Le collectif rassemblant des dynamiques de la société civile et des acteurs du Hirak a appuyé, dans un élan motivé par sa volonté de «dénouer la crise qui perdure», la nécessité d'arriver à un consensus entre les activistes du Hirak ainsi que toutes les parties prenantes à cette révolution. Il invite les porteurs de toutes visions, impliqués dans le Hirak, à se joindre à la conférence nationale prévue le 20 février prochain, la veille de l'an 1 du Hirak. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - A travers cette alternative politique, les membres du collectif disent vouloir amener les acteurs du Hirak, quelles que soient leurs tendances, à s'asseoir autour d'une table de dialogue afin de discuter de la structuration du mouvement. En marge d'une conférence de presse organisée hier dimanche à Alger, par des forces de la société civile, la coordination a justement exposé l'utilité de participer à la conférence du 20 février. «Un an s'est écoulé depuis le début du Hirak et nous voilà face à une réalité de terrain préoccupante», a soutenu Hafid Tamert, avocat et militant des droits de l'Homme. Ce dernier soutient qu'aucun signe apparent ne nous laisse penser que nous marchons dans le sens de l'instauration d'un Etat de droit. Hafid Tamert rappelle dans ce registre qu'il est inconcevable de parler d'un dialogue avec les tenants du pouvoir, tant que des activistes continuent d'être interpellés quotidiennement pour avoir osé exprimé une opinion. «Faut-il préciser encore que des détenus politiques croupissent en prison ?» s'est-il insurgé. C'est pourquoi cet avocat insiste sur la nécessité de rassembler les «hirakistes» de tous bords et de resserrer leurs liens politiques à travers la rencontre nationale du 20 février. Son but est de créer un front unitaire qui articulerait toutes les revendications de cette partie du peuple qui proteste depuis une année maintenant. Allant dans le sens de Hafid Tamert, le vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh) a mis l'accent sur l'importance d'acter le grand accomplissement que constitue le Hirak dans l'histoire nationale. Dans ce sillage, il indique que le collectif de la société civile a peaufiné un document nommé «la Proclamation du 22 février», lequel comporte l'essentiel des revendications portées par la population depuis un an. «Ce pacte représente un nouveau consensus arraché dans la rue», a souligné Saïd Salhi. «Ce pacte a un aspect historique», dit-il, «il s'appuie sur toutes les valeurs qui résument l'Algérie depuis le 22 février». Ce qui permettra, selon lui, au Hirak de survivre au-delà de lui-même. Le texte, qui va être présenté le jour de la conférence nationale, le 20 février prochain, est inspiré des slogans les plus marquants du mouvement, explique encore Saïd Salhi. Il citera comme exemple le fameux «Chaâb khawa khawa» scandé chaque semaine par les manifestants, lequel symbolise «la reconstruction de l'unité nationale». Il a également mentionné un autre slogan très fort qui est «Yetnehaw gaâ» (qu'ils partent tous), qui formule le souhait d'une bonne partie de la population de «rompre totalement avec l'ancien régime». D'après les autres membres du collectif, il est important de débattre entre acteurs du Hirak du devenir du mouvement, précisant qu'au-delà des manifestations des mardi et vendredi, il faut pertinemment aller vers une politique de débat et d'essayer de converger vers une plateforme de revendications bien claire pour toutes et tous. Ils tiennent, par ailleurs, à préciser qu'ils ne prétendent nullement représenter le Hirak ou parler en son nom. «Notre objectif est de sortir de cette crise et de mener à bien le juste combat du Hirak», ont-ils affirmé. Notons que la conférence de presse du collectif était censée se dérouler à l'hôtel El-Biar, mais les autorités s'y sont opposées faute «d'autorisation». Cette situation est, d'après eux, un exemple de la «perpétuité des pratiques répressives du régime». Pour ce qui est de la conférence nationale de jeudi, elle est supposée se dérouler à la salle Harcha. Cependant, les membres de la coordination attendent toujours d'obtenir une autorisation. M. Z.