Le mouvement de mobilisation populaire exigeant le départ de tous les résidus du système Bouteflika et l'avènement d'une deuxième République libre, démocratique et sociale, renoue, en nombre, avec la protesta de ce 29e vendredi, qui coïncide avec la rentrée sociale et scolaire après la période de vacances et de congés, aidé aussi par une température un peu plus clémente que les précédentes journées. Pour ce 29e vendredi consécutif depuis le 22 février 2019, la population est sortie un peu plus tôt que d'habitude et des centaines de personnes hommes, femmes couples et enfants commençaient à prendre place en début d'après-midi sur le cours de la Révolution, lieu habituel de la contestation populaire. Aux cris de «djazaïr horra dimocratia», les révoltés pacifiques réaffirmaient leurs slogans de rejet de toutes les figures du système honni. Ils réclament l'application des articles 7 et 8 de la Constitution, un état civil et non militaire, «y en marre des généraux», «Echaâb iourid l'istiqlal» (le peuple veut son indépendance). «Fi saïf kharjine, fi echita kharjine hata enchoufoukoum harbine» (été comme hiver, nous sortirons jusqu'à votre fuite), «la intikhabate fi houkm el içabate» (pas d'élections sous le gouvernement de la bande de voleurs), «El Djazaïr amana ba3ouha lilkhaouana». (L'Algérie est un bien précieux qu'ils ont vendu aux traîtres). Les marcheurs marquaient des arrêts devant les permanences locales des partis FLN et RND pour leur signifier leur rejet par le peuple, «le FLN au musée» ne cessaient de crier les manifestants. «Le peuple n'est pas contre l'organisation d'élections, mais il les veut propres et transparentes, supervisées par des personnes intègres, choisies par le peuple sans la participation du gouvernement actuel et de tous ceux qui ont mené le pays à la faillite par une politique d'exclusion du peuple dans les décisions le concernant», estime un vieux habitué du Hirak n'ayant pratiquement raté aucune sortie depuis le début de celui-ci. Durant plusieurs heures, les manifestants, empruntant les allées du cours de la Révolution, revendiquaient haut et fort l'instauration de la République du peuple, sous un discret dispositif policier, avant de se disperser dans le calme habituel. A. Bouacha