Le mouvement populaire du 22 février poursuit sa marche vers la consécration de ses objectifs, à savoir la rupture avec le système et l'instauration d'une deuxième République. A l'approche de la célébration du 1er anniversaire de sa naissance, la mobilisation se renforce en préservant son cadre unitaire et son caractère pacifique. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Des flots humains se sont déversés, hier, sur le centre d'Alger à l'occasion du 51e vendredi de mobilisation populaire contre le système politique. A deux semaines seulement de la célébration du premier anniversaire de la révolution citoyenne, déclenchée d'abord contre le projet du cinquième mandat puis contre tout le système politique, la tendance du renforcement de la mobilisation s'affirme. Sous un climat idoine pour une grande démonstration, qui confirme la bonne santé du mouvement populaire qui tient à ses premières revendications, à savoir la rupture avec le système et l'instauration d'une deuxième République et d'un Etat civil et de droit, la mobilisation s'est confortée de manière spectaculaire avec des processions humaines imposantes qui ont convergé vers le centre-ville. Le dispositif sécuritaire qui boucle Alger, très durci lors des quatre derniers vendredis, a été un peu allégé, hier, notamment du côté de la Grande-Poste et de la rue Asselah-Hocine où, contrairement aux vendredis précédents, la chaussée a été rétrécie d'un seul côté avant l'entame de la montée vers la Grande-Poste. Les manifestants, arborant des banderoles, des pancartes et les portraits des détenus d'opinion qui sont toujours en prison, ont appelé à la chute du système politique et l'instauration d'une deuxième République. Ils ont réclamé la construction d'un Etat civil où tous les droits des citoyens seront reconnus et respectés, ainsi que l'indépendance de la justice. Ils ont exigé que le pouvoir soit remis au peuple à travers le respect de la souveraineté populaire. Nombreux sont ceux qui ont dénoncé la posture du pouvoir qui « ignore le mouvement populaire en faisant semblant de ne pas voir l'ampleur de la mobilisation populaire et de ne pas entendre les revendications». Dénonçant l'embargo sécuritaire qui frappe la capitale, les manifestants s'en sont pris à la police, affirmant qu'ils poursuivront leur engagement jusqu'au départ du système. Ils ont appelé également au départ du ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, exigeant de lui de rendre des comptes. Les manifestants n'ont pas manqué de réitérer l'exigence de la libération immédiate des détenus du mouvement populaire. Plusieurs d'entre eux portaient des pancartes à leur effigie et leurs portraits, à l'instar de Karim Tabbou, Abdelouahab Fersaoui, Fodil Boumala, Brahim Laalami, Nour Elhouda Oggadi… Avec sa forte mobilisation d'hier, le Hirak, constant, confirme son bon état et promet de se renforcer davantage d'ici le 22 février, le premier anniversaire de sa naissance. Ayant avorté l'attentat du cinquième mandat contre l'Algérie, le mouvement a réussi le pari de neutraliser plusieurs figures du système et reste fidèle à ses premiers engagements. K. A.