C'est avec une colère difficilement contenue que le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mohamed Miraoui, a ponctué sa visite de travail et d'inspection dans la wilaya de Annaba. Il y avait de quoi avec une situation catastrophique qu'il a découverte au niveau des services hématologie et neurologie du Centre hospitalo-universitaire. « On n'a pas le droit de laisser un appareil en panne plus d'une semaine. Nous n'avons pas le droit de ne pas prendre en considération la situation des professionnels et des patients. Des opérations d'évaluation à tous les niveaux seront réalisées à très court terme », précise le ministre, en présence de plusieurs participants à la réunion qui a regroupé, outre le wali de Annaba, Toufik Mezhoud, de nombreux praticiens et représentants des associations de la société civile. Cette précision s'ajoute à nombre d'interventions faites tout au long de ses déplacements à travers le territoire de la wilaya. C'est l'inauguration d'une polyclinique à Séraïdi, sur les hauteurs de l'Edough, qui ouvrira la série de révélations, les unes bénéfiques à la prise en charge des malades, les autres liées à la réalisation et aux équipements des infrastructures hospitalières. A ce titre, le ministre a annoncé l'octroi au secteur de Annaba d'une enveloppe financière de plus de 3 milliards DA. Elle est destinée aux achats des équipements (2,24 milliards DA), une autre pour l'hôpital de cardiologie interventionnelle d'El Bouni, il est prévu un montant de 420 millions DA. En ce qui concerne la réhabilitation de 9 polycliniques, il a été débloqué 180 millions DA, le service de gynécologie du CHU Ibn-Rochd et l'Ecole des sages-femmes disposeront de 100 millions DA chacun. Comme s'il s'agissait de perfusion, le ministre paraissait, tout au long de ses déplacements, tout ouïe à ce qui se disait autour de lui tant du côté des citoyens malades ou accompagnateurs que du côté des praticiens et des paramédicaux. C'est d'ailleurs ce qu'il mettra en relief au Centre anti-cancer. «J'insiste sur le respect du programme des rendez-vous pour la radiothérapie qui sera renforcée par la médecine nucléaire avant la fin de l'année», a t-il révélé, lors de sa visite de ce centre dont les services sont très sollicités. Il s'est, par la suite, déplacé sur le site du nouveau banaliseur des déchets hospitaliers qu'il a inauguré sous le regard des professionnels du secteur de la santé. Ils étaient tous unanimes à reconnaître la grande utilité de cette nouvelle unité pour la préservation de l'environnement. L'autre étape importante concerne l'hôpital cardiologie El Bouni 160 lits dont 120 destinés aux enfants et 40 adultes. A ce niveau, et sur insistance du ministre, engagement a été pris par le maître de l'œuvre d'accélérer le rythme des travaux. A une question sur la matérialisation du projet de CHU de 350 lits et des urgences médico-chirurgicales, il a reconnu que ces deux projets étaient gelés pour cause d'indisponibilité des moyens financiers. Il a indiqué, toutefois : «Nous sommes derrière ces deux projets dont les travaux doivent être entamés aussitôt que possible. Nous devons également nous intéresser au système de la gratuité des soins qui constitue un acquis constitutionnel. Il y a lieu de consolider la complémentarité entre secteur public et privé.» Mohamed Miraoui a ponctué sa visite en réitérant sa déclaration sur l'évacuation aérienne des patients en situation d'urgence du Sud vers le nord du pays. A. Bouacha