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Ô peuple !
Publié dans Le Soir d'Algérie le 13 - 11 - 2019

Ainsi, ils sont cinq prétendants à la magistrature suprême. Cinq candidats, hadhak houwa. Le chiffre cinq est un chiffre porte-bonheur. C'est la main de « Fatma ». On la met à l'entrée d'une maison. Sur le bonnet d'un nouveau-né. Dans une voiture. Autour du cou. L'khamssa, ya kho ! Cinq dans l'œil du chitan ! Il ne faut pas qu'un mauvais œil frappe notre prochaine élection présidentielle. Si jamais un œil malveillant, un œil étranger ou un œil interne, s'amuse à trop lorgner sur le 12 décembre, cinq doigts aiguisés crèveront cet œil de malheur. Ah oui, moi, j'y crois. On devrait même ramener un rebouteux pour tourner, autour du mois de décembre, un sachet de sel, du gros sel alors, sept fois dans le sens des aiguilles d'une montre, et dans le sens contraire ; sinon, ça ne prend pas. Le cas échéant, on peut convoquer un taleb, d'une zaouïa de notre pays profond, qui « écrira », sur un papier spécial, avec une encre spéciale, un talisman, un « herz » algérien, pour couper court à toute malveillance. Si cela ne suffit pas, on peut toujours payer un raki, il en existe ici et là des professionnels, pour exorciser toute intrusion d'esprits malveillants. Au pire, on peut également demander à un herboriste, leurs boutiques fleurissent en ce moment, de nous préparer une décoction, une tisane, un breuvage, un onguent, juste pour arroser la date du 12, ou lui appliquer la pommade. Je suis prudent. Il faut l'être. Je sais qu'il y a des esprits malins, que Dieu les éloigne de nous, qui ne veulent pas de ces élections. Je suis prudent. Il faut l'être, assurément. Dans le cas extrême, on peut faire un sacrifice à un saint du pays. Ce n'est pas ce qui manque ! Un mouton, cornu, à la tête noire, peut apaiser les esprits diaboliques. Et toutes les mains, étrangères ou internes, se briseront. Un coq rouge ne suffira pas, c'est moi qui vous le dis. Il faut être à la hauteur de nos ambitions : élire un président de la République ! Il faut être conséquent, diantre !
Deux candidats, Tebboune et Benflis, déclarent être les candidats du peuple. Oui, pourquoi pas ? On ne peut pas être candidat de la « issaba », tout de même ! La bande, quoi ! De plus, selon Tebboune, la bande est encore agissante. Résiduelle, mais agissante. Il faut en finir avec, définitivement. Ces mêmes candidats promettent, la main sur le cœur, qu'ils mettront en application les vœux populaires du Hirak. Alors qu'au même moment, Karim Younès demande au Hirak de « hirakiser » davantage, pour maintenir la pression. Je ne sais pas pour vous ; moi, je reste dubitatif. Je n'ai lu nulle part que le peuple a mandaté deux candidats à l'élection présidentielle. Quoi ? Ruse de campagne, avant l'heure ! Pourquoi ne pas les croire ? On verra ce que le peuple dira ce vendredi. Le peuple peut plébisciter un des deux dès vendredi prochain. On n'aura plus à attendre le 12. Le peuple peut dire : qu'on en finisse ! De plus, j'ai remarqué que le programme de Tebboune comportait 54 propositions de sortie de crise. 54, ce chiffre ne vous rappelle rien, chers amis ? Ce ne serait pas une référence à Novembre 54 ? Awah, c'est du subliminal, ya l'khawa ! Puis, j'ai jeté un coup d'œil sur les vœux du peuple, celui du Hirak, il y en a un autre, semble-t-il. Le premier appel de la rue, c'est de rejeter ces élections. Cherchez l'erreur ! Je vous mets à contribution, mes chers compatriotes. Secouez vos méninges, le pays a besoin de vous.
En parlant du peuple, je me disais qu'il n'y avait pas un seul peuple, en Algérie. C'est ma vision propre. Je risque de me tromper, bien sûr ; il faut juste me convaincre avec un argumentaire solide. Le peuple algérien se divise en trois : le peuple du vendredi, celui du mardi et celui des contre-marches des autres journées de la semaine. C'est une trouvaille, non ? Le peuple du vendredi, lui, marche, depuis près de dix mois, je ne compte plus les jours, rejetant le système dans son intégralité. Et tout ce qui rappelle le système. Tout le système ! Le peuple du mardi, la jeunesse estudiantine principalement, réécrit le scénario du vendredi, avec la vigueur de l'âge et des rêves plein la tête. Puis, il s'est créé un autre peuple : celui qui vient soutenir le contraire des deux peuples sus-cités. Personnellement, je les appelle des contre-marcheurs. Assurément, le peuple des autres journées de la semaine, une « koumcha », selon les images de notre télé nationale, l'Unique parce qu'unique dans son genre, est prêt à voter le 12. A mon sens, il n'y aura pas grand monde dans les isoloirs. Et tous les « rakis », et autres rebouteux, n'y feront rien. Le « 12 » risque d'être un pétard mouillé, je le crains fort. Je ne suis pas le seul à le dire ; des observateurs –autrement plus calés que moi – le crient à haute voix. Tout le monde l'entend, sauf quelques oreilles qui simulent la surdité. Et puis, c'est quoi cette histoire de « mahress » ? Au fait, on dit « mahress» ou « mahrez » ? A ne pas confondre avec le talentueux joueur de l'équipe à Belmadi ! Personnellement, j'ai toujours dit « mahrez ». Ce matin, quelqu'un l'a prononcé autrement. Y a-t-il deux genres de pilon ? C'est possible ! Il faut que l'Académie de langue arabe, celle de tamazight, n'existe pas encore, se penche sur ce problème. Au fait, « mahress » est-il un mot arabe ? Ou amazigh ? Ou relève-t-il de la daridja ? Qui peut éclairer ma lanterne éteinte ? En tout état de cause, l'utilité est la même ; c'est un ustensile de cuisine. Il a la même fonction : écraser des condiments. Désormais, il peut servir à autre chose : justement, déboucher les oreilles, dont je parlais plus haut, celles qui font semblant de ne rien entendre. Ça fait, pourtant, un sacré boucan, le « mahress » ! Il en existe en bois, me dit-on. Sert-il à quelque chose ? Au « tezwaq » ! J'en apprends des choses, aujourd'hui. Ihi, ya kho, « mahress » soit mal qui y pense !
Les magistrats ont repris le boulot. Ça y est, ils ont été augmentés ! C'est bien ! Maintenant, il faut augmenter tous les salariés algériens. Ah si, il faut les augmenter, avant qu'ils ne se mettent en grève. Il est vrai qu'on ne prête qu'aux riches. Pourtant, une grève des éboueurs peut faire beaucoup de mal ; il faut réfléchir à cela. Bref, les détenus, ceux du Hirak, ceux qui ont brandi l'emblème amazigh, ont été jugés ; combien sont-ils ? Dix ? Vingt ? Quarante ? Plus ? Deux ans de prison requis ! Atteinte à l'unité nationale, rien que ça ! Qu'en pensent les candidats à l'élection présidentielle ? Font-ils partie de leur programme ? S'ils sont candidats du peuple, je fais partie de ce peuple, je leur demande de prendre position, instamment. Enfin, je laisse chacun à sa conscience.
Y. M.


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