Les anciens syndicalistes et les anciens moudjahidine de l'ONM ont honoré, hier mercredi, la mémoire du fondateur de l'UGTA, Aïssat Idir, tombé au champ d'honneur le 26 juillet 1959. Abdelhalim Benyellès - Alger ( Le Soir) - C'est devant un parterre composé d'anciens syndicalistes de l'UGTA et des membres de l'Organisation des anciens moudjahidine (ONM), que Abdelmadjid Azzi a animé une conférence lors de laquelle il a rappelé le parcours du fondateur de l'Union générale des travailleurs algériens. Le moudjahid et syndicaliste a retracé les différentes étapes du parcours militant nationaliste de Aïssat Idir qui devint, en 1949, responsable des affaires syndicales du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) et fonda en 1956 le premier syndicat algérien (UGTA) sous l'égide du FLN. Aïssat Idir fut arrêté le 23 mai 1956 pour son militantisme et ses activités syndicales. Transféré au centre de torture de Birtouta, il subit les affres de pratiques inhumaines de l'armée coloniale française avant de succomber à ces sévices le 26 juillet 1959. Mais le moudjahid et syndicaliste Abdelmadjid Azzi a rappelé quelques événements importants dans le parcours de Aïssat Idir, dont son adhésion à l'organisation syndicale internationale, la CISL, où on retrouve les deux syndicats qui constituent un front maghrébin, l'UGTT (Tunisie) et l'UMT (Maroc). En effet, le conférencier a rappelé les activités entreprises par l'UGTA sur la scène internationale, notamment après la grève des huit jours et l'arrestation de la plupart de ses cadres. C'est ainsi que l'UGTA marquait sa présence dans tous les congrès du monde des travailleurs dans les pays européens, africains et asiatiques dans le but de poser la revendication légitime du recouvrement de l'indépendance de l'Algérie. L'exposé consacré à la mémoire de Aïssat Idir, né le 7 juin 1919 à Djemaâ-Saharidj (Tizi-Ouzou), relève que le leader syndical a connu très tôt la lutte syndicale en constatant les conditions de travail difficiles des ouvriers et des fellahs. Ce qui lui permit de se mobiliser dès 1944 afin de militer pour la sauvegarde des intérêts de cette frange de la société, et ce, avec d'autres syndicalistes dans le but de créer une organisation syndicale nationale, qui répondrait aux aspirations politiques et sociales des travailleurs algériens. Il se consacrera, par la suite, à la mise en place des structures de l'UGTA et créera le journal de l'organisation syndicale, l'Ouvrier algérien, un organe qui permettait de tenir les travailleurs informés des actions menées par l'UGTA et, en même temps, les mobiliser pour la lutte armée. L'orateur n'a pas omis de signaler la contribution de l'UGTA et, à sa tête, Aïssat Idir dans le renforcement du combat du FLN. A. B.