Acquise en septembre dernier grâce à une enveloppe financière conséquente dégagée par l'APW de Bouira qui a dépassé les 800 millions de centimes, la cytaphérèse, cet appareil de prélèvement sélectif de plaquettes directement à partir du donneur et qui est nécessaire surtout pour les malades lourds au niveau des services d'hématologie, d'oncologie et de maternité pour les accouchements délicats, est restée pendant longtemps inutilisée au niveau du service de transfusion sanguine de l'hôpital Mohamed-Boudiaf de Bouira, faute de kits. Cette situation a poussé les membres de l'association des donneurs de sang au niveau de la wilaya de Bouira, dont M. Sayah Abdelmalek, président de l'association et actuel secrétaire général de la Fédération internationale des organisations des donneurs de sang ou Fiods, à tirer la sonnette d'alarme sur cet abandon qui ne voulait pas dire son nom. un abandon, d'autant plus désolant que ces nouvelles technologies ont été depuis longtemps introduites dans plusieurs pays dont nos voisins tunisiens et marocains et qui rompent avec les techniques classiques de collecte de sang ainsi que l'utilisation ciblée de l'un de ses composants, à savoir les plaquettes, les globules rouges ou, rarement, le plasma. Des composants qui sont séparés à l'aide de centrifugeuses mais qui demandent plusieurs heures pour ce faire. Et pour les cas des malades lourds qui font la chimiothérapie par exemple, ceux-ci sont obligés pour avoir leurs doses de plaquettes après leurs séances de chimiothérapie, de contacter au moins une dizaine de donneurs de sang, soit une dizaine de pochettes de sang pour pouvoir prélever une seule pochette de plaquettes et presque une journée pour la centrifugation. Or, avec le nouvel appareil, la cytaphérèse, un seul donneur pourra faire l'affaire puisque cet appareil qui nécessite une assistance obligatoire du médecin et la stabilisation du donneur pendant au moins une heure et demie, sélectionnera directement les plaquettes et renvoie le reste des globules rouges et le plasma dans le corps du donneur. Un procédé révolutionnaire qui fait gagner du temps pour le malade qui a besoin des plaquettes, et le nombre de personnes à mobiliser pour avoir sa dose de plaquettes. Ainsi, avec tous ces avantages, les membres de l'association des donneurs de sang de Bouira étaient aux anges lorsqu'ils apprirent l'acquisition de cet appareil au profit de l'hôpital Mohamed-Boudiaf de Bouira. Or, cette joie s'est transformée quelques semaines puis des mois en une déception totale, puisque les efforts de l'APW de Bouira ainsi que les membres de l'association des donneurs de sang ont été vains. Du moins jusqu'à cette semaine. En effet, selon le directeur de l'EPH Mohamed-Boudiaf de Bouira, M. Boutemer Djamel, joint par téléphone, «le retard mis dans l'acquisition des kits nécessaires pour le fonctionnement de cet appareil, était lié aux procédures administratives». Cependant, toutes ces procédures sont au stade final puisque un avis d'appel d'offres pour l'acquisition de ces kits auprès d'entreprises privées, ces kits ne sont pas commercialisés par l'Etat, a été lancé et a trouvé preneur. Aussi, «l'EPH Mohamed-Boudiaf de Bouira devra acquérir quelque 250 kits pour une valeur globale qui frôlera les 800 millions de centimes» selon notre interlocuteur qui précise que, «même si cela est très coûteux, — un kit coûte entre 30 000 et 35 000 dinars — le budget nécessaire pour le fonctionnement de cet appareil et avec un nombre assez conséquent de kits sera, dorénavant, dégagé chaque année». Y. Y.