Les dynamiques de la société civile, organisatrices de la conférence nationale du 15 juin, tiennent toujours à leur plate-forme de transition et aux étapes de son processus dont le départ de Bensalah et de Bedoui. Elles plaident pour un dialogue sérieux et ouvert et récusent le panel de Karim Younès et sa manière de faire. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Pour les animateurs de cette coalition d'associations, de syndicats et d'organisations de la société civile, l'Algérie est entrée dans une phase de transition depuis le 9 juillet dernier, date de l'expiration du mandat du chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah. Depuis, le pays a perdu beaucoup de temps. Les dynamiques de la société civile ont organisé, hier samedi, au siège du syndicat de l'éducation Unpef, une conférence de presse dans laquelle elles ont expliqué que la feuille de route de la conférence nationale du 15 juin n'a pas changé, étant donné que les conditions du pays n'ont pas changé non plus. Les animateurs de la conférence ont dénoncé l'attitude de l'administration qui a conduit au report, à samedi prochain, de la rencontre de concertation avec les partis politiques et les personnalités, initialement prévue hier à la Safex d'Alger. En effet, les services de la Wilaya d'Alger n'ont répondu à la demande d'autorisation de la rencontre déposée au nom du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), que vendredi soir, après que la décision de report eut été prise. A travers cette rencontre, les dynamiques de la société civile veulent rapprocher les avis des deux pôles politiques qui se sont constitués ces derniers temps, à savoir le pôle des Forces du changement et les Forces de l'alternative démocratique. Le président du SNPSP, Lyes Merabet, a souhaité que l'administration accorde l'autorisation à temps pour la rencontre de samedi prochain et s'éloignera de la politique du fait accompli, en l'accordant à la dernière minute. « A travers cette rencontre de concertation, nous voulons élargir la rencontre nationale de la société civile du 15 juin aux partis politiques et aux personnalités afin de constituer un front commun à même de contribuer à une solution consensuelle à la crise », a expliqué M. Merabet. De son côté, Saïd Salhi, vice-président de la Laddh, a soutenu que le peuple a construit le consensus dans la rue à travers les marches «vendrediennes» malgré toutes les manœuvres visant à sa division. « En tant que société civile, nous pensons que le rapport de force est suffisant. Il faut traduire la mobilisation populaire en projet politique et il faut une rencontre nationale rassembleuse », a-t-il expliqué, insistant sur la nécessité absolue de préserver le caractère pacifique de la contestation. Selon lui, le peuple a émis trois messages à travers son mouvement : il a compris que sa force est dans son unité ; il a fait le choix du pacifisme pour mener sa révolution ; et il a opté pour la rupture radicale avec le système politique. Pour M. Salhi, il est nécessaire que les différentes initiatives et groupes politiques se rejoignent et se rassemblent pour trouver un compromis. « Nous avons une opportunité historique pour une médiation entre les différents acteurs pour trouver une solution politique consensuelle. Notre boussole, ce sont les aspirations du peuple », a-t-il affirmé. Interrogé par Le Soir d'Algérie sur le Panel de médiation et de dialogue conduit par Karim Younès et l'éventualité de voir les Dynamiques de la société civile accepter de le rencontrer dans le cadre du dialogue, les conférenciers ont affirmé qu'ils ne sont pas contre le principe de dialogue. « On croit au principe de dialogue et on est ouvert au dialogue sérieux et ouvert et non à sens unique. Notre boussole, c'est le peuple, et ce qui est rejeté par le peuple, nous le rejetons », a lancé Saïd Salhi, précisant que « la rue a donné son avis à ce propos ». Il a ajouté qu'un dialogue sérieux et ouvert doit être précédé par la création des conditions dont la libération des détenus d'opinion et des jeunes incarcérés pour port du drapeau amazigh. K. A.