Le candidat islamiste à l'élection présidentielle du 12 décembre, Abdelkader Bengrina, a animé, hier mardi, un meeting dans un climat très tendu dans la ville de Boumerdès. Des dizaines de manifestants se sont présentés devant la salle de la maison de jeunes Senani-Saïd où s'est tenue l'activité. Face à un imposant dispositif sécuritaire, les manifestants ont lancé des slogans contre le scrutin du 12 décembre et contre le candidat islamiste, président du parti El Binaa. Les manifestants ont été repoussés par les agents de l'ordre un peu plus loin de l'édifice dont la salle des rencontres était pleine par une assistance dont une bonne partie est composée de femmes. Les difficultés de la campagne électorale se sont ainsi vérifiées pour la troisième journée consécutive pour Bengrina, après sa sortie laborieuse à Alger et sa virée mouvementée à Blida. A l'intérieur de la salle, l'assistance, qui arborait le portrait du chef d'El Binaa, lançait des mots d'ordre en faveur du candidat islamiste. A 15h 15, le meeting a commencé par la récitation de versets coraniques, suivie par l'hymne national. L'animateur de la rencontre a qualifié Bengrina de «candidat du peuple». Dans son intervention, le candidat s'en est pris avec virulence à la bande et ses membres emprisonnés ainsi qu'à la France et ses relais dans le pays. «J'adopte le projet de Novembre», a-t-il lancé, en s'attaquant à l'ancienne puissance coloniale qui «veut nous créer plusieurs langues et plusieurs drapeaux», alors que «le peuple est uni par l'Histoire et l'Islam». Abdelkader Bengrina s'est attaqué à la bande, à sa tête Bouteflika, qui a accordé tous les indus avantages aux oligarques et «réprimé les pauvres comme les vendeurs ambulants et saboté le développement du pays», citant le secteur du tourisme comme exemple. Se disant contre toute forme de transition, l'orateur a soutenu qu'une partie à l'intérieur de l'Etat œuvre à freiner la solution à la crise, poussant le peuple à l'explosion afin qu'elle reste au pouvoir. Abordant les conditions du déroulement de la campagne électorale, le candidat a affirmé qu'il n'avait aucune crainte, en voulant pour preuve le fait d'avoir débuté sa campagne à partir de la Grande-Poste et des wilayas du Nord, Blida et Boumerdès. Concernant l'action de protestation menée contre lui à la Grande-Poste, il a accusé un parti politique sans le citer d'être derrière l'incident. Ce parti finissant, selon lui, fait partie de la bande et au service de la France. «L'ère de la tutelle française est révolue», a-t-il dit. Il a appelé, enfin, les services de sécurité à ne pas arrêter ceux qui manifestent contre les élections. K. A.