Comme tous les vendredis depuis le début de la révolte populaire du 22 février, il y a près de sept mois, la population béjaouie est descendue, une nouvelle fois, aussi nombreuse, dans la rue, hier, avec la même résolution à poursuivre la lutte pacifique jusqu'au départ de toutes les figures de l'ancien système. La mobilisation est loin de fléchir à Béjaïa où des milliers de citoyens des quatre coins de la wilaya se sont retrouvés en ce 29e acte hebdomadaire de contestation continue avec le même mot d'ordre de rejet de ce qui est qualifié de système politique corrompu et corrupteur dans le pays. Hier encore dans une ambiance joyeuse et colorée, les manifestants qui ont entamé la marche depuis l'esplanade de la maison de la culture, ont scandé des slogans appelant à une rupture radicale avec l'ancien système politique et en faveur d'une véritable transition démocratique. La foule de manifestants n'a pas cessé, également, durant le parcours de la marche, de reprendre des mots d'ordre contre le chef d'état-major de l'armée et rejetant avec force par la même occasion son dernier appel à la tenue de l'élection présidentielle avant la fin de l'année. «Pas de vote, pas de dialogue avant le départ de la bande», ont réaffirmé les manifestants de Béjaïa en réponse au dernier discours de Gaïd Salah dans lequel il a estimé que «le peuple réclame avec insistance la tenue de l'élection présidentielle». Les mêmes marcheurs, qui ont une fois de plus versé toute leur colère face au panel chargé du dialogue dirigé par Karim Younès, ont réclamé la libération des détenus du drapeau amazigh et celle du maquisard Lakhdar Bouregaâ. Par ailleurs, dans la soirée de jeudi, une stèle en hommage au Rebelle, à l'initiative des jeunes de Guendouza, a été inaugurée en présence de son épouse Nadia et d'une foule imposante à Akbou. A. Kersani