Et maintenant ? Quelle langue à l'université ? Le… … franglais ? Yetnahaw Gaâ ! Ok ! D'accord ! Mais comme dans toute procédure aussi titanesque, faut tout de même préciser un chouia. Donner quelques indices au Karcher et à ceux qui le manient. C'est qui, Gaâ ? T'as des indications, ou alors on dirige le jet à haute pression dans le tas, en aveugle ? Ou mieux et encore plus radical, on tire dans le tas ! Jusqu'au dernier. Mais le dernier de quoi, de quel ensemble, peux-tu détailler, cerner et définir ? Non, parce qu'attention, ce n'est pas que je sois particulièrement tatillon, chiant et adepte des misères perverses faites aux mouches, mais si je dois répondre un jour d'un génocide, d'une élimination de masse, faut qu'ensuite, face à une juridiction nationale ou internationale — surtout — je puisse justifier de ma démarche «purificatrice à la large échelle». En vertu de quoi et sous le couvert de quelle habilitation, j'ai engagé la procédure «Yetnahaw Gaâ» et j'ai choisi ces «Gaâ-là» et pas d'autres ? En clair, qui décide de la composition du « Gaâ » ? Vaste question, je te le concède. Mais qui a le mérite d'être posée dans le monde réel, pas dans l'univers enchanté et bisounours de la randonnée pédestre et bucolique. Pourquoi lui, c'est un «Gaâ» et pas l'autre ? Ou pis, pas toi ? Ou alors, faut décider d'un comité révolutionnaire qui décrétera, un vendredi ou un autre jour de la semaine, de l'attribution d'un signe distinctif à accrocher aux vareuses des «Gaâ» à éliminer. Je ne sais pas moi, une croix blanche, à coudre sur le revers. Ou une étoile jaune. Ou un trèfle à quatre feuilles. Peu importe. L'essentiel étant qu'une «élite pas Gaâ» décide de son plénipotentiaire pouvoir, acquis je ne sais où, qui doit être marqué de ce symbole infâmant et qui ne doit pas l'être. Par Saint-Barthélemy ! C'est faisable ! L'histoire du monde montre et démontre que c'est faisable. Ce ne sont pas les coiffeurs sauvages et éructants, Lucky-Luke du rasoir et de la tondeuse qui manquent, les matins de libération et d'indépendance ! En gros et pour résumer, faut juste expliquer qui désigne les «Gaâ» et les «Pas Gaâ». Ensuite, une fois que ça c'est fait, tout va aller pour le mieux. Tu verras ! L'économie. La santé. La culture. Les tournois de curling inter-quartiers. Le dosage légal de sucre-glace sur le «Tcha'rek» pendant le Ramadhan. Tout ! J'te dis tout ! Même le thé que nous fumerons pour rester éveillés à ce cauchemar qui continue. H. L.