Après plus de six mois de manifestations de suite, la population béjaouie ne semble pas prête à changer sa position de départ en faveur d'un changement radical du régime politique en place depuis l'indépendance. Pour cette 28e marche hebdomadaire de protestation, une massive mobilisation citoyenne a été observée au niveau du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa sous le même mot d'ordre du départ du système et toutes ses anciennes figures. En effet, plusieurs milliers de personnes, venues des différentes localités de la vallée de la Soummam et de la région du Sahel, ont convergé vers le chef-lieu de wilaya pour envahir les principales artères de la ville de Béjaïa, avec la même détermination pour maintenir la pression sur les tenants du pouvoir dont l'ensemble du peuple algérien ne cesse d'exiger le départ depuis le déclenchement de la révolte du 22 février à travers tout le territoire national. Des slogans fustigeant le chef d'état-major de l'armée, le Panel de Karim Younès et appelant à poursuivre la lutte jusqu'à la chute du régime ont résonné tout au long du parcours de la marche. Dans une ambiance de fête, la libération de l'ensemble des détenus d'opinion, les manifestants poursuivis pour le port de l'emblème amazigh et celle du maquisard Lakhdar Bouregaâ ont été réclamées par les marcheurs qui ont également repris des mots d'ordre opposés au dialogue et à toute élection avant la mise en place d'une transition démocratique. Un fait original a été observé lors de ce nouvel acte de mobilisation populaire contre le système. Il s'agit d'un couple de nouveaux mariés qui ont choisi de célébrer leur union en participant à la marche en robe de mariée pour l'heureuse élue et burnous traditionnel pour le marié. Par ailleurs, en fin d'après-midi d'avant-hier, s'est tenu un rassemblement pour dénoncer l'empêchement par le wali de Béjaïa de la tenue de l'université d'été du Rassemblement action jeunesse (RAJ). Initié par la société civile locale, ce regroupement a été l'occasion pour les différents intervenants de s'élever vivement contre l'interdiction du rendez-vous annuel du RAJ et de réclamer le départ du wali de Béjaïa. A. Kersani