La secrétaire générale du Parti des travailleurs refuse le contenu de la dernière lettre du président de la République à l'occasion de la fête de la Victoire, le 19 mars dernier, par le biais de laquelle il tient à sa conférence nationale et à sa transmission du témoin à l'issue d'une élection présidentielle. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Un «entêtement» qui va à l'encontre des aspirations du peuple qui exige depuis le 22 février dernier un changement radical et, donc, le départ du système en place. Pour Louisa Hanoune, qui s'exprimait, hier samedi, à l'ouverture d'une rencontre de l'aile estudiantine de l'Organisation de la jeunesse pour la révolution (OJR) mise en place par le parti en 2004, cette conférence nationale à laquelle tient mordicus le cercle présidentiel constitue un coup d'Etat contre la souveraineté du peuple qui «refuse en gros et dans le détail le pouvoir en place auquel il dénie, par ailleurs, de «définir le sort du pays». La secrétaire générale du PT estime, par ailleurs, que cette conférence nationale tout comme la transition démocratique à laquelle appellent nombre d'acteurs politiques et associatifs ne travaillent pas l'intérêt du pays en ce sens qu'elles constituent, à ses yeux, un «réel danger». Un double processus qui, de par sa lenteur puisqu'il peut prendre jusqu'à sept ans, a prouvé son inefficacité pour mener parfois jusqu'à des guerres civiles. Autre argument avancé par Hanoune pour récuser cette démarche, le fait que celle-ci soit le plus souvent chapeautée par des organisations étrangères ou d'anciennes puissances coloniales, plaidant, a contrario, pour l'élargissement des comités populaires qui ont déjà fleuri dans certains campus, à l'ensemble des franges de la société. Des instances qui auront, entre autres, à définir la nature du régime et des missions des nouvelles institutions à mettre en place à même de permettre, selon elle, la consécration effective de la souveraineté du peuple. Et à la secrétaire générale du PT de soupçonner ceux qui s'impatientent à donner le plus vite possible une représentation nationale à ce qu'elle qualifie de processus révolutionnaire de se contenter de simples replâtrages du système. «Il n'y a pas de révolution qui a atteint ses objectifs politiques, économiques, sociaux et culturels en deux ou trois mois», dit-elle, citant les cas des « révolutions confisquées en Tunisie, en Egypte et au Yémen». M. K.