La prolifération des décharges sauvages dans de nombreuses localités et communes de la wilaya constitue un sérieux problème qui perdure depuis plusieurs années en dépit des efforts consentis par les pouvoirs publics pour l'amélioration du cadre de vie des citoyens. A contre-courant de la phraséologie et de discours de «tout va bien» développés par les services de la Direction de l'environnement, la situation est alarmante dans de nombreuses communes de la wilaya. Une simple virée à certaines localités de la wilaya nous renseigne sur l'ampleur de ces décharges sauvages qui font partie du décor quotidien de nombreuses localités et hameaux faute d'une prise en charge de ce problème. Une situation qui met la vie des riverains en danger. Ainsi, des quartiers, certains axes routiers et les abords des oueds et des terrains agricoles sont devenus des décharges incontrôlées où s'entassent des tonnes de déchets ménagers et solides dégageant des odeurs nauséabondes. Un terrain fertile pour la prolifération des maladies de tout genre dans une wilaya dont la couverture sanitaire demeure aléatoire . A cet effet, la Direction de l'environnement fait état de plus de 40 décharges sauvages dont les plus grandes sont utilisées par les communes pour les déchets ménagers dont, entre autres la décharge de Djenah dans la commune de Sidi Abdelaziz, Lajaârda dans la commune de Chekfa, Belghimouz dans la commune d'El Ancer, Tadernout, Aït Saadalah à Ziama Mansouriah et Arba dans la commune de Ouled Asker. Il y a lieu de souligner que ces décharges incontrôlées sont devenues un vrai calvaire pour les riverains qui ne cessent de tirer la sonnette d'alarme sur les risques qu'elles présentent dont certaines constituent un danger même sur le patrimoine forestier et animal. C'est le cas de la décharge de Fedj Larbaâ dans la commune de Ouled Asker où trois vaches ont trouvé la mort en août de l'an dernier. Lors de notre passage dans un certain nombre d'axes routiers, nous avons constaté la récente apparition de nouvelles décharges dues au jet anarchique des déchets, dont entre autres celle de l'évitement sud de la ville de Jijel, le chemin menant à la localité de Beni Ahmed, le chemin de wilaya 135 reliant Taher à Chekfa, la route reliant la localité de Tassoust à Taher et les décharges se trouvant au niveau des oueds Nil et Boukraâ. Nous avons vu des citoyens qui jettent leurs ordures ménagères dans ces endroits en plein jour sans tenir compte de la gravité de leur acte et ses répercussions sur leur cadre de vie. Il convient de souligner que cette situation déplorable s'explique par le déficit en centres d'enfouissement technique dont souffre la wilaya qui ne compte que trois CET, Beni Ahmed, Taher, El Milia, assurant la prise en charge de 12 communes sur un total de 28. Par ailleurs, selon le rapport de la Direction de l'environnement de l'an dernier, sur 562,23 tonnes de déchets générés quotidiennement par les différentes cités, 337,72 tonnes soit un taux de 60% sont jetées dans les décharges sauvages alors que les trois CET ne prennent en charge que 224,51 tonnes dont 118 au niveau du Centre d'enfouissement technique de Beni Ahmed. Il y a lieu de signaler également que le CET de Taher connaît une saturation et la réalisation d'un nouveau casier au niveau de ce CET est une urgence de l'heure. D'autre part, des élus locaux ont exprimé leur appréhension quant à la complication de la situation de l'environnement dans la wilaya plaidant la levée de gel sur le projet du CET de Chekfa pour un montant de 30 milliards de centimes. La réalisation des centres de tri et de recyclage, de déchetteries au niveau de trois CET en vue de les désengorger et de valoriser ces déchets demeure l'issue salvatrice pour résoudre le problème de la prolifération de ces décharges sauvages à chaque coin de rue . Pour rappel, un opérateur économique a bénéficié récemment d'une assiette foncière de 2 hectares dans la zone d'activité de Beni Ahmed pour la réalisation d'un complexe de transformation des déchets en énergies pour un montant de 32 millions de dollars susceptible de créer 150 postes d'emploi directs et 50 indirects , selon son promoteur Boutebane Boualem. Attendons pour voir . Bouhali Mohammed Cherif