdu «à cause d'erreurs individuelles» avant de conclure que «les Algériens n'ont pas démérité. Ils ont joué avec volonté et envie pour gagner. Je les félicite». Les Darawishs ont perdu leur pari en dépit d'une belle résistance, une surprenante prestation qui a commencé brutalement. Emad Hamdy, profitant d'une énième sortie hasardeuse de Rahmani, ouvrira le score à la stupeur générale du temple Chahid-Hamlaoui (14'). Cueillis à froid, les coéquipiers de Benayada ont paniqué perdant leur football et une partie de leur sérénité. Il fallut attendre le temps additionnel du premier acte, une balle arrêtée (comme d'habitude) sous forme de corner botté par l'ancien joueur de l'ASMO pour voir Zaâlani, d'une tête décroisée, tromper la vigilance de Mohamed Fawzi et sa défense (45'+3'). Un second acte d'enfer Ragaillardis par cette égalisation inespérée, les joueurs de Lavagne vont aborder la suite du match plus sereinement, d'autant que l'entrejeu qui vacillait à cause d'un rendement quelconque du capitaine Bencherifa allait enregistrer le renfort de Heddad. Mais voilà, l'égalisation chèrement acquise, un autre moment d'inattention doublée d'une faute de marquage de Chahrour offrira au Namibien Shilongo l'opportunité de doubler la mise au profit de son équipe (50'). Cette nouvelle douche écossaise allait, contrairement au premier but, survolter les camarades de Belkhir qui vont exercer un véritable siège sur le camp égyptien. Une domination qui portera ses fruits à la suite de deux nouvelles balles arrêtées exécutées par Hocine Benayada et transformées consécutivement par Yattou (67') et Bahamboula (80'). Le tout devant une assistance ravie par le réveil brutal des siens dont la générosité dans l'effort n'est plus à prouver. Une fin de rencontre pour le moins spectaculaire qui donnera le coup de grâce à une formation égyptienne qui fait ses adieux à la compétition, elle qui avait été repêchée par la CAF suite à un recours gagnant après les regrettables incidents survenus à l'occasion du match de la seconde levée de cette phase Al-Ismaïly-Club Africain (1-2) arrêté par l'arbitre camerounais Alioum Neant. Pour le CSC qui recevra la semaine prochaine les Tunisiens du CA de Tunis, un petit point suffira pour les embarquer vers les quarts de finale. Un exploit pour lequel les capés de Lavagne semblent préparés, eux qui font montre d'une incroyable progression en tout point de vue lors de cette nouvelle aventure africaine. M. B.