Figurant dans la liste des 13 personnes proposées par le Forum civil pour le changement pour constituer un panel de médiation pour le dialogue, Ahmed Taleb Ibrahimi a fait part, hier mardi, de sa position de principe en adhérant à la démarche de dialogue, en posant quelques conditions, affirmant que les jeunes du 22 février ne vont pas accepter des solutions de replâtrage et les demi-solutions. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Dans un communiqué rendu public hier mardi, l'ancien candidat à l'élection présidentielle de 1999 a appelé le pouvoir a exprimer une volonté politique véritable qui dépasse «les considérations conjoncturelles et instantanées». «Mon nom a figuré – sans avoir été consulté – sur la liste des noms proposés pour mettre en place une commission qui sera chargée de lancer et organiser le dialogue national en vue de sortir le pays de la situation d'impasse politique dans laquelle il se débat depuis l'annulation du 5e mandat. Etant de retour de l'étranger après une courte visite, et en remerciant toute personne qui m'a témoigné sa confiance, je considère que c'est là une reconnaissance explicite de la position à laquelle je n'ai jamais dérogé, et ce, depuis que j'ai appelé au dialogue et à la concorde civile pour éviter au pays le drame des années 1990, une position à laquelle je tiens toujours», a-t-il, d'emblée, souligné dans son communiqué. En posant ses conditions, Taleb Ibrahimi a expliqué que toute instance chargée de mener le dialogue « n'a aucune utilité dans le moment présent, sauf si elle jouit d'une totale indépendance dans sa gestion, et qu'elle est libre et souveraine dans ses décisions et cela, afin qu'elle aide à bâtir un consensus national autour de la meilleure formule à même de concrétiser les revendications du Hirak populaire pour le changement radical». Pour lui, toute approche sérieuse «qui doit être mise en œuvre afin d'écourter le chemin vers la paix et pour se débarrasser définitivement des pratiques de la corruption et de la dictature doit d'abord reconnaître l'existence d'une crise de confiance profonde qui a débouché sur la rupture du 22 février dernier entre le peuple et ses gouvernants». Cette rupture, a-t-il affirmé, «a fait naître une conscience chez les jeunes qui n'acceptent plus les solutions de replâtrage et les demi-solutions».«Partant de cette vérité, le souhait du pouvoir de lancer un dialogue doit émaner d'une volonté politique véritable qui dépasse les considérations conjoncturelles et instantanées», a-t-il soutenu, demandant à prendre en compte les revendications des forces politiques et sociales qui veulent des mesures concrètes pour apaiser la situation et pour rassurer. Taleb Ibrahimi ne précise pas ces mesures mais les revendications des forces politiques et sociales pour apaiser la situation sont connues : il s'agit de la libération des détenus d'opinion et des porteurs du drapeau amazigh, de la levée de l'appareil répressif à Alger et de l'ouverture du champ médiatique et du respect des libertés, entres autres. K. A.