La 15e édition du Festival international du film du Sahara occidental, connu sous le nom de «FiSahara», a débuté mercredi soir dans le camp de réfugiés d'Aousserd, sous le signe d'appel à «la cessation immédiate de la répression marocaine au Sahara occidental». Inaugurée par le Premier ministre sahraoui, Mohamed Elouali Akeik, cette édition est dédiée aux Sahraouis résidant dans les zones occupées du Sahara occidental qui subissent, quotidiennement, la répression brutale exercée par le régime marocain et à tous les prisonniers politiques sahraouis injustement emprisonnés, a indiqué SPS. De nombreuses délégations étrangères de cinéastes et d'artistes internationaux de différents pays du monde ont répondu présent à cet évènement durant lequel le public suivra, du 16 au 20 octobre, différentes projections de films dont la plupart évoqueront la réalité du peuple sahraoui et de ses souffrances. Le 15e Festival a été marqué, durant sa première journée, par la projection du film Champions, en présence des ambassadeurs des trois prix Goya (récompenses de cinéma décernée par l'Académie des arts et des sciences cinématographiques d'Espagne), dont ceux ayant remporté le prix du meilleur film, Jesus Lago et Alberto Nieto, qui se sont rendus à FiSahara pour participer aux différentes activités de la manifestation. Parmi celles-ci, la réalisation de deux ateliers d'expression du corps social dans une école d'Aousserd et dans un centre pour personnes handicapées à Smara. La chanteuse et guitariste espagnole Rozalen, accompagnée par un interprète en langue des signes, Beatriz Romero, effectueront, pour leur part, des animations de musicothérapie. Ces ateliers seront organisés grâce à la collaboration d'une fondation espagnole, qui fera à l'occasion un don de matériel pédagogique artistique aux écoles du camp grâce à un accord de collaboration avec FiSahara. C'est la première fois que FiSahara travaille sur les thèmes «du handicap et de l'inclusion». FiSahara offre, durant les quatre jours, plusieurs projections de films internationaux. Outre la diffusion du film intitulé «Les Champions», le public sahraoui aura la possibilité d'apprécier le long métrage sorti récemment, en Espagne, Handia, réalisé par Aitor Arregi et Jon Garao et lauréat du prix Goya du meilleur film en 2018. Des projections seront organisées aussi au profit des enfants sahraouis avec un choix ciblé de thématiques les concernant. En plus d'être une fenêtre sur le monde qui rend visible la cause sahraouie, FiSahara devient désormais une plate-forme d'inclusion et de développement dans les camps de réfugiés. Il constitue depuis sa création,il y a quinze ans, une fenêtre au cours de laquelle cinéma et culture abordent la situation des jeunes Sahraouis nés dans les camps et qui n'ont jamais vu le cinéma sur grand écran. Le chef du département cinéma au ministère de la Culture de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Omar Ahmed, a fait savoir, dans ce contexte, que «le FiSahara est bien plus qu'un festival». «Cet évènement donne une visibilité internationale à la situation du peuple sahraoui», a-t-il souligné. La tenue du Festival est rendue possible grâce à la collaboration du ministère de la Culture sahraoui, avec le soutien de la Coordination nationale des associations de solidarité avec le peuple sahraoui (CEAS - Sahara). L'objectif de cette manifestation est de permettre d'attirer l'attention de la communauté internationale par le biais du cinéma sur la grave situation vécue dans les villes du Sahara occupé et les camps de réfugiés, rendue invisible par la politique d'isolement imposée par l'occupant marocain au Sahara occidental.