Lors de chaque manifestation citoyenne, les mardis et les vendredis, la libération des détenus du mouvement citoyen est réclamée avec insistance. Des procès de plusieurs détenus du Hirak sont prévus durant ce mois de février au niveau de différents tribunaux du pays. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Hier dimanche, le juge du tribunal d'Annaba a prononcé la relaxe du journaliste et militant Mustapha Bendjama, rédacteur en chef du journal local Le Provincial, qui était sous contrôle judiciaire. C'est l'activiste lui-même qui a annoncé dans la matinée la décision du juge et la fin de la procédure de contrôle judiciaire qui lui a été imposée.« Le jour du procès, le juge a dit des mots merveilleux : je n'accepte pas d'être un bâton utilisé pour la répression », a rapporté Bendjama, rendant hommage à ce juge qui a, selon lui, acquitté toutes les personnes qui lui ont été présentées pour leur implication dans le mouvement populaire. Cependant, le concerné est toujours frappé de l'ISTN (interdiction de quitter le territoire national) dans le cadre d'une autre affaire liée à l'atteinte au moral de l'armée.« Mais le plus important, c'est que je peux venir et participer aux manifestations », s'est-il réjoui. A Alger, le juge du tribunal de Sidi-M'hamed a acquitté Guelma Mustapha, militant du RCD arrêté au 50e vendredi de contestation, pour avoir porté le drapeau amazigh et ce, après avoir passé deux nuits en garde à vue chez la police. A Skikda, le procureur du tribunal de la ville a requis une peine d'un an de prison ferme contre le manifestant Walid Laïdouni, accusé « d'atteinte à l'unité nationale » pour avoir arboré l'emblème amazigh lors du 40e vendredi de la mobilisation populaire, a annoncé le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), précisant que le verdict sera rendu le premier mars prochain. A Tlemcen, le verdict concernant les affaires de 30 manifestants, poursuivis, pour les uns, pour entrave au bon déroulement de l'élection présidentielle du 12 décembre et, pour les autres, pour avoir manifesté contre le meeting du candidat Ali Benflis, est prévu pour le 16 février. Par ailleurs, le CNLD a dénoncé, hier dans un communiqué, un « grave dérapage » de la police qui a interpellé, dans la matinée, une femme cancéreuse connue par les hirakistes sous le nom de « Khalti Baya ». Elle a été conduite, selon le CNLD, vers le commissariat de Baraki avant d'être « abandonnée ensuite par les policiers qui l'ont kidnappée sur l'autoroute de Zeralda ». « Khalti Baya a été menacée par les policiers qui lui ont donné un avertissement afin de ne plus marcher à Alger, et a été informée par ces policiers de ne plus se rapprocher des familles des détenus et des ex-détenus », dénonce la même source. Toujours dans le cadre de la question des détenus d'opinion, il convient de signaler que le verdict dans l'affaire de l'activiste Samir Benlarbi est attendu pour aujourd'hui lundi. Arrêté le 16 septembre dernier et placé sous mandat de dépôt le lendemain et poursuivi pour « atteinte à l'unité du territoire national » et « diffusion de tracts susceptibles de porter atteinte à l'intérêt national », son procès s'est déroulé le 27 janvier dernier au tribunal de Bir-Mourad-Raïs à Alger. Le procureur avait requis une peine de trois ans de prison ferme à son encontre. Concernant l'affaire de Karim Tabbou, le CNLD a affirmé que la chambre d'accusation près la cour d'Alger va statuer sur l'appel du procureur du tribunal de Sidi-M'hamed, quant à la transmission de son dossier pour programmation du procès ce 12 février, alors que son examen était prévu hier dimanche K. A.